S’enregistrer en live : modes d’enregistrement pour usages différents

L’enregistrement live d’un ou plusieurs titres dans son local de répétition demande de l’organisation, du temps et beaucoup d’énergie ! Avant de se lancer dans une telle opération, il vous faut définir au préalable les raisons pour lesquelles vous allez utiliser cet enregistrement.

Premiers pas

Aujourd’hui, c’est le grand jour : vous avez décidé de mettre en chantier une nouvelle composition. Les membres du groupe se mettent à rêver d’un futur musical radieux. Des fans, des salles bourrées à craquer, une pluie d’interviews… ou tout simplement le plaisir de jouer pour les amis. Pour l’heure, il va falloir s’enfermer dans une cave qui sent l’humidité avec une sono capricieuse. Après quelques heures à peaufiner la structure, l’horloge vous rappelle qu’il est temps de penser à rentrer bien sagement à la maison. Pour éviter de perdre tout le travail durement accompli, la solution la plus simple est d’enregistrer ledit morceau avec soit un smartphone, soit un enregistreur numérique. Nul besoin ici de dépenser des fortunes, si vous optez pour la seconde solution. Des enregistreurs numériques, il y en a assez sur le marché pour trouver son bonheur sans trop se ruiner.

Il faut cependant préciser pour les novices que cette catégorie « enregistreurs numériques » est assez large. Puisqu’on y retrouve également des dictaphones dont la prime fonction est d’archiver (interviews, conférences). Attention, vérifiez bien avant achat que l’objet choisi est pourvu d’une prise USB afin de le raccorder à votre ordinateur et ce, pour récupérer le fichier, car tous les dictaphones ne bénéficient pas de cette option.

Quant aux smartphones, la plupart d’entre eux sont équipés à la base d’une fonction dictaphone. Qui, si elle est très souvent rudimentaire (niveau d’enregistrement automatique) peut être suffisante pour garder ce genre de trace. Dans les deux cas, pensez à bien vérifier que le niveau d’entrée ne sature pas.

Pré production

Vous pouvez également avoir l’envie d’enregistrer vos morceaux en condition live afin de préparer une imminente entrée en studio. C’est ce qu’on appelle généralement le travail de pré production. Certes, vous pouvez vous entraîner à enregistrer instrument par instrument avec un enregistreur numérique multipistes ou via un ordinateur avec un logiciel audio de type GarageBand ou Audacity comme si vous étiez en studio (regardez nos tutos vidéo !)

Mais le manque de temps peut parfois vous pousser à préférer la solution du live. L’intérêt de celle-ci est que vous aurez rapidement les morceaux dans une qualité sonore plus qu’acceptable. Vous pourrez alors décider si telle partie a bien sa place dans telle chanson. Ou encore commencer à travailler de manière individuelle sur des arrangements (ajouts de guitares, de chœurs et autres habillages sonores). Il est en effet nettement plus facile de débattre entre les musiciens du groupe sur un titre audible plutôt que de tenter d’entendre difficilement l’arpège du guitariste qu’un dictaphone pourrait largement dénaturer.

Unplugged

Lorsque vient le temps de trouver des concerts et que votre CV en la matière ressemble plus à une feuille blanche qu’à autre chose, le démarchage des endroits pour jouer peut vite devenir une épreuve douloureuse. Aussi, glisser quelques titres capturés en condition live, même dans son local et sans public, peut rassurer un potentiel organisateur de concerts. L’important est ici de montrer que vous maîtrisez l’exercice.

Autre variante : le set acoustique. Certains lieux, comme les bars et autres pubs, ne peuvent plus organiser d’événements où le volume sonore avoisine celui d’un Boeing 747 au décollage et proposent alors à leur clientèle une formule « unplugged ». Si vous vous sentez l’âme d’un Kurt Cobain en version MTV, rien ne vous empêche d’ajouter à votre démo studio une poignée de titres sans la puissance de l’électricité. Dans ce cas, enregistrez des versions acoustiques des mêmes morceaux.  Histoire que la personne qui vous programmera puisse se rendre compte que la musique folk n’a plus de secrets pour vous.

Avoir sur une démo quelques titres enregistrés en condition de concert est un plus indéniable, surtout si votre groupe débute et ce, pour démarcher les salles et autres petits lieux de concerts. N’oubliez pas de le préciser sur la jaquette. Mais attention, jouez le jeu, les organisateurs ne sont pas dupes. Rien ne sert de tricher et de rajouter la mention « enregistré en direct » si ça n’est pas le cas. Et même si les conditions de captation sont un peu limitées, ce n’est pas forcément un handicap. Si vous sélectionnez deux ou trois titres en plus de ceux enregistrés en studio. Le programmateur de concerts pourra alors se faire une idée du son que vous avez. Il ne vous restera plus qu’à franchir la difficile étape, celle du public.