Musiciens, prenez soin de vos oreilles !

Le son c’est ce qui vous fait vibrer, comme auditeur, au casque, en club, en concert, et comme musicien, à la maison, en studio ou sur scène. Mais le son, trop fort, trop longtemps, c’est aussi dangereux pour vos oreilles. Alors pour profiter longtemps de votre passion, pensez à vous protéger !

 

Après un concert, une longue répétition ou une session prolongée au casque, vous avez déjà ressenti une gêne, une sensibilité auditive (hyperacousie, c’est à dire la sensation de percevoir les sons plus forts qu’ils ne le sont), un bourdonnement ou pire, une douleur ? Alors c’est que vous avez négligé la protection de vos oreilles. Cela peut être temporaire, dans ce cas c’est une alerte qu’il faut prendre sérieusement en compte. Si cela persiste après une nuit de repos au calme, pas d’hésitation à avoir : allez consulter un spécialiste ORL. Sachez que passé 48 heures, les lésions peuvent être irréversibles, et les chances de guérison quasi nulles ! Alors ne prenez surtout pas la question à la légère.

 

Sans vous en rendre compte, l’exposition à des volumes sonores élevés, de façon régulière, entraîne une dégradation de votre audition. Et pour un musicien, l’oreille c’est précieux ! Si vous voulez durer sans devenir à moitié sourd comme un technicien son des années 80, il faut sérieusement vous pencher sur la question. Être professionnel de la musique, c’est aussi prendre en compte sa santé. Si vous ne l’avez jamais fait, réalisez un audiogramme, le moyen le plus connu pour mesurer la capacité auditive. C’est un examen qui consiste à mesurer la sensibilité de chaque oreille à des sons de fréquence et d’intensité variées. Cela vous permettra de voir si vous avez déjà endommagé vos oreilles. Le prix d’un audiogramme peut varier de 60 à 100 euros, mais il est aussi possible d’en faire gratuitement dans les lieux ressources partenaires d’Agi-son pendant le mois de la gestion sonore (chaque année en novembre). Quel que soit le résultat du test (pertes de fréquences ou pas), et même sans test, il est nécessaire d’adopter un comportement adapté.

 

Quelques conseils pour ménager vos oreilles

 

Tout d’abord, au casque, en studio comme lors d’un concert ou d’une soirée (en tant que spectateur), ménagez-vous des temps de pause. Toutes les heures, reposez-vous une dizaine de minutes dans un endroit plus calme. Évitez de vous coller aux enceintes, vous profiterez beaucoup plus de l’effet stéréo. Sachez également que la fatigue, la consommation d’alcool ou de stupéfiants peut altérer votre ressenti, et vous amener à vous exposer à des sources sonores élevées sans que vous ne vous en rendiez compte sur le moment.

 

En répétition et même sur scène, jouez moins fort. Baissez le volume tout simplement, surtout si vous faites de la musique amplifiée. Car non, contrairement au mythe, jouer fort, ça ne veut pas dire jouer bien. C’est même souvent le contraire. Même pour le rock et le métal, le bon son, l’énergie, ce n’est pas : tout à fond ! Cela vous amènera en plus à travailler différemment, à vous concentrer sur la propreté de l’exécution et du son. Vos collègues, les techniciens et le public vous remercieront.

 

Mais le conseil le plus judicieux, si la musique (écoute et pratique) occupe une place importante dans votre vie, c’est d’utiliser des protections auditives, même quand vous allez assister à un concert ou une soirée.

 

Des bouchons, oui mais lesquels ?

Il existe plusieurs solutions. D’abord, les bouchons jetables en mousse, silicone ou cire, souvent de couleurs vives et que vous devez normalement pouvoir obtenir gratuitement sur simple demande dans toute salle de concert ou de répétition. Si vous souhaitez en acheter, comptez une dizaine d’euros pour une cinquantaine de paires. Si on peut, par souci d’économie, utiliser plus d’une fois une paire, leur durée de vie est très limitée. Et s’ils rendent toujours service (il peut être utile d’en glisser quelques paires dans votre étui d’instrument par exemple pour en avoir toujours sous la main), la qualité du son perçu est altérée. À considérer comme solution de secours donc.

Deuxième possibilité, les bouchons filtrés standard, qui protègent tout en conservant une qualité de son acceptable. Ils coûtent en général entre 15 et 20 euros la paire et sont souvent munis d’une cordelette pour ne pas les perdre si elles tombent de vos oreilles (très pratique !), et un étui pour les ranger. Efficaces et pratiques, ils vous accompagneront aussi bien en répétition que lorsque vous assistez à un concert. D’un excellent rapport qualité/prix, ils sont lavables à l’eau.

Dernière possibilité, de loin la meilleure pour vous garantir une protection optimale tout en conservant une grande fidélité de son et un confort appréciable, surtout sur la durée : les bouchons moulés sur mesure. Réalisés d’après les empreintes de chaque utilisateur, ils sont adaptés aux musiciens, techniciens, professionnels du spectacle et aux publics, avec des niveaux de protection adaptés à chaque utilisation pour offrir la meilleure qualité d’écoute et une protection performante. Fabriqués en silicone souple, ils offrent différents niveaux de protection et peuvent être munis de cordelettes et réalisés dans différents coloris. Il faudra d’abord faire une séance pour le moulage et attendre une dizaine de jours pour les recevoir chez vous. Ils sont plus chers, entre 90 et 120 euros la paire, mais pour protéger votre outil de travail, rien n’est trop beau non ?

Pour aller plus loin :