Jaypee est un paradoxe. C’est une rage fragile et une mélancolie solide. Une voix profonde au fond de laquelle résonne un cri rauque, une musique brut au service de textes fins. Jaypee, c’est le blues, le rock, la folk, la poésie, le groove, et peut-être même parfois le rap ou le metal (les aficionados du genre ne s’y trompent d’ailleurs pas). Jaypee, c’est l’hédonisme des plaisirs terrestres et les tourments de l’invisible, un funambule « quintaliste » sur un fil de soie, avançant dans une improbable grâce. Toutes ces forces contraires s’entrechoquent et s’amalgament, donnant naissance à sa musique singulière. La musique est bien présente, mais toujours au service de la voix et des textes, car on se rend vite compte que ce sont bien ces derniers qui sont au cœur de l’univers de Jaypee. Les mots sont choisis avec une infime précaution pour rebondir et interagir entre eux, pour le plaisir des sons et des sens qu’ils soient premiers ou cachés. Les références historiques, littéraires ou mythologiques ne sont en effet jamais bien loin pour qui sait les trouver… Avis aux philologues !