S’inspirer sans plagier !

 

On dit souvent qu’entre l’inspiration et le plagiat, la ligne est très fine… Une réalité que même les artistes les plus renommés expérimentent parfois amèrement. Dans cet article, nous vous offrons des astuces essentielles pour éviter le plagiat, tout en conservant intactes vos sources d’inspiration.

 

Plagiat musical : que dit la loi ?

En musique, le plagiat est défini dans la loi française comme « toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi » (article L335-3 du Code de la Propriété Intellectuelle). Cette définition englobe la mélodie, les paroles et les arrangements musicaux. Les droits d’auteur quant à eux protègent « toutes les œuvres de l’esprit, quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination » (article L112-1 du CPI).

Ainsi, pour qu’un plagiat soit avéré, il faut donc qu’une œuvre reflète la personnalité de son auteur et qu’elle ait une réelle existence (et ne pas simplement être une idée).

En cas de plagiat musical, les sanctions pénales peuvent être sévères, allant jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende. L’artiste dont l’œuvre est plagiée subit des pertes économiques, comme les royalties et les revenus potentiels, ainsi qu’un préjudice moral, affectant sa réputation et l’unicité de son œuvre.

Des cas célèbres de plagiat impliquent des artistes renommés. Par exemple, Ed Sheeran a été accusé pour « Thinking Out Loud » de similarités avec « Let’s Get It On » de Marvin Gaye, mais il a gagné son procès. En revanche, Robin Thicke et Pharrell ont perdu leur procès pour « Blurred Lines », jugé comme plagiat du style musical de « Got to Give It Up » de Marvin Gaye, et ont dû reverser 50 % des droits d’auteur aux ayants droit de Marvin Gaye.

 

Comment s’assurer qu’une œuvre n’est pas un plagiat ?

Les limites du plagiat en musique sont souvent imprécises. Il se manifeste de diverses manières, notamment par l’utilisation d’une mélodie très similaire à celle d’une œuvre existante, l’emploi de paroles identiques à une autre chanson sans autorisation, ou encore l’adoption d’arrangements musicaux distinctifs d’un autre artiste sans les créditer. Cependant, distinguer l’inspiration de la copie directe est souvent délicat, surtout dans le domaine musical où certaines suites d’accords sont fréquemment utilisées.

En effet, il n’y a pas de critère absolu, comme un nombre spécifique de notes identiques, pour déterminer le plagiat. En général, ce sont les musicologues, aidés par des logiciels spécialisés, qui analysent les morceaux pour détecter d’éventuels plagiats.

Pour les textes, des logiciels anti-plagiat comme Dupli Checker peuvent comparer vos paroles à celles disponibles en ligne. Des outils comme Midomi peuvent être utilisés pour vérifier si une mélodie chantée devant un micro existe déjà ou possède des similitudes marquées avec d’autres sons existants.

Cependant, ces outils ne peuvent remplacer une évaluation artistique et juridique qualifiée. En cas de doute, il est recommandé de consulter des experts en droit d’auteur.

 

Comment s’inspirer sans plagier ?

Pour s’inspirer en musique sans plagier, il est nécessaire de connaître les œuvres existantes dans votre genre musical, afin d’éviter de reproduire involontairement des éléments connus. Si vous vous inspirez directement d’une œuvre, il est important de transformer cette inspiration, en y mêlant de nouvelles idées, afin de produire une création nettement distincte de l’originale. Il s’agit de trouver un équilibre subtil : s’inspirer sans copier, emprunter sans s’approprier.

Concernant les samples, il faut être conscient des droits d’auteur associés. Certains sont libres de droits ou dans le domaine public (après 70 ans post-mortem), ce qui permet leur utilisation sans restrictions légales. Cependant, beaucoup de samples, surtout ceux d’œuvres modernes et populaires, sont protégés. Leur utilisation sans permission peut entraîner des accusations de plagiat.

Des bases de données et des bibliothèques en ligne proposent des samples libres de droits pour vos compositions. Par exemple, la Bibliothèque du Congrès à Washington a lancé en 2020 « Citizen DJ », un site offrant des millions de samples libres de droit, certains datant de plus d’un siècle.

En 2020, Spotify a également introduit une IA pour aider les auteurs-compositeurs à détecter les similitudes entre les morceaux en temps réel… Nul doute qu’à l’avenir, des IA de plus en plus perfectionnées pourront vous aider à confirmer l’originalité de vos œuvres !