Des concerts au-delà des frontières

L’appel de l’étranger a sonné. Il est temps d’aller faire découvrir votre musique hors de nos frontières. Des artistes et groupes français assez peu exposés dans leur pays ont pu trouver un écho favorable hors de leurs frontières. Dans des genres variés, on peut citer Gojira, The Inspector Cluzo ou Carpenter Brut, par exemple. Qui ont l’occasion de sillonner différents pays à l’occasion de leurs tournées.

Que ce soit avec du chant en français, en anglais ou avec une musique 100 % instrumentale, des artistes exportent ainsi leur musique chaque année. Néanmoins, cela peut vite ressembler au parcours du combattant si l’on part en indépendance totale.

Alors, dans quels cas tenter l’aventure et comment s’y prendre pour aller jouer à l’étranger ?

Les motifs pour jouer à l’étranger sont multiples, et propres à chacun : vous pouvez avoir commencé la promotion de vos productions à l’étranger, et vouloir l’appuyer par la scène. Ou, – cela arrive ! –  constater que votre musique est appréciée dans certains pays, via les réseaux sociaux ou les plateformes. Dans ce cas, votre objectif sera sur du moyen terme. Pour vous construire peu à peu un public, nécessitant d’y retourner régulièrement.

Mais les concerts à l’étranger peuvent aussi simplement découler d’une opportunité . Comme une invitation par un lieu, par votre réseau ou que vous aurez démarché pendant vos vacances par exemple ! Même sans objectif stratégique, jouer à l’étranger peut générer échanges, rencontres et enrichissement culturel, qui ne pourront que faire du bien à vous et à votre musique !

Globalement, tourner à l’étranger présente un coût élevé et nécessite un tourneur pour des tournées d’envergure. Le CNM (Centre national de la musique) accorde d’ailleurs des aides aux structures avec deux niveaux possibles selon le niveau de développement du projet. Parmi les critères d’éligibilité : être signé par un producteur phonographique, détenir une licence d’entrepreneur de spectacles et disposer d’une certaine notoriété (de 1 000 à 10 000 followers selon les aides). https://cnm.fr/aides/developpement-international/projets-de-developpement-international-musiques-actuelles/

 

Il est néanmoins possible de tourner à l’étranger même si on ne dispose pas de ces aides. Avec deux options : trouver des structures bien établies permettant de transformer les contrats en cachets… ou y aller à la débrouille !

 

Parmi les plans les plus confortables, le réseau des services culturels des Ambassades de France, des Instituts français et des Alliances françaises dans le monde représente une excellente opportunité… évidemment très recherchée ! Le plus souvent, les artistes sont directement sollicités par les organisateurs à la suite de bouche à oreille ou de recommandations. Mais qui ne tente rien n’a rien. En clair, il faudra miser sur un bel alignement des planètes !

 

Autre cible : les festivals, pour des premières parties ou des tremplins découvertes. Les festivals de Dour ou Sziget, par exemple, proposent une programmation ultra large, dont des talents émergents, et avec même, selon les années, des tremplins organisés. Pour un aperçu des festivals internationaux, le site Infoconcert peut offrir un premier défrichage. https://www.infoconcert.com/festival/a-l-etranger.html

 

Dans ces cas-là, l’organisateur (festival, tourneur, etc.) prendra en charge le trajet, l’hébergement, la communication et le cachet. Ces différents aspects seront détaillés dans un contrat, en général, il s’agit d’un contrat de cession du droit d’exploitation (ou contrat de cession du droit de représentation d’un spectacle). Et si possible, autant que ce contrat soit rédigé dans votre langue, pour éviter tout problème. Concernant les droits d’auteurs, lorsqu’ils sont concernés, ils sont généralement payés par le diffuseur à l’étranger. Cela fera néanmoins partie des points à définir dans ce contrat.

Une autre option pour trouver des concerts est, comme en France, de s’enquérir d’un tourneur dans différents pays. Cette recherche s’annonce également assez complexe et chronophage, dans la mesure où il n’y a pas de guide ou de site recensant ces structures. Et que les places sont relativement rares.

 

Si vous décidez de vous lancer seul dans l’aventure, il peut être plus simple, pour commencer, de viser des pays proches (et ne nécessitant pas de visas), ainsi que de cibler des villes où l’offre culturelle n’est pas trop abondante : vous éviterez d’être noyé sous la concurrence. Typiquement, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne sont pas les meilleures options pour débuter. En effet, les démarches administratives et la législation peuvent s’y révéler complexes. Et les conditions sur place sont généralement assez compliquées, sans compter l’âpre concurrence artistique.

Beaucoup d’artistes ont trouvé des concerts en profitant de voyages à l’étranger (y compris de simples vacances), au cours desquels ils ont pris soin de rencontrer des structures qui pourraient les accueillir plus tard. Pour le reste, le Net sera un vecteur adéquat pour contacter des associations qui organisent des concerts. Ainsi que trouver des idées de lieux, et repérer où jouent des artistes de même envergure et du même style musical.

 

Après avoir ciblé des lieux adaptés à votre musique, il s’agira de contacter les programmateurs ou responsables. Pour leur présenter votre projet via un mail court, clair, avec des liens d’écoute. Il faudra ensuite relancer les lieux, éventuellement par téléphone si vous maîtrisez bien la langue. La même méthode que pour n’importe quelle recherche de dates en France. https://riffx.fr/conseils/comment-trouver-les-lieux-de-ses-premiers-concerts/

En cas de réponse favorable, vérifiez que les caractéristiques techniques du lieu (taille de la salle, lumière, son, instruments sur place) conviendront à votre prestation et négociez les tarifs. Dans le cadre de bars, cafés-concerts, lieux associatifs, il est assez rare de pouvoir obtenir des cachets, voire des défraiements ! Ce circuit correspondra à des artistes qui veulent voyager, rencontrer d’autres ambiances, d’autres publics. Mais la rentabilité sera assez rarement au rendez-vous…

 

Une fois les dates calées, la question du choix du mode de transport sera évidemment primordiale. La route garantit plus d’autonomie. Néanmoins, attention à la recrudescence de vols de matériels dans les camions la nuit à proximité des lieux de concert ou des hôtels ; sans parler du coût écologique. Trouver un conducteur, qui fera office de tour manager, est la solution idéale. Il aura avec lui toutes les informations concernant le matériel, les hébergements, la route et les salles. Ainsi il pourra se charger également du merchandising lors des concerts, une source de revenus à ne pas négliger. Il faudra donc prévoir la quantité de t-shirts, CD, vinyles et autres produits dérivés à emporter.

Côté hébergement, en cas de non prise en charge par les lieux, et de budget limité, on peut miser sur la débrouille. Et voir par exemple avec des amis ou des fans sur place, mais là aussi suffisamment en amont.

 

Le nombre de musiciens en tournée enfin, est capital, pour des raison financières : coûts de transport, d’hébergement, de nourriture ; mais aussi de coût de plateaux lorsque le concert génère des cachets pour les musiciens. Il est forcément préférable dans les premiers temps de choisir les formules les plus légères possible.