Ces clips autoproduits qui ont cartonné

Vous avez fini votre single, vous vous demandez comment faire pour qu’un maximum de gens l’écoutent, accrochent, et en parlent. Et bien sûr vous avez pensé au clip. Vous avez bien fait ! De nombreux clips autoproduits ont cartonnés.

 

Tout le monde le sait, avoir un clip, ça aide beaucoup pour la promo, YouTube étant la première plateforme mondiale lorsqu’il s’agit de découverte musicale. Vous avez déjà vu un morceau buzzer sans clip ? Alors évidemment, tourner un clip quand on n’y connait rien, on se dit que c’est insurmontable. La clé, c’est de faire le clip à fond. Si vous avez une idée décalée, trouvez une façon de la rendre encore plus décalée. Si vous voulez faire un clip magnifique, creusez-vous la tête pour qu’il soit époustouflant. Ou encore si vous vous donnez à fond, les gens le verront et se souviendront de votre clip. S’il n’y a pas de recette miracle, voici quelques conseils, et quelques exemples, qui pourraient vous inspirer.

 

Tout d’abord, n’ayez pas peur d’être ambitieux, de pousser votre imagination au-delà de ses limites. Il faut que votre clip soit remarquable, qu’il retienne l’attention de ceux qui le voient. Et pour ça, pas forcément besoin de dépenser une fortune en matériel, acteurs, effets spéciaux et autres pour faire un bon clip efficace. Il suffit d’une bonne idée, originale, drôle, rigolote… Pensez au clip de Basique d’Orelsan , qui a fait le buzz en 2017. Il l’annonce au début de la chanson : une vidéo simple avec des mots simples pour… un véritable carton. Et pourtant, il s’agit d’un unique plan séquence, tourné avec un seul drone, donc accessible à n’importe qui financièrement.

Différentes possibilités

Il y a deux directions possibles. Tout d’abord, si vous souhaitez faire un clip visuellement beau, et que vous n’avez pas les compétences nécessaires, il vous faut un bon réalisateur, quelqu’un qui saura adapter ses images à la musique, qui rendra votre musique visuelle.
Alors oui, engager un réalisateur, ça coûte un peu cher, mais il y a plein d’excellents réalisateurs tout à fait abordables, plein de bonnes idées. Et vous pouvez même aller prospecter directement dans les écoles de cinéma ou d’audiovisuel. Un jeune réalisateur pour un jeune talent… ça peut doublement fonctionner ! Prenez la canadienne Grimes, grande adepte de l’autoproduction et du DIY. Elle autoproduit tous ses clips et les réalise ou co-réalise elle-même, avec de jeunes réalisateurs. Et le résultat est souvent excellent, comme sur Vanessa , Genesis ou California. Et ça fait des millions de vues, sans nécessiter d’énormes budgets…

Les petits budgets

Si vous n’avez pas trop de moyens financiers, alors jouez sur d’autres ressorts, comme l’humour ! Encore une fois, il faut marquer les esprits, se faire remarquer. Et pour ça, l’humour est une arme redoutable. Vous ne montrez pas un clip à vos amis parce qu’il est bien fait ou que la musique est chouette, vous montrez un clip à tous vos amis car il vous a fait rire.

Et plus c’est cheap et plus ça peut passer ! Çà, Jimothy Lacoste l’a très bien compris. Cet ovni hip pop de 21 ans venu de Londres fait des clips autoproduits déjantés qui font des centaines de milliers de vues sur Youtube, (plus de 600 000 vues pour Getting busy. Filmés au portable, avec des transitions et incrustations kitsch dignes de Windows 95 (https://www.youtube.com/watch?v=1AaezP2dRcY), à la limite du mauvais goût (https://www.youtube.com/watch?v=Qc-9pgK32TE), le budget de production est inversement proportionnel au carton en termes de vues. D’ailleurs, les rappeurs, fidèles à l’ADN DIY de la culture hip hop, ont toujours proposé des clips autoproduits. Il n’y a qu’à penser à Moha la Squale. Alors non, il ne s’agit pas de faire la promo d’un artiste dont les histoires de mœurs relèvent de la justice, mais de rappeler qu’il s’est fait connaître, et bien connaître, avant la chute, en balançant chaque semaine sur Youtube des clips autoproduits filmés dans son quartier.

Tirer profit de la crise sanitaire

Et puis, le confinement de l’année 2020, et l’arrêt de tous les tournages, a boosté la production de clips « à la maison », une tendance pas nouvelle mais qui est à la mode, et pourrait même s’imposer comme un standard, même pour les artistes reconnus. De Vitaa et Slimane et leur clip collaboratif Pas beaux, monté avec des séquences de fans se filmant en train de chanter la chanson , aux berlinois de Die Ärzte, dont le clip Ein Lied für jetzt consiste en… un partage d’écran des différents membres du groupe chez eux. Helmut Fritz par exemple, a fait plus de 6 millions de vues avec Çà m’énerve , tourné avec un iPhone sans équipe et sans moyens techniques, entre la cave, l’appartement et le toit de son immeuble. La tendance, renforcée par l’explosion des réseaux sociaux vidéo live, Instagram, TikTok et Twitch en tête, est à la proximité directe entre artistes et fans, sans les artifices des clips classiques. Alors c’est le moment d’aller dans l’authentique, le fait maison et à la main !