Comment choisir ses micros pour enregistrer ?

Pour enregistrer des instruments acoustiques ou des sons d’ambiance, le choix de vos micros est primordial ! L’enjeu est d’investir intelligemment en choisissant un matériel adapté à vos besoins et obtenir un son d’aussi bonne qualité que possible, car il n’est pas possible d’éliminer complètement les marques d’un mauvais enregistrement lors du mixage.

 

Même s’il faudrait idéalement plusieurs micros pour des utilisations bien spécifiques, certaines marques proposent des modèles très polyvalents qui obtiennent de bons résultats pour un prix raisonnable.

 

Qu’est-ce qu’un microphone ?

Un micro est un appareil qui transforme l’énergie acoustique – la vibration des ondes – en énergie électrique transmise à la carte son, qui la convertit en un signal numérique communiqué au logiciel audio. Il existe plusieurs types de microphones, qui se distinguent par la manière dont cette transformation se fait. Même si vous n’en connaissez pas exactement le fonctionnement, il est utile de connaître leurs différences pour savoir choisir parmi la grande variété de modèles disponibles.

 

Les deux grandes familles de microphones sont donc les micros électrodynamiques et les micros électrostatiques. Pour y voir tout de suite plus clair, voici une comparaison de leurs caractéristiques principales.

MICROS ELECTRODYNAMIQUES MICROS ELECTROSTATIQUES
La transformation d’énergie repose sur… la vibration de la membrane, fixée à une bobine placée dans le champ magnétique d’un aimant la distance entre la membrane et une plaque fixe
Alimentation Pas besoin d’alimentation extérieure Besoin d’une alimentation « fantôme » ou « 48volt »
Résistance à la pression sonore Généralement élevée Généralement faible
Robustesse Généralement élevée Généralement faible
Fidélité à la réalité Correcte Supérieure
Prix Généralement plus abordables Plus coûteux
Utilisations possibles Prises de proximité mais pas de prises d’ambiance Prises de proximité autant que prises d’ambiance, mais prenez en compte la résistance sonore faible: un son trop brutal, comme une caisse claire, peut endommager le micro.

 

Pour aller plus loin

Il existe d’autres types de microphone, dont l’utilisation suppose déjà des connaissances solides en matière d’enregistrement et la recherche d’une bonne qualité sonore. Si cela vous intéresse, renseignez-vous sur les micros à ruban ou les micros à Electret !

 

La directivité des microphones

On distingue également les microphones par leur directivité. Les deux formes les plus répandues sont les micros omnidirectionnels et les micros cardioïdes.

 

Comment choisir son microphone ?

Voyons donc comment ces caractéristiques interviennent dans le choix d’un microphone, pour deux cas de figure bien différents :

 

Choisir un microphone pour la voix

On privilégie un micro qui n’a pas besoin que le signal sonore entrant soit très puissant. Cela permet de capter les détails de l’inflexion de la voix sans avoir à parler ou chanter très fort et surtout sans augmenter le gain (ou niveau d’enregistrement), ce qui aurait pour effet d’augmenter le bruit que l’on entend plus ou moins en arrière-plan de tout enregistrement – soit comme on dit dans le jargon, diminuer le rapport « signal sur bruit ».

 

Des microphones statiques sont donc a priori plus adaptés, d’autant qu’ils ont une bande passante plus large que les micros dynamiques. Cela signifie qu’ils restituent mieux les graves et les aigus, ce qui rend l’enregistrement plus fidèle à la réalité et donne plus de détails et de richesse au son.

 

Astuce :Lorsqu’on enregistre une voix, il est fréquent que les sons du « P » et du « B » (autrement dit les « plosives ») provoquent un son désagréable. Une solution efficace est d’utiliser un anti-pop, qui limite le bruit provoqué par le déplacement d’air. Si vous n’avez pas d’anti-pop à disposition, vous pouvez passer un collant autour d’une structure ronde et plate, en fil de fer par exemple.

 

 

Exemples de modèles

En suivant ces considérations, deux modèles abordables qui pourraient convenir sont le RODE NT1A (175€) et le BLUE Bluebird (300€).

Toutefois, de nombreux autres modèles peuvent convenir, n’hésitez donc pas à vous renseigner sur leurs équivalents chez des marques comme Audio-Technica, AKG ou d’autres marques prestigieuses comme Neumann ou Schoeps. Sachez que ces micros peuvent également avoir un rendu très satisfaisant pour l’enregistrement d’une guitare acoustique.

 

Choisir un microphone pour la caisse claire :

Pour la grosse caisse, il faut éviter les micros trop sensibles, pour limiter l’enregistrement de sons parasites. Pour avoir une puissance admissible élevée, il faut donc privilégier un micro électrodynamique, d’autant que sa robustesse est un avantage significatif.

Toujours pour limiter la présence de sons parasites, il faut nécessairement une directivité cardioïde ou hyper-cardioïde.

 

Astuce : Comme toujours lorsqu’on cherche à enregistrer une source sonore, le positionnement est d’une importance capitale. Testez plusieurs possibilités et écoutez les différences. Pour la caisse claire, un micro orienté vers l’extérieur de la peau révélera plus les harmoniques, tandis qu’un micro vers le centre produira un son plus sec.

 

Un micro choisi pour une caisse claire peut également produire des résultats satisfaisants avec un ampli guitare.

 

Exemples de modèles :

Deux exemples de modèles ayant un bon rapport qualité/prix sont le SM 57 (100 €) et l’Audix I5 (95€). Pour d’autres microphones électrodynamiques, vous pouvez regarder chez la marque Electro-Voice ou les prestigieuses BeyerDynamic et Sennheiser.

 

Choisir… un seul microphone pour tout !

Lorsqu’on débute, il peut arriver que l’on n’ait les moyens d’acheter qu’un seul micro, qui devra donc faire l’affaire dans toutes les circonstances.

Dans ce cas, il vaut mieux privilégier un micro dynamique réputé pour sa polyvalence, comme le SM 57 ou le SM 58 de Shure. Cependant, gardez à l’esprit que pour certains instruments, il produira un résultat moins fidèle qu’un micro plus adapté.