Il aura fallu attendre son 7ème album studio pour que Nina Simone soit considérée comme une star de la chanson américaine bien au-delà de la seule sphère du jazz et de la musique noire américaine. Avec I Put a Spell on You, la pianiste et chanteuse de Tryon en Caroline du Nord, prouve, s’il y en avait encore besoin, qu’elle est tout simplement l’une des plus grandes chanteuses, pianistes et arrangeuses de toute l’histoire de la musique contemporaine.
Enregistré entre 1964 et 1965 à New-York, I Put a Spell on You contient au moins trois morceaux qui contribueront à construire la légende de celle qui au civil répondait au nom de Eunice Kathleen Waymon. Il y a pour commencer la chanson titre de l’album, I Put a Spell on You, dont tout le monde a en tête la version originale de Screamin’ Jay Hawkins. Il y a aussi sa reprise du mélancolique Ne Me Quitte Pas, de Jacques Brel, que Nina Simone fait l’effort de reprendre dans la langue de Molière.
Il y a surtout Feeling Good, que Muse repopularisera dans les années 2000, mais ça, c’est une autre histoire. Contrairement à l’idée répandue, cette chanson n’est pas de Nina Simone. Elle est tirée d’une comédie musicale britannique qui eut pas mal de succès en Grande-Bretagne au début des années 60, The Roar of the Greasepaint. On peut toutefois comprendre la confusion tant la version arrangée par Nina Simone est entrée dans les mémoires, avec son introduction a capella et sa conclusion orchestrale.
Outre ces trois reprises, l’album est truffé de petites perles aussi douces qu’une infusion au miel. On pense à Tommorrow Is My Turn, Marriage Is for Old Folks ou encore l’instrumental Blues On Purpose.
Soyons clair : l’intégralité de la discographie de Nina Simone mérite d’être écoutée en boucle. Mais si vous deviez commencer par un album en particulier, on ne saurait trop vous conseiller d’ajouter I Put a Spell on You à votre playlist #LP_Story_by_RiffX… Pour faire des bébés ou pour divaguer, les deux sont possibles d’ailleurs !