Livestream : Communiquez… en live !

Bien que confiné à la maison, c’est paradoxalement le moment de penser « live ». Comme de nombreux artistes ces derniers mois, il est temps d’investir les possibilités offertes par les réseaux sociaux pour remédier à la fermeture des salles de concert. Des pratiques qui deviennent centrales dans la communication des artistes… et qui sont appelées à se développer. Alors quoi et comment livestreamer ?

Les salles de concert sont fermées, les festivals et soirées annulées,  mais les possibilités de faire du live n’ont jamais été aussi faciles d’accès ! Et paradoxalement, l’isolement « chacun chez soi » de ces derniers mois a été l’occasion de renforcer les liens entre les artistes et leurs publics. Passé le coup de massue de l’annonce et de la mise en place du confinement, les initiatives pour développer les interactions directes avec les fanbases se sont multipliées.

 

Remplacer les concerts ? 

Si le recours au livestream sert surtout, en période de confinement, à pallier l’absence de concerts, son intérêt en termes de communication dépasse la situation actuelle particulière. Alors pourquoi ne pas faire comme Bob Sinclar sur facebook [https://www.facebook.com/BobSinclar/videos/2572979879636587], Christine and the Queens [https://www.youtube.com/watch?v=vIqxrWdOmcs], Coldplay [https://www.youtube.com/watch?v=9gkojjxCCUQ] ou Angèle sur Instagram [https://www.youtube.com/watch?v=GQexCQe-ogg&feature=emb_logo] ?Il semble très probable que cette pratique va perdurer et se poursuivra même après le déconfinement.

Les revenus du livestream

Les concerts, c’est de la communication, mais pourquoi pas aussi des revenus ! La monétisation des livestreams peut prendre plusieurs formes : la libre participation, le partenariat payant, la publicité, les pourboires ou tips, les entrées payantes, l’abonnement à une plateforme pour accéder au contenu ou l’accès au live en échange d’un achat de merchandising.

Pour s’adapter à cette nouvelle donne, la Sacem a même initié un mécanisme de rémunération des concerts donnés en streaming pendant le confinement (https://presse.sacem.fr)  (rémunération minimale variant de 10 à 76 euros en fonction de la durée de la performance, à laquelle s’ajoute un montant de 0.001 euros par nombre de vues réalisées). À voir si cela sera prolongé.

Des expérimentations de concerts et tournées numériques, payantes, ont été lancées. Si le concert à 15 euros et à « jauge limitée » de Rodolphe Burger le 14 novembre a affiché complet, le consentement à payer pour un simple livestream est encore assez faible, comme l’a montré le succès relatif de l’initiative de concert à 9,90 euros de Gims. Par simple livestream, entendez la seule diffusion d’un concert en direct. Mais justement, ce qu’offrent les réseaux sociaux, c’est bien plus qu’un simple canal de diffusion.

Livestreamer ? Oui mais quoi ?

Plutôt que de vous contenter de proposer des performances live, pourquoi ne pas en profiter pour mettre en œuvre (ou développer) votre communication direct to fan, en proposant des moments d’intimité, de vie ou d’échange avec votre public. L’exemple de l’apéro confiné de Tryo [https://www.youtube.com/watch?v=6RGT_Yvquhg] est facile à mettre en place, et l’effet de proximité et de convivialité créé est très positif. Des sessions de questions/réponses peuvent être aussi très intéressantes et permettre de travailler votre image, en permettant d’aborder des sujets plus large que la musique avec votre public. Tout est possible, et il ne vous reste plus qu’à faire preuve d’imagination pour renouveler les formats !

S’il n’est pas évident de mobiliser beaucoup de fans en direct pour vos lives sur facebook ou Instagram, n’oubliez pas que ce sont autant de contenus enregistrés que vous pourrez diffuser ensuite, par exemple sur Youtube. Ils permettront d’alimenter vos réseaux sociaux sur une plus longue durée. Quant aux lives sur Twitch, ils restent consultables une fois la session en direct terminée. La plateforme a d’ailleurs explosé en termes de contenus musicaux pendant le confinement. Suivez nos nouveaux tutos sur les sujets, ils arrivent !

Quelques conseils : tout d’abord, évitez le « one shot ». Si vous vous engagez dans cette voix, optez pour un rendez-vous régulier. Choisissez un créneau récurrent (tous les dimanches à 19h par exemple). Privilégiez dans un premier temps un format court (10-15 minutes de live), en communiquant bien en amont sur vos réseaux sociaux, et en invitant les gens à poser à l’avance des questions. Cela permettra d’amorcer et d’alimenter la discussion, même s’il n’y a que peu de gens en direct.

Se lancer dans le livestream

Première chose à faire : choisir une plateforme de diffusion. Celle-ci va dépendre de ce que vous voulez faire, et de votre investissement possible, en termes de temps et d’argent. Les plus simples : facebook, Youtube et Instagram, qui ne demandent aucun matériel particulier, si ce n’est un ordinateur.  Si vous souhaitez monétiser vos lives, Mixcloud (pour 11 euros par mois, vous créez une chaîne à laquelle les fans payent pour s’abonner) , Twitch (la plateforme prend une commission sur les pourboires envoyés par les utilisateurs) ou Live a show (billetterie payante sur laquelle la plateforme prend une commission de 2,5%) peuvent être de bonnes solutions. Pour une étude comparative de 11 solutions de livestream, c’est par là : http://www.nuagency.fr/2020/04/23/artistes-quelles-plateformes-pour-monetiser-ses-livestreams/ .

Si vous décidez d’installer le livestream dans votre communication, il va falloir se pencher sur le matériel. Dans un premier temps, et pour de la discussion simple, une webcam et un casque de gamer avec un micro peuvent suffire. Mais la question de la qualité du son et de l’image vont très vite se poser. Comme pour la production de contenus vidéo pour Youtube, pour livestreamer, pas besoin d’avoir un équipement digne d’un studio TV. La configuration classique est la suivante : Une webcam, un micro et un deuxième écran. Le deuxième écran n’a pas besoin d’être de grande qualité, il servira à séparer de l’image diffusée (apparaissant sur votre écran principal) le tchat et le tableau de bord du livestream. Ce sera votre écran de contrôle. Voici ensuite 3 exemples de configuration pour streamer :

Config basique :

Webcam Logitech HD C270  45 euros / Micro Bird UM1 55 euros

Config intermédiaire :

Webcam Logitech C920  HD pro 90 euros / Micro Snowball iCe 59 euros

Config haute :

Webcam Logitech C922 Pro 180 euros / Micro Blue yeti 149 euros

Ces configurations vous permettront, avec des degrés de rendus différents, d’obtenir une qualité suffisante pour du livestream parlé. Pour le chant, il faudra sûrement investir dans des micros de niveau supérieur, comme le Shure SM7b (400 euros), micro de référence pour la voix à la radio. Vous pourrez diffuser la musique directement depuis votre ordinateur, en branchant les instruments dans votre carte son. Si vous investissez pleinement le livestream, en mixant discussions et musique, ou tout autre type de contenus, il vous faudra rythmer votre diffusion, et investir dans un streamdeck (environ 150 euros). C’est un boîtier qui vous permettra de contrôler les changements d’écrans (entre webcam et écran de votre ordi), les transitions et les animations. De quoi dynamiser vos diffusions !