Réduire ses effectifs pour le live

On sait déjà qu’il est possible de réduire son matériel pour faciliter les déplacements et faire des concerts plus intimistes, tout en évitant de se casser le dos en déplaçant des charges lourdes. Maintenant, on vous propose de voir plus loin en réduisant vos effectifs pour un live !

Voyons le cas d’un groupe qui utilise beaucoup de sons, de sound design, de cordes, de synthés. Théoriquement, la musique ne peut pas vraiment exister sans cet environnement sonore…Pour ce faire, si vous voulez jouer en live tous les sons qui composent votre musique enregistrée vous devrez souvent être au moins 8 musiciens, voire beaucoup plus sur scène, ce qui est devenu très compliqué de nos jours. Alors comment faire pour pouvoir tout de même se produire sans arriver au concert avec une équipe de foot ?

Plusieurs choses à se demander pour réduire les effectifs :

  • Est-il possible de maintenir la même qualité de votre musique en vous passant de certains sons ? Probablement, pensez à faire des essais !
  • Pouvez-vous remplacer vos sons par d’autres et les jouer avec un instrument déjà présent sur scène ?
  • Est-ce-que certains de vos musiciens jouent du synthé, ce qui permettrait de lancer des sons ou des séquences ? À défaut, cela n’est pas si compliqué à apprendre.
  • Existe-t-il du matériel qui permettrait d’envoyer les sons préenregistrés dont vous avez besoin ? La réponse est oui !

Bien sûr, le rendu ne sera pas le même, mais beaucoup de groupes travaillent sur un son live différent du son studio. Le but n’est-il pas aussi et surtout de pouvoir faire entendre sa musique ?

Beaucoup d’éléments que l’on peut envoyer en séquence dans un live : les sons électroniques, c’est-à-dire tout ce qui est sons de synthés, nappes, sons de violons ou tout autre instrument symphonique ; toutes les petites percussions. On peut faire ses chœurs grâce à des pédales dédiées à la voix.

Comment faire ? Plusieurs choix possibles :

  • Les sampleurs hardware, qui contiennent les sons que vous avez préparés à l’avance (type MPC, Roland SPDS, pédales de looper et sampleur type rc50 ou rc300). Ces machines ne sont pas vraiment faites pour déclencher les sons un par un. Et aussi les faire évoluer énormément en live. Elles sont surtout faites pour envoyer des sons déjà produits et souvent des plages entières de vos morceaux. Ces samples ne sont pas vraiment réadaptables en live et risquent souvent d’être figés, mais si vous voulez jouer votre morceau comme sur le disque cela sera suffisant. Avant tout, quel est l’avantage du looper type rc50 ? Vous pouvez créer plusieurs parties de guitares à la suite en live en vous enregistrant devant tout le monde, arrêter la boucle au pied et la relancer quand il faut dans votre morceau. Ok, ce n’est plus nouveau mais cela fait toujours son petit effet ; attention, cela demande pas mal d’entrainement et n’est pas toujours précis rythmiquement.
  • Pour les chœurs, il existe des pédales de chez tc Helicon par exemple, dédiées aux voix qui font très bien le travail. Vous les reliez à votre clavier ou à votre guitare en audio et vous chantez dans le micro. La pédale se charge de faire les chœurs qui correspondent à vos accords joués (son nom … le voice Live). Attention il faut chanter très juste, et il n’est pas simple de tout gérer non plus.
  • La solution la plus utilisée reste l’ordinateur en live, qui permet de faire à peu près tout ce que vous souhaitez pour un coût réduit, un espace réduit et une précision millimétrée… À condition de passer du temps pour configurer son système, son matériel, et ses logiciels. Les logiciels les plus utilisés sont Ableton live et Mainstage. Une fois vos séquences préparées dans votre logiciel vous n’aurez plus qu’à vous procurer une surface de contrôle. Celle-ci permet de tout contrôler à l’intérieur de votre station de travail numérique. (et des heures et des heures pour vous apprendre à vous servir de tout ça !) Live vous permet d’envoyer des séquences, de les faire évoluer en direct, de les transformer complètement, bref il porte bien son nom. Bien entendu, il faudra jouer au clic si vous voulez jouer en live par dessus vos séquences ; si vous avez un batteur, ce sera souvent lui qui aura le casque avec le clic sur les oreilles.
  • Dernière solution, vous prenez le playback de vos morceaux et vous retirez juste votre instrument et votre voix. C’est kitsch et pas adapté à toutes les situations, mais c’est aussi un moyen de se produire facilement.

Et voilà :

Ainsi, vous venez de réduire les effectifs de 2 chanteuses, un guitariste, un percussionniste, un mec au clavier avec 3 synthés, un orchestre de cordes et éventuellement un batteur… c’est pas beau ça ? On rigole, rien ne remplace l’énergie d’un musicien sur scène, à vous de trouver le bon compromis !