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La prise de conscience écologique traverse aujourd’hui tous les milieux. La culture en général, et la musique en particulier, n’y échappent pas. Alors pour apporter votre pierre à l’édifice, que pouvez-vous faire ? Petit tour d’horizon des possibilités pour produire un album plus green !
On va tout de suite planter le décor (apocalyptique, bien sûr !) : faire de la musique, surtout amplifiée et/ou électronique, l’enregistrer et la vendre, ce n’est pas écologique. Voilà, c’est dit ! Électricité, Papier, plastique, solvants, carbone, pas facile de faire un disque vert… Bref, de quoi se perdre en savants calculs de colibris… Mais si on ne peut pas (encore !) être totalement vertueux, on peut néanmoins réfléchir à la façon dont on produit ses disques. Et la première chose à faire, c’est de prendre pleinement conscience de l’enjeu écologique. Et de participer le plus activement possible à toutes les initiatives qui proposent de réfléchir à des solutions concrètes.
Pour une première approche, et des pistes d’engagement, regardez du côté de l’initiative Music declares emergency (https://www.musicdeclares.net/fr/). Partie d’Angleterre, elle fédère aujourd’hui en France de nombreux artistes et professionnels du secteur musical.
D’abord, faisons un rapide tour des différents supports :
Même si la fabrication de vinyle s’est améliorée, abandonnant notamment le plomb comme adjuvant, on est loin de l’époque de la gomme laque. Jusqu’aux années 1950, les vinyles étaient faits à partir d’une résine naturelle secrétée par une punaise ! Aujourd’hui, place aux billes de polychlorure de vinyle (PVC), très polluantes… Il y a bien eu des tentatives, notamment en France chez M comme Musique, d’utiliser un dérivé d’algue, mais sans succès pour le moment…
Le CD, que d’aucuns ne cessent de vouloir enterrer, est pourtant le support physique qui présente l’empreinte carbone la moins élevée. Mais le problème du CD est ailleurs. Composé en grande partie de polycarbonate et d’aluminium, son recyclage est complexe et coûte cher.
On pourrait naïvement penser qu’en supprimant les supports physiques, on supprime une partie du problème. Eh bien… non, au contraire. Le streaming présente un bilan écologique pas très reluisant. Des matériaux rares dont l’extraction est polluante pour fabriquer les smartphones, aux hangars de serveurs de stockage climatisés, l’addition est salée pour la planète…
Alors, on fait quoi ?
Vous l’avez compris, on peut retourner le problème dans tous les sens, produire de la musique, quel que soit le support, a un impact écologique. Alors si l’on ne peut pas afficher un bilan zéro carbone et zéro plastique, on peut agir sur plusieurs aspects pour limiter les dégâts. On peut considérer plusieurs facteurs : les matériaux bien sûr, mais aussi la chaîne logistique de production, la durée de vie, la fréquence d’écoute….
Tout d’abord, en n’ayant pas recours à des usines ou des prestataires qui se trouvent à l’autre bout de la planète. Moins vos supports feront de kilomètres, et mieux ce sera. Privilégiez au maximum les usines et imprimeries françaises, comme MPO, M comme Musique ou Vinyle de Paris (Pour un annuaire des usines de pressage, c’est ici : https://vinyl-pressing-plants.com/manufacturing/vinyl-pressing-plant/country-France/).
Alors oui, il n’y en a plus beaucoup en France, et les délais d’attente sont parfois longs. Il faudra donc anticiper et inclure ce temps dans votre planning de sortie. Le coût sera peut-être aussi plus élevé, mais vous avez la garantie d’avoir un interlocuteur direct pour échanger en amont. Et en cas de soucis, ce que l’on ne vous souhaite pas, il sera plus facile de se déplacer et de se rencontrer pour trouver des solutions. De même, pour les parties imprimées, vous pourrez assister au calage, valider les épreuves et ainsi vous assurer de la conformité du travail réalisé. Si vous choisissez de presser des vinyles, demandez des disques de 140 grammes et non de 180 grammes, la fabrication et la livraison présentera une facture carbone moins élevée. La qualité sonore est identique, choisissez une usine qui travaille à partir de granulés de vinyle à base de calcium-zinc, un matériau propre et recyclable. Pour vous donner une idée, vous pouvez regarder ce que propose Diggers factory par exemple (https://www.diggersfactory.com/fr/pressage-vinyle-ecologique).
Quel que soit le support, vous pouvez également avoir recours à des matériaux écologiques pour la pochette et l’emballage. Comme par exemple le papier et carton recyclé non traité, encre écologique et végan… Et pour les Cds, on évite les boîtiers cristal en plastique, évidemment.
Vous pouvez également choisir, pour tous vos envois, un transporteur neutre en carbone. Toutes les grosses enseignes du secteur proposent des services 0 carbone (FedEx, UPS, DPD, Chronopost…). Il s’agit la plupart du temps de contreparties financières pour soutenir des projets à dimension écologique, pas de réelle réduction de l’impact de l’activité. Il existe cependant des transporteurs, comme Kuehne-Nagel, qui mettent au cœur de leur service un engagement durable. Renseignez-vous! Et privilégiez les solutions alternatives pour les envois de courte distance (dans la même ville), comme des coursiers à vélo.
Vous pouvez aussi très bien, en tant qu’entreprise, réfléchir plus globalement à votre impact écologique. Et puisque vous ne pouvez pas réduire à zéro votre impact direct, vous pouvez compenser. C’est la dernière étape du triptyque « éviter, réduire, compenser ». Sans aller jusqu’à réaliser une étude d’impact de votre activité, vous pouvez tout simplement choisir de reverser une partie de l’argent généré à une association ou une ONG qui œuvre pour l’environnement.
Pour finir, vous pourriez aussi être acteur du changement. En allant à la recherche de nouvelles solutions, ou bien en imitant le label anglais Mercury KX, qui a pressé en 2019 une série de vinyles à partir de déchets plastiques récoltés sur les plages des Cornouailles. Plus près de nous, les 10 engagements en faveur de la transition écologique du label français Yotanka Records nous semblent également inspirants !
Ce type de projet est un travail au long cours, dans lequel vous pouvez impliquer vos fans. Gardez en tête qu’une démarche écoresponsable novatrice, si elle n’est pas uniquement « marketing », peut être un levier de communication intéressant ! Être acteur du changement, c’est peut-être aussi tout simplement commencer par utiliser les moyens déjà en votre possession. A savoir votre position, qui vous permet de vous adresser à de nombreuses personnes, vos fans ! Alors, chaque fois que c’est possible, faites passer le message.
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