Tricher n’est pas jouer

Un compte de réseau social qui explose à la demande? Brisons la glace tout de suite, c’est tentant, voire très tentant! Il est aujourd’hui facile de booster ses performances musicales à l’aide de likes ou de vues achetés au prix fort sur Internet. Mais ce dopage de votre notoriété numérique est-elle un vrai booster pour votre carrière ou un piège dans lequel ne pas tomber ?

 

La réponse est dans la question : les compteurs de vues, de likes sont autant d’indices sur un succès ou un buzz d’un artiste ou d’un titre. Mais un indice n’est pas une preuve. Votre e-réputation se construit sur le long terme et avec sincérité. Sauter des étapes peut se retourner contre vous.

 

Nocif car visible 

Prenons YouTube. Si vous pouvez convaincre votre voisin ou votre conquête amoureuse de votre notoriété avec vos likes et vos vues achetés, la supercherie ne prend pas du côté des pros. Les fausses vues, ça se voit, et très bien le plus souvent. Ratio Likes/vues défavorable, absence de commentaires ou d’authenticité dans les échanges, écart entre les vues YouTube et les autres comptes… Voilà autant d’indices qui vous dénoncent. Et votre crédibilité s’en va. Impossible, par exemple, d’avoir une date de concert si votre notoriété est fausse. Une salle ou un tourneur ne prendra pas ce risque.

 

Tricher vous rend invisible 

Le modèle économique d’un réseau social comme Facebook est de vous pousser à développer votre communauté, pour ensuite vous inciter à payer de la publicité pour mieux la toucher. Plus votre communauté grandit, plus la portée organique (nombre d’abonnés qui vont voir sur leur mur votre publication) diminue. Plus vous avez de fans, moins vos messages sont vus par ces derniers. Cette mécanique permet à Facebook et consort de vous vendre de la pub. Il est donc primordial d’avoir une communauté engagée plutôt qu’une grosse communauté passive. En achetant des fans, vous faites exactement le contraire. Vous réduisez la portée de vos messages et l’efficacité de vos publications. Acheter des fans rend vos publications moins visibles pour vos vrais fans, et vous prive des opportunités de communication des réseaux sociaux.

 

De la légalité et des pratiques des plateformes

A priori, la loi ne vous interdit pas d’acheter de faux likes, des abonnés ou des vues. En revanche, vous vous engagez à des sanctions de sites concernés, pour non-respect des conditions générales d’utilisation. Le risque est variable, à tout le moins perdre ses faux abonnés et ses fausses vues.

 

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Bonne question. Pour bénéficier d’un impact positif d’une notoriété numérique « cohérente », il faut investir beaucoup d’argent pour agir sur tous vos réseaux, acheter des likes, mais aussi des fans et surtout des commentaires.  Le pari est risqué et cher. Car en plus, il faut poursuivre cet investissement dans le temps ! Car en parallèle, on remarquera moins vos nouveaux followers, les vrais. Ceux qu’on n’a pas payés.

On n’obtient pas un contrat et encore moins une belle date de concert avec un score sur les réseaux sociaux. Si votre engagement peut vous démarquer, il ne permet pas de générer de l’audience, construire une base fan, avoir des dates et des contrats.

Les légendes d’artistes devenus stars grâce aux faux clics et faux abonnés ne prennent pas tout en compte. Si cette méthode a été utilisée, son impact sur le succès de l’artiste reste relativement limité. Au mieux, c’est un point d’entrée pour la campagne de promotion (au budget conséquent) lancée à la sortie du single. Sans un investissement supplémentaire dans la promotion, cette dépense en faux clics n’a, finalement, que peu d’intérêt.

Le plus dur reste à faire. Ne pas considérer ces compteurs de vues et de likes comme une finalité. Focalisez-vous sur votre communauté, ces fans et futurs fans qui vont grandir et faire grandir votre projet. C’est une autre histoire, la vraie.