Femme avec les mains sur le visage et des mains qui oppressent sa tête

Vaincre le trac

Monter sur scène n’est pas une situation ordinaire. Les personnes sujettes au trac regardent avec envie les artistes renommés et expérimentés en se disant que ceux-ci ont réglé ce problème. Mais si on demandait aux légendes du spectacle de parler du trac nous aurions quelques surprises…

 

Le trac, pourquoi, comment ?

C’est sans doute la meilleure question à se poser quand il nous tombe dessus. Même s’il nous tombe généralement dessus dans des moments où l’on n’a pas le temps de se poser de questions ! Avez-vous remarqué qu’il suffit qu’une seule personne vous regarde jouer pour que vous soyez déstabilisé par cette sensation complexe ? La musique que l’on produit prend tout à coup une autre dimension et on se sent responsable de l’auditeur et de ce qu’on lui envoie.

 

Et c’est là toute la question !

La première frayeur qui peut venir à l’esprit est celle d’une performance ratée et non professionnelle. Pour éviter cela, une solution : un travail de répétition et de mise en place musicale hyper consciencieux. Déjà pour le public, mais aussi pour vous rassurer. Rien de pire que de monter sur scène et de sentir qu’on n’a pas fait tout ce qu’on aurait pu faire pour se préparer.

 

Quelles solutions ?

Le jugement des autres constitue une préoccupation que nous connaissons tous depuis la petite enfance. Alors comment appréhender le fait d’être exposé au regard d’un groupe de gens qui n’ont rien d’autre à regarder que vous ? Et comment voir dans le principe du concert autre chose que ce rapport binaire, juges et jugé ? Tout simplement en voyant toutes les autres choses qu’on ne voit pas dans ces moments-là :

 

  • La première d’entre elles c’est « soi-même ». Avez-vous constaté à quel point le trac vous éloigne de la sensation de plaisir et d’immersion que peut produire la pratique musicale ? Il est primordial de remettre ça au coeur de vos préoccupations. Au moins, si le public n’a pas apprécié, vous aurez fait de ce moment un moment agréable pour vous !
  • Vous imaginez le pire des scénarios catastrophe, et un public qui au bout du compte vous déteste ? Libre à vous, à condition d’imaginer ensuite un concert qui se déroule idéalement, où la communion est parfaite et où les gens sont à genoux d’admiration ! Cela demande un peu d’effort mais comprenez bien que ce scénario a autant lieu d’être, sinon plus, que le premier. Car si vous êtes sur scène, c’est que vous avez quelque chose à faire entendre. Si vous voulez le faire entendre, c’est que vous trouvez ça bien et que ça vous plaît. Et si ça vous plaît, vous allez nécessairement partager cet avis avec d’autres personnes.
  • Vous avez peur de ce qu’on appelle communément « les pains » (erreurs d’exécution, fausses notes) ? Dites-vous bien que si c’est votre propre musique que vous jouez, cela ne gênera personne sauf vous, alors ne vous gênez pas ! L’état dans lequel peut vous mettre un « pain » est bien plus grave que le pain lui-même. Appliquez-vous, mais n’oubliez pas qu’une performance musicale, c’est bien autre chose que la perfection, et ce serait dommage de gâcher toutes ces choses à cause de quelques pains… Le public sera plus facilement conquis par votre musique si vous l’êtes, vous-même, sur scène. Puis une erreur d’exécution ne doit pas mettre en péril votre bien être et donc celui du public.

 

Faites également attention à vos réactions faces aux erreurs des autres musiciens autour de vous. Rien de pire qu’un musicien qui entend une erreur chez son comparse et qui fait la grimace… D’abord, c’est très dur pour celui qui s’est trompé. Mais surtout ça distrait le public qui risque de se désengager et de ne plus écouter la musique.

 

Enfin, sachez qu’il existe des méthodes pour se préparer à l’épreuve du concert et décrisper son corps et sa voix. Jeter un oeil à la vidéo et aux précieux conseils de Philippe Beer Gabel qui connaît bien son sujet puisqu’il est à la fois musicien professionnel et prof de yoga