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Comment gagne-t-on de l’argent en tant qu’artiste ? Cela dépend ! Droits d’auteurs, droits voisins, cachets… on vous dit tout avec ce petit tour d’horizon des différentes formes de rémunération possibles quand on est artiste musicien.
Artiste, musicien, c’est un métier (et souvent même plusieurs métiers en un !), dont les sources de revenus potentiels sont multiples, en fonction de la réalité concrète de vos activités. Et le maître-mot est souvent la multiactivité. Selon que vous serez auteur/compositeur et/ou interprète, sur scène ou en atelier, les formes de rémunération diffèrent. Pour y voir plus clair, voici les principales sources.
Et en tant qu’éditeur, si vous assurez ce rôle pour vous. Si vous avez un contrat avec un éditeur musical, vous céderez une partie de ces droits en échange de son travail pour maximiser l’exposition de vos œuvres.
Ce sont les droits qui concernent les créateurs : auteurs, compositeurs et arrangeurs. Ces droits vous permettent d’obtenir une rémunération en contrepartie de l’exploitation de vos œuvres. Ils sont composés :
Ils sont collectés et répartis par une société de gestion de droits d’auteur, comme la Sacem. Au moment du dépôt de votre œuvre, vous définissez une clé de répartition des droits, c’est à dire le pourcentage qui revient à chacune des parties prenantes (auteurs, compositeurs, arrangeurs et éditeurs).
Il est très difficile, voir impossible, de donner un montant moyen de revenus de droits d’auteur, tant les réalités sont différentes ;
Composer pour le cinéma ou la publicité, c’est une source de revenus qui s’est fortement développée depuis 15 ans. Derrière cette activité, se cachent des réalités très diverses.
Pour le cinéma, cela va dépendre de votre notoriété et de celle du film (et de son budget). Si Hans Zimmer peut prendre jusqu’à 2 millions d’euros par film, le revenu médian en France pour les compositeurs côtés au cinéma est autour de 45 000 euros. Il est fort probable que vos premiers essais seront faiblement rémunérés, mais petit à petit…
Pour la publicité, c’est un peu pareil. Les revenus peuvent varier de quelques centaines d’euros pour un jingle à 2-3000 euros pour une musique d’illustration, en cédant les droits. On est loin des revenus de la synchro d’oeuvres préexistantes…
Et en tant que producteur phonographique, si vous vous auto-produisez.
Leur nom exact est droits d’auteur du droit voisin. Ils concernent les artistes interprètes et les producteurs phonographiques. Ils sont constitués de deux sources :
Si vous êtes producteur phonographique, ces droits sont gérés et versés par une société civile à laquelle vous devez adhérer. Il en existe deux, la SCPP et la SPPF. Historiquement, la SCPP est la société des majors, et la SPPF celle des indépendants. Cette distinction n’est plus d’actualité, et vous pouvez adhérer à l’une ou l’autre. Même condition, détenir les droits ou être mandataire de 5 phonograammes. Et prix équivalent : 150 euros environ. À vous de voir celle que vous préférez, mais il est plus que fortement conseillé de le faire. Sinon, vous ne toucherez jamais vos droits voisins…
En tant qu’interprète principal, ces droits vous sont versés par l’Adami. En tant qu’interprète exécutant (musiciens d’accompagnement non mentionnés sur les enregistrements ou au générique) c’est la Spedidam qui s’en charge. Il suffit de pouvoir justifier de votre participation en tant qu’interprète à un enregistrement pour adhérer en ligne.
C’est une des principales sources de diversification des revenus. Une des plus recherchées,et une des plus difficiles à décrocher… Pour faire simple, il s’agit d’utiliser une de vos chansons préexistantes pour la musique à l’image. La rémunération est fixée « de gré à gré ». Le montant va donc dépendre de votre notoriété, de celle de l’entreprise qui veut utiliser votre musique, et de l’ampleur de la diffusion (nombre de pays de diffusion, fréquence de diffusion..). De 2 à 5000 euros pour une petite campagne courte à plusieurs centaines des milliers d’euros pour une campagne Apple monde. Sans parler de l’exposition médiatique…
C’est un élément qu’il faut prendre en considération quand vous vous mettez en quête de partenaires professionnels. Regardez comment ils travaillent la synchro, si les artistes de leur catalogue en font souvent, etc. Certains éditeurs, comme alter-K, en ont fait leur spécialité.
Ils concernent les parties de votre activité pour lesquelles vous êtes salariés : dans le cadre d’un enregistrement en studio, ou lorsque vous vous produisez sur scène. Cela concerne les salaires liés au temps de travail, les heures que vous effectuez, et non les droits liés aux œuvres que vous interprétez. Il existe des minimums légaux pour chaque type d’activité concernée. Pour en savoir plus : https://www.irma.asso.fr/Les-tarifs-en-brut-artistes
Les cachets que vous réalisez peuvent, si leur volume satisfait aux règles, vous ouvrir le droit au régime d’assurance chômage de l’intermittence. Il faut pour cela réaliser un montant minimum de 507 heures de travail sur 12 mois.
Pour celles et ceux qui ont également une activité non assimilée à du spectacle vivant mais à de la prestation d’animation musicale (animation de mariages par exemple), la rémunération peut se faire via une facture. Il s’agit alors de prestation de service, non comptabilisée pour vos droits à l’intermittence.
Si cette solution peut dépanner, elle est très compliquée à gérer en parallèle des cachets. À réserver pour des situations ponctuelles.
C’est un sujet très polémique en ce moment. D’aucuns y voient, à raison, une uberisation de la création artistique. Il n’empêche que c’est un moyen « d’arrondir les fins de mois » comme on dit, tout en ajoutant un canal à forte visibilité pour se faire repérer. Le principe est simple. Vous créez votre profil sur une plateforme comme Fiverr, et vous proposez vos services. Et les artistes qui ont besoin du service ponctuel d’un autre musicien payent à l’acte. Un solo, c’est entre 40 et 50 euros en moyenne. Un accompagnement à la batterie, entre 30 et 60 euros, selon la difficulté. Bref, vous avez compris tout s’achète et tout se vend, partie de chant, arrangements, ajout d’un instrument, solo… Il y a aussi un côté challenge qui peut vous servir d’entraînement pour la réponse à une commande, utile si vous comptez développer la composition de musique à l’image par exemple. Çà vaut le coup d’aller au moins jeter un œil.
Alors oui, il ne s’agit pas de revenus liés à votre activité de création artistique, mais c’est un complément de revenus auxquels de nombreux artistes ont recours, au début de leur carrière, en attendant de « vivre de leur musique ». Des cours en indépendant, en passant par les écoles de musique ou les boîtes de cours à domicile, de nombreuses solutions sont possibles. Mais enseigner est un métier, cela s’apprend, et il ne suffit pas d’être bon dans son instrument pour être un bon professeur. Et pour les écoles et conservatoires, les diplômes de l’enseignement musical sont obligatoires.
Il peut s’agir de l’animation d’ateliers d’écriture, de stages de composition ou de découverte musicale pour les enfants, de masterclass pour des musiciens avancés, ou de beaucoup d’autres choses. Cela peut aussi être une contrepartie pour l’attribution d’une subvention publique. La forme de rémunération variera en fonction du commanditaire, mais aussi de votre structuration professionnelle. Cachets ou prestations, à vous de voir.
C’est une source de revenus qui peut être importante, même sans une notoriété planétaire, pour peu que vous ayiez un univers visuel original. Donc n’hésitez pas à creuser cet aspect. Certains groupes vendent des vêtements à des gens qui ne connaissent pas ou peu leur musique, simplement parce que le design proposé est attrayant. Au début des années 2000, un groupe de death metal confidentiel et disparu depuis, Four question marks,(https://www.metal-archives.com/bands/Four_Question_Marks/45297), a réussi à vendre quelques milliers de t-shirts, leur logo «????» ayant plu très largement au-delà de leur cercle de fans !
Créer et animer une chaîne Youtube, c’est un peu différent, c’est potentiellement une activité qui nécessite beaucoup de temps et d’engagement. Et cela peut même devenir votre activité principale. C’est en tout cas une activité de plus en plus investie par certains musiciens. Soit parce qu’ils évoluent dans des esthétiques de niche qui ne leur permettront pas de vivre uniquement de leur musique (jazz, musiques extrêmes…), soit parce que la vie d’artiste, tout le temps sur les routes, ils ont donné et… ils en sont revenus. Si vous ajoutez à cela que c’est un excellent moyen de faire de la promo pour vous et vos projets, que c’est un complément idéal si vous développez l’enseignement dans vos activités, et que les marques dans la musique (instruments, matériels, importateurs, distributeurs…) sont toujours à la recherche de partenaires, (comme Algam, fabricant et distributeur d’instruments qui a récemment endorsé Réda Boucher – Le Campus musique de Réda, châine montante de la guitare en France sur Youtube) vous devriez y penser !
Les perspectives de revenus sont là aussi difficiles à prévoir. La monétisation classique sur Youtube nécessite de gros volumes de vues pour générer des revenus significatifs. Par contre, c’est un moyen très fort pour communiquer sur vos activité payantes : cours, masterclass, livestreamns, merchandising, concerts… Voyez-le d’abord comme de la promotion. Les revenus viendront plus des partenariats potentiels que de la monétistaion de vos vidéos.
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