Grammy Awards : Daft Punk 5/5 !

Il est 17 heures à Los Angeles, c’est-à-dire 2 heures du matin en France. La plus prestigieuse cérémonie récompensant les meilleurs musiciens mondiaux de l’année commence. Tous les yeux sont braqués sur un duo français, les Daft Punk.

Après un début tonitruant où Beyoncé a eu à cœur de prouver au monde entier qu’elle avait bien récupéré ses formes après sa grossesse, la cérémonie de cette 56e édition s’est plaçée d’entrée sous le signe du show, du business mais surtout du show-business. Une cérémonie sans temps mort dans laquelle le duo français Daft Punk s’est produit en live, une première depuis 2008.

Une pluie de Grammies

Cités cinq fois dans les catégories les plus prestigieuses, les Daft ont déjà engrangé deux Grammies avant même le début de la diffusion du méga show suivi par plus de trente millions d’Américains : meilleur album dance/electronic et aussi le graal pour le travail de leur ingénieur du son Antoine Chabert. Bon présage ! La cérémonie des Grammy se caractérise par la qualité de ses prestations live, souvent des duos inédits qui marquent les esprits ! Ce ne sera pas le cas de Katty Perry qui propose une mise en scène gothico-morbide entourée d’hommes arbres assez ridicule. Contrairement à la prestation de Kendrick Lamar en duo avec Imagine Dragons qui aura réveillé la salle avec un mash up rap/rock de très haute facture. On patiente encore en découvrant, assez surpris que même les country men (Willie Nelson, Kris Kristofferson) font l’unanimité chez les rappeurs. Un hommage est rendu à Sir Paul McCartney qui livre une prestation inédite avec Ringo Star à la baguette : classe et éternel !

Le choc des légendes

Il est 4h00 du matin et après avoir décroché le Grammy du meilleur titre de l’année avec Get Lucky, les Français, tout de noir vêtus et casqués, laissent Pharell Williams remercier l’assistance en leurs noms. Une demi-heure plus tard dans un studio d’enregistrement reconstitué, la basse de Nile Rodgers gronde, la guitare funk entonne le tube le plus joué de l’année avec un Pharell Williams au sommet de son art. À ses cotés, la légende Stevie Wonder reprend le refrain et soudain les Daft Punk apparaissent vêtus de blanc et commencent à mixer Harder, Faster, better, stronger alors que Stevie Wonder entonne lui Another Star et Freak Out le tube de référence de Chic. Le public est debout. Et voir les deux Beatles taper des mains aux cotés d’un Jay Z hilare est un très grand moment d’émotion ! Il faut savoir que Another Star a été samplé par Bob Sinclar il y a quelques années pour l’un de ses premiers tubes Outro Lugar. Clin d’œil appuyé des Daft Punk : si certains samplent les classiques, nous nous jouons avec les stars ! Stratosphérique !

Maîtres du monde

Les Daft enfoncent le clou en remportant les prix des deux dernières catégories : meilleur album et meilleur enregistrement de l’année. On retiendra aussi la prestation habitée de Lorde qui remporte deux awards (« La chanson de l’année » et « La meilleure performance solo ») pour son tube Royals. Une cérémonie conclue par deux temps forts : Macklemore & Ryan Lewis interprétant Same Love alors qu’une trentaine de couples mixtes se mariaient et que Madonna, insubmersible, entonnait Open Your Heart : un vrai moment de tolérance. Enfin, seule fausse note de cette cérémonie ultra-calibrée la prestation de Nine Inch Nails, Queens of the stone age et Dave Grohl coupée en direct en pleine prestation. Show d’accord mais business aussi !

Willy Richert