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Lauréate de la RIFFX Party du Printemps de Bourges Crédit Mutuel 2025, Metaflore a eu la chance de jouer lors du festival jeudi 17 avril. C’est l’heure de la rencontre avec RIFFX !
J’ai baigné dans la musique depuis petite, avec notamment une mère pianiste. Moi-même j’ai fait du piano de mes 8 à 11 ans. J’enregistrais les morceaux qui passaient à la radio pour faire mes propres compilations CD, et en soirée je mettais souvent le son avec mes playlists. Pourtant, je n’avais jamais envisagé de faire une carrière artistique, et j’ai poursuivi des études dans la finance.
En 2020, des amis m’ont offert un contrôleur pour mixer. À l’époque, j’écoutais beaucoup SoundCloud, mais je trouvais peu de sets qui me plaisaient entièrement. J’ai donc voulu apprendre à mixer, afin de créer mes propres sets et de les jouer en soirée, avec un mix fluide et harmonieux. Mon apprentissage a été très instinctif : je n’ai pas pris de cours, on m’a seulement montré les bases techniques, et dès lors, j’ai enchaîné deux heures de set ! J’avais ça en moi. Avec mon oreille musicale, capable de reproduire n’importe quel son au piano, je suis très sensible aux décalages quand je mixe deux morceaux.
J’ai donc commencé à enregistrer des podcasts et des sets, que je postais sur SoundCloud, sans aucune intention professionnelle, juste pour le plaisir. Le confinement a été une période propice pour approfondir mon travail. J’ai même réalisé un livestream de 1h30, filmé, sans voir le public, mais avec 300 personnes connectées. J’étais super stressée, car je n’avais commencé à mixer que depuis un mois ! Mais c’était un excellent défi, et un véritable accélérateur, car cela m’a permis de vraiment découvrir mes platines et d’apprendre à construire un set.
Peu avant cette période, j’avais fini par quitter mon métier dans la finance, que je ne supportais plus. Je ne savais pas encore ce que j’allais faire, mais la musique revenait tout le temps, les encouragements aussi, alors j’ai décidé de m’y consacrer complètement, il fallait que je suive cette voie. En septembre 2021, je me suis donc lancée en DJ pro, et depuis je développe ma carrière. Dès le début, je savais que je ne voulais pas me limiter à la France. J’ai eu la chance de jouer à Lisbonne, où je suis retournée régulièrement pendant deux ans et demi. Ayant vécu à Londres, j’ai aussi pu y jouer grâce à mes contacts. Aujourd’hui, depuis un an, je me concentre davantage sur Paris.
Ma ligne de conduite c’est le groove. Il y a un côté assez féminin aussi, sexy parfois. Et surtout j’aime mélanger les styles – tout en restant dans l’électro. Je peux passer huit styles différents dans un seul set : mélodie techno, tech house, afro house, disco, funk électro, dark disco… Je ne veux pas me limiter à un seul genre, même si on demande aujourd’hui aux DJ d’avoir un style de prédilection. Pour moi, l’intérêt est justement de mélanger les genres pour surprendre, faire voyager et créer des émotions au public.
Car je cherche avant tout à faire voyager, créer des émotions. Le meilleur compliment que l’on puisse me faire, c’est quand on me dit que j’ai fait oublier tous les soucis ou que j’ai fait remonter le temps. D’ailleurs, pour la RIFFX Party, j’avais initialement prévu un style bien précis, mais j’ai rapidement vu que le public n’était pas vraiment orienté électro, mais plutôt généraliste. Il fallait que je m’adapte pour qu’il puisse vraiment apprécier. J’ai donc intégré de nombreux remix des années 80-90, comme ceux de Janet Jackson, Giorgio Moroder, et même Ghostbusters !
J’ai beaucoup de références des années 80 dans mes sets, que ce soit dans des remix, dans les sonorités ou dans les instruments (synthé, basse). J’adore le disco, la funk, la soul.
Plus précisément, je peux citer Donna Summers, ABBA, Elton John , Police, Supertramp , Barry White , Stevie Wonder , Micheal Jackson , Queen. J aime beaucoup les artistes israélien Adam Ten, Mita Gami, Omri, et les suédois Moontalk dont je m inspire dans mes sets. Il y également Patrice Baümel pour ce qui est techno mélodique ou encore Maceo plex ou Solomun. Pour ce qui est plus afro house le trio allemand Keinmusik.
Ca m’a pris un peu de temps avant d’apprécier car j’étais un peu stressée avant de monter sur scène. De plus, je jouais à 21h15, qui est un horaire un peu compliqué car il n’y a pas encore le public du soir, c’est un entre-deux. J’ai eu un peu de mal au début à faire rapprocher le public, d’autant que c’est mon premier gros festival avec une scène qui est assez loin, alors que je suis plus habituée aux petites scènes, où je peux facilement créer du lien, même avec un simple regard ou une attitude corporelle. Quoi qu’il en soit, c’était hyper intéressant, super cool, et à la fin il y avait du monde !
C’est un grand pas en avant. Ça montre que je suis sur la bonne voie, que ce n’est que le début d’une grande aventure qui s’annonce !
Merci à toute l’équipe pour cette opportunité au Printemps de Bourges Crédit Mutuel. J’espère gagner d’autres tremplins !
Pour l’anecdote, je crois que je n’ai jamais mis autant de temps pour faire un démo set pour cette candidature : 14h pour faire 30 minutes ! Mais raconter une histoire en 30 minutes, avec une introduction, un développement et une conclusion, tout en gardant la manière dont on mixe, ce n’est pas facile. En tout cas, c’était un super exercice.
Je me suis lancée dans la production musicale, en prenant des cours et en collaborant avec d’autres producteurs. J’ai en effet un projet artistique dans la production musicale, car je sais que si je souhaite percer dans ce métier, il faut que je produise mes propres morceaux. Mon objectif est de sortir un EP, peut-être d’ici la fin de l’année.
En parallèle, je souhaite bien entendu continuer à faire évoluer ma carrière de DJ. Mon objectif c’est de mixer partout sur la planète, de créer des émotions, d’aider les gens en musique, à travers le monde.
Si, en plus, je peux inspirer d’autres personnes à poursuivre leurs rêves, comme j’ai pu le faire en quittant la finance pour vivre de ma passion pour la musique, alors j’estimerai avoir accompli quelque chose de précieux !
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