10 conseils pour ne pas trop galérer en montage

Le montage est la première étape de post-production et il demande un certain savoir-faire et de la technicité pour être réalisé correctement. Pour bien débuter, il faut être méthodique et organisé. Ces quelques conseils, si vous les suivez, vous aideront à y voir plus claire rapidement et à ne pas vous perdre :

Conseil 1:

La première chose à faire avant de monter, c’est dérusher, c’est-à-dire regarder les rushs vidéos, l’ensemble de la matière tournée. Parfois, selon le projet, on peut se retrouver avec plusieurs heures de rushs. Pour ne pas se perdre, il va donc absolument falloir les classer et bien les classer. A vous d’élaborer votre système ! Que ce soit par jour de tournage, par scène, par séquence ou autre, le but est de s’y retrouver rapidement quand on cherche quelque chose. Vous ne voulez pas vous arracher les cheveux à la recherche d’un rush aperçu quelques heures auparavant ! Dans la fenêtre de gestion des rushs, on va donc créer des dossiers, des sous-dossiers et sous-sous-dossiers, tous nommés précisément. Ne renommez pas seulement les dossiers mais aussi les rushs, après les avoir regardés. Utilisez un système de numération couplé à une description en deux mots, par exemple 01_studio_guitare puis 02_studio_batterie etc… Faites de même pour les projets pour lesquels vous n’avez pas beaucoup de rushs, il faut prendre le pli et se créer des habitudes de travail.

Conseil 2:

• Vous devrez impérativement regarder TOUS vos rushs pendant le dérushage. Rien ne doit être oublié, même si vous savez que ce n’est pas intéressant : on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise ! Le montage étant une forme d’écriture, on ne sait jamais de quoi on aura besoin à l’avance. Vous devez tout regarder, et tout garder : on ne jette rien pendant un montage. A la limite on créera un dossier dans lequel on mettra tout ce qui nous semble inintéressant.

Conseil 3:

• Il est important de tenir un cahier de derushage dans lequel vous allez recueillir toutes vos impressions sur chaque plan. Ça permet de bien prendre conscience de la matière dont on dispose. Cela peut sembler un peu laborieux et oui, cela prend beaucoup de temps. Mais cela vous en fera aussi gagner beaucoup un peu plus tard. Quand on recherchera un plan, on ne gâchera pas de précieuses minutes à éplucher tous nos dossiers, on aura juste se référer à son petit cahier. Pour que cela fonctionne, il faudra évidemment noter le nom de chaque rush et les TC. (Le Time Code, c’est l’indicateur temporel que vous trouvez sur votre visualiseur, chaque rush dispose d’un TC individuel). Important : écrivez bien sur un cahier, pas sur un fichier texte! Sinon vous allez perdre du temps à passer de votre logiciel de montage à votre traitement de texte.

Conseil 4:

• Après avoir dérushé, n’oubliez pas de synchroniser toutes les images qui en ont besoin avec le son. (En vidéo, il arrive souvent que le son ait été pris indépendamment de l’image). Si vous le faites après avoir monté, vous allez vous arracher les cheveux en essayant de faire coller tous les morceaux que vous aurez découpés.

Conseil 5:

• Si vous le pouvez, pour une question de confort, essayez de travailler avec deux écrans. Un écran avec la timeline et la fenêtre de gestion de rush, et l’autre avec le visualiseur de la timeline. Au-delà de votre confort, c’est aussi mieux car on ne perçoit pas les images de la manière sur un grand écran et sur des vignettes minuscules.

Conseil 6:

• Un logiciel de montage va demander beaucoup de puissance à votre ordinateur, surtout si les rushs sont en HD. Pour travailler sans que l’image soit saccadée, vous avez la possibilité ,dans la majorité des programmes, de régler la résolution d’affichage sur votre visualiseur (1/2, ¼ ou 1/8 de la résolution). Si votre logiciel ne vous le permet pas et que vous n’avez pas sous la main un ordinateur plus puissant, il faudra faire ce qu’on appelle une conformation. Le principe est, dans un premier temps, à partir du logiciel de montage d’exporter tous vos rushs dans une basse définition et de faire votre montage avec ceux-ci. Une fois que vous êtes satisfait, remplacez les rushs de basse qualité par les rushs originaux.

Conseil 7:

• Comme pour votre gestionnaire de rush, il faudra que vous organisiez votre timeline (l’endroit où on fait le montage) sans quoi vous allez vous perdre. Pour cela, il est important d’utiliser les différentes pistes à votre disposition. Chaque monteur à sa façon d’organiser sa timeline, on peut par exemple dédier des pistes à un certain type de plan. Par exemple si on a fait une interview avec 2 caméras, on réservera une piste pour chaque caméra et une autre pour les plans de coupes. Idem pour les pistes sons, vous en avez plusieurs, utiliser les à bon escient. Ne mettez pas tout sur la même piste, vous allez vous brider… mais ne vous étalez pas trop non plus, il faut que vous puissiez voir toutes vos pistes d’un seul coup d’œil !

Conseil 8:

• Quand vous finissez votre montage, nettoyez vos pistes en enlevant tout ce dont vous n’avez plus besoin, ne gardez que l’essentiel et essayez de rassembler votre montage sur trois pistes maximum pour une meilleure lisibilité. Pourquoi nettoyer ses pistes ? D’abord parce que si vous devez revenir dessus plusieurs semaines ou mois après vous pourrez reprendre directement là ou vous vous étiez arrêté sans passer deux heures à comprendre ce que vous vouliez faire. Ensuite parce que si quelqu’un doit passer derrière vous. Un mixeur ou un étalonneur par exemple, il faut aussi qu’il puisse comprendre votre montage car vous ne serez pas forcément là pour lui expliquer. Enfin nettoyer ses pistes en fin de montage vous permettra de supprimer les éventuelles dernières erreurs.

Conseil 9:

• Si on doit mettre des effets ou des transitions (comme des fondus enchainé par exemple), on le fera une fois que le travail de montage est terminé. Il est tentant de le faire tout de suite, mais c’est un travail tout à fait différent qui demande de la précision dans les réglages et le faire trop tôt vous déconcentrera de votre montage. Séparez bien vos étapes de travail. Il en va de même pour les réglages de la couleur. Ne le faites pas au début ou pendant le montage.  Car il faut voir le projet dans son ensemble pour que l’étalonnage soit fait correctement. Si un étalonneur doit passer derrière vous, ne touchez surtout pas aux couleurs et au contraste. Vous risquez de lui rendre la tâche impossible.

Conseil 10:

• Prenez votre temps et soyez patient. Le montage est un travail de longue haleine qui demande de la concentration et de la précision. Prenez une pose de 30 minutes toutes les deux heures pour prendre du recul. Il ne faut pas non plus hésiter à défaire ce qu’on vient juste de faire. Au pire on pourra toujours revenir en arrière.