La page blanche.

Même s’il n’est pas répandu de commencer un morceau de « musique actuelle » avec du papier à musique et un crayon, l’image de la page blanche parlera certainement à tout le monde. Il y a autant de manières de composer de la musique qu’il y a de compositeurs. Et il est très difficile d’établir une méthode en la matière. Mais nous pouvons quand même voir ensemble comment se lancer dans la création quand l’inspiration est en panne. Voici quelques idées qui peuvent mettre le moteur en route selon votre situation.

Je ne suis ni inspiré ni motivé, mais je dois sortir quelque chose…

Vous êtes à votre bureau, devant votre ordinateur ou votre instrument, et rien ne vient ? Trouvez un prétexte pour commencer, même si ce prétexte ne vous emballe pas. Le but ici n’est pas de trouver une bonne idée. Mais bien de se retrouver dans un état de création et de fabrication. Ce que l’on cherche ici n’est pas la musique en soi, mais l’état dans lequel on se trouve lorsque l’on crée de la musique. Ce n’est que dans cet état que quelque chose peut sortir.

Commencez par exemple par choisir un tempo, même si vous ne savez absolument pas vers où vous allez et ce qui se passera ensuite. Puis prenez une note ou deux et jouez-les en boucle dans un rythme quelconque qui vous vient, sans réfléchir. Ça y est, vous faites de la musique ! Vous ne vous en rendez peut-être pas encore compte et vous cherchez à faire vivre cet embryon. Alors vous continuez dans cette voie. Ou alors vous réalisez que ce que vous faites est sans intérêt pour telle ou telle raison et que ce serait mieux si… Et là encore vous êtes dans une posture de création !

Vous allez alors prendre une direction plutôt qu’une autre, faire des choix, en somme vous avancez. Vous allez peut-être repartir du début, choisir un autre tempo, mais la manière de choisir ce nouveau tempo sera différente de la première, elle sera plus inspirée. Même si tout ce processus vous mène à composer un morceau qui, une fois terminé, ne vous plaît pas, réjouissez-vous d’avoir travaillé et fait tourner le moteur de la création, vous aurez un peu plus affiné vos goûts, votre méthode, vos envies, et cela est très précieux.

L’envie est là… Mais pas les idées !

Il arrive que l’envie de créer soit bien présente et concrète, motivée par une forme d’excitation. Ici, la méthode évoquée précédemment est toujours valable, mais vous pouvez aussi vous servir de cette envie pour viser juste ! La satisfaction de construire un morceau facilement avec la sensation de toucher au but donne de l’assurance pour la suite.

 

Pour commencer, cherchez à bien identifier la nature de cette envie. Pouvez-vous l’associer à un rythme, une sonorité, un instrument, un courant musical, un morceau existant qui n’est pas de vous, un effet ou un arrangement ? Pourquoi pas à une matière comme le bois, le velours, le verre ou la boue ? Cette question est à prendre très au sérieux car elle va vous donner le prétexte tant recherché dans le paragraphe précédent et établir un point de départ.

 

Imaginons qu’un artiste vous ait inspiré récemment avec un morceau et vous ait donné envie de créer dans la même veine. Et bien lancez-vous ! Faites un exercice de style et inspirez-vous grossièrement de ce morceau jusqu’au plagiat. Vous en tirerez forcément quelque chose même si le résultat est outrancier. Vous arriverez peut-être à mieux définir ce qui vous plaît dans ce genre de musique. Ou peut-être verrez-vous qu’en voulant imiter, vous vous êtes éloigné du modèle et êtes allé vers quelque chose de plus personnel.

 

La musique assistée par ordinateur (MAO) est aujourd’hui répandue chez les musiciens de tous bords, et elle nous permet, entre autres, de jouer et d’enregistrer des instruments virtuels. La question du son et de la matière sonore est donc maintenant directement associée à la composition et peut être un point de départ ou un prétexte à la composition. N’hésitez pas à vous en servir même si votre préoccupation est de trouver des accords et une mélodie pour une chanson. Cela peut vous conduire à trouver de bonnes idées musicales.

Enfin, dernier conseil, si vraiment l’inspiration ne vient pas…

Ne vous acharnez pas ! Faites autre chose : lisez un livre, regardez un film, allez vous promener, parlez avec quelqu’un. Tout ce que vous faites « en dehors » de la musique peut devenir une source d’inspiration. Et comme un sportif, pour « performer », il faut parfois savoir se reposer, faire un break et laisser les choses maturer. Avant de s’y remettre doublement.

 

Lorsque vous êtes en panne de muse, espérons que ces quelques ruses vous aident !