Norah Jones avait annoncé il y a quelques années ne plus vouloir sortir de nouveaux albums. La musique se consomme différemment aujourd’hui, alors elle préférait sortir des titres au coup par coup. Elle préférait se concentrer sur des textes en particulier et approfondir son travail plutôt que de fournir obligatoirement un album complet. Un choix qui enlevait beaucoup de pression à la jeune femme, qui lui permettait de se concentrer minutieusement sur chaque création et de se consacrer pleinement à sa famille. Pourtant, 18 ans après son premier album, elle vient de sortir une nouvelle production, un long format de 11 titres, comme quoi il n’y a que les c*** qui ne changent pas d’avis. “Pick me up off the floor” est sorti mi Juin sous le sublime label de Jazz Blue Note. Norah Jones insiste sur le fait que ça ne devait pas être un album, mais ces titres enregistrés il y a quelques mois sont restés dans son téléphone. Elle les écoutait régulièrement, les re-classait pour qu’ils prennent tout leur sens. Et à l’évidence c’était un album, une collection de titre cohérents à sortir ensemble.
Norah Jones se raconte dans les onze nouveaux titres de “Pick me up off the floor”. Elle raconte sans fard son histoire personnelle et aussi l’Histoire bouleversée de son pays, les Etats-Unis. Il y a une double lecture de ces textes. Dans ces histoires intimes se posent aussi de grandes questions sociétales. Le disque démarre par la fin d’une grande histoire d’amour jusqu’au futur qui se dessine et qui semble s’éclaircir. Musicalement, on retrouve Norah Jones là où on l’attend, dans ce qu’elle fait de mieux du Jazz. On découvre un jazz toujours aussi enveloppant, feutré et aérien. La voix mélancolique de Norah Jones si singulière continue de nous hérisser le poil. Cette amoureuse de la scène et du live a donné beaucoup de concert depuis chez elle pendant la pandémie. Elle a déjà hâte de retrouver son public.