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Enregistrer tous ensemble ou piste par piste… C’est une des éternelles questions que tout musicien s’est un jour posé ! Chacun défend ardemment son point de vue et cela dépend, pour beaucoup, du contexte. Enregistrer piste par piste, c’est l’assurance d’avoir un son propre et des arrangements léchés qui viendront embellir votre chanson. Un exercice difficile néanmoins, car on peut y perdre de la spontanéité et une énergie communicative que l’on retrouvera sans nul doute dans la capture sonore en mode live d’un titre. Le débat est ouvert, nous vous en livrons les principales clés…
Enregistrer piste par piste demande une préparation technique et une approche artistique différentes. Si vous optez pour cette solution, vous devrez vous montrer à la hauteur en préparant ce grand jour comme il se doit. On ne peut que vous conseiller de répéter plusieurs semaines à l’avance à l’aide d’un métronome (un « clic » dans le jargon) afin d’être le plus précis possible et de pouvoir caler sans problèmes les instruments et leurs effets au moment du mixage.
Le grand avantage de l’enregistrement piste par piste est la propreté du résultat final. Pas de risque que le son de la basse déborde sur celui de la guitare placée juste à côté, par exemple, chaque son étant traité séparément. Cela permet un grand confort au moment de mettre en forme le morceau d’une façon définitive, autrement dit au moment du mixage.
Il sera également possible pour chaque musicien de recommencer une partie que vous jugez moins bonne, moins en place ou encore d’ajouter quelques petits arrangements : un riff de guitare supplémentaire, des chœurs mieux maîtrisés, pourquoi pas des bruitages divers et variés…
Dans ce cas, on entre dans une volonté d’avoir un produit plus ou moins fini pour démarcher des salles, mais aussi pour vendre votre musique lors de vos concerts. Mais attention : en procédant ainsi, surtout si vous ne maîtrisez pas encore à 100% la technique de l’enregistrement piste par piste, vous risquez de perdre un point crucial dans l’exécution : l’énergie.
Comme nous l’avons vu dans le premier mémo Les pièges à éviter, il ne suffit pas de mettre un enregistreur au milieu d’une pièce pour avoir un bon enregistrement live… Loin s’en faut
Pour commencer, un enregistrement live se prépare, bien sûr, par de multiples répétitions afin que les musiciens soient aussi parfaitement calés que possible.
Cela se préparer également par une réflexion sur le matériel utilisé, sur la manière de procéder, ou encore le placement de chacun (voire les autres mémos à ce sujet).
En enregistrant dans les conditions du live, vous allez garder l’énergie et l’osmose du groupe, ce qui en fait sa spécificité. Prenons l’exemple d’une formation noise ou du post rock (Sonic Youth, Mogwai, etc…) avec de longues plages sonores basées sur les climats et les ambiances. En enregistrant en live, ce type de groupe sera plus proche de sa vision artistique ; alors qu’un enregistrement piste par piste risque de trop aseptiser sa musique. Pareil pour le jazz ou le funk typé années 70. Ces styles musicaux font grandement appel à la spontanéité et l’enregistrement dans les conditions du direct leur sied à merveille. Peut-être le résultat sera-t-il moins « propre » qu’une capture piste par piste, mais les titres seront plus vivants.
À vous de canaliser un brin votre fougue et de ne pas être trop regardant sur les quelques erreurs qui pourraient surgir de-ci de-là dans l’écoute finale. Certains grands ingénieurs du son, comme Steve Albini par exemple (Nirvana, Pixies…), sont friands de ce genre de captation live car il juge que l’erreur fait partie de la musique et qu’elle peut même transformer la perception que l’on a d’un morceau. Pas faux …si l’erreur n’est pas trop choquante à l’oreille. Mais bon, attendez un peu avant de vous prendre pour Kurt Cobain ou Frank Black !
Pour conclure, gardez à l’esprit que ces deux modes d’enregistrement, live et piste par piste, ne sont pas incompatibles. Une démo compilant certains titres en live et d’autres en piste par piste aura tout autant de valeur, voire plus, lorsque vous démarcherez des endroits afin de vous y produire. C’est un bon compromis pour montrer que vos chansons sont bonnes et que vous les maîtrisez sans vous cacher derrière une machine ou un séquenceur.
Courage, encore quelques répétitions et ce sera à vous de jouer !
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