Chien Méchant signe sa transformation avec “Métamorphose”, un premier album où l’instinct et la virtuosité s’unissent dans un tourbillon sonore fiévreux. Après avoir attiré l’attention avec un premier EP percutant, Gabriel Le Masne et Facundo Rodriguez franchissent un cap en livrant un disque à la croisée des genres, où le jazz-funk s’embrase au contact de la house, et où la pop électronique se déploie avec une énergie brute et contagieuse. “Métamorphose” n’est pas simplement un album, c’est une invitation à plonger la tête la première dans un univers aussi dansant qu’expérimental.
Dès les premières notes, la mécanique est lancée : rythmiques effrénées, synthés lancinants et percussions organiques nous plongent dans une ivresse où l’on perçoit les échos d’une nuit sans fin. Chien Méchant joue avec les contrastes : l’urgence et la langueur, l’exaltation et l’introspection. Il y a dans cet album une tension hypnotique, une frénésie maîtrisée qui se traduit aussi bien dans les morceaux taillés pour le dancefloor que dans ceux qui laissent entrevoir une douceur plus contemplative.
Au-delà de l’exploration musicale, “Métamorphose” transmet un message puissant : celui de l’émancipation et du lâcher-prise. À travers des morceaux qui évoquent la fête comme exutoire et la musique comme transformation, le duo célèbre l’instinct, la liberté et la recherche d’une vérité intérieure.
En live, aucun ordinateur ne vient altérer l’énergie des percussions et des claviers, une manière pour eux de préserver cette spontanéité qui fait toute la force de leur projet. Visuellement, l’univers du duo prolonge cette esthétique rétrofuturiste, où les références aux années 70 côtoient une modernité assumée, décomplexée et avant-gardiste.
L’album se referme dans un crescendo électrisant, comme une montée d’adrénaline qui ne redescend jamais vraiment. Avec “Métamorphose”, Chien Méchant s’impose non seulement comme une révélation musicale, mais aussi comme un projet audacieux qu’on a bien l’intention de continuer à suivre.