Révélations RIFFX : Qui êtes-vous Mina Sang, Enzo Bergamasco et Lézia ?

Lauréats du tremplin RIFFX Plan B by Brive Festival, Mina Sang, Enzo Bergamasco et Lézia ont eu la chance de jouer pendant le OFF du festival corrézien, en plein cœur de la ville. Trois jeunes talents prometteurs qui se dévoilent tout de suite en interview.

 

Bonjour à vous trois, racontez-nous votre parcours.

Mina Sang : Même si j’ai toujours fait de la musique, mon « parcours » est comme une vie à l’envers, où l’on sait intimement et depuis toujours ce que l’on veut – la musique, mais où il est pourtant nécessaire d’expérimenter les mille et une choses qui nous animent également : l’agriculture, l’anthropologie, la cartomancie ou conduire un poids lourd… Je suis née en Belgique où enfant, j’ai appris la mandoline, la guitare puis le piano. Mais ce que je préférais déjà, c’était chanter, que ce soit en chorale ou sur mon piano. Pour finir, j’ai étudié l’accordéon chromatique et le chant lyrique au conservatoire. Parvenue à ce point, il était temps que je me consacre à ce pour quoi je me suis toujours sentie destinée : chanter.

Enzo Bergamasco : Mon premier contact avec la musique, c’est lorsque j’ai commencé à jouer avec la guitare de mon arrière-grand-père. Elle était là dans un coin, un peu poussiéreuse, mais surtout injouable tellement les cordes étaient éloignées du manche. Par la suite j’ai découvert les CD de mes parents, dont les styles étaient très éclectiques. Au fur et à mesure je me suis fait ma propre culture, grandement aidé par la pratique de la guitare.

Lézia : Je ne sais pas si on peut dire qu’il y ait eu vraiment un début car je chante depuis toute petite. A la Réunion, mon père était régisseur son, je l’accompagnais fréquemment sur son lieu de travail, de ce fait j’ai toujours vécu dans ce milieu-là. Je me suis tout de suite sentie comme un poisson dans l’eau. J’ai commencé dans les chorales d’enfants, puis dans des groupes de gospel. Vers l’âge de 13 ans, je me suis intéressée au rock. Le tout premier groupe que nous avions créé s’appelait Shiva, au lycée j’ai créé mon deuxième groupe qui s’appelait Atip’X. A 18 ans, j’ai quitté la Réunion pour venir faire de la musique en métropole.

 

Pouvez-vous présenter votre projet en quelques phrases ?

Mina Sang : De la pop électro pétillante, en français. Une voix aérienne, parfois enfantine, sur une musique électro, joyeuse et énergique, à la fois douce et piquante. C’est aussi un appel à réaliser ses rêves, fussent-ils simples et ordinaires, à lâcher ses vieilles mues pour dire « oui » à la vie. Je viens de sortir mon premier album Dans la nuit (https://minasang.lnk.to.Danslanuit). A l’intérieur, 11 titres qui vont du dansant au planant, de la ballade au hit, sur des poèmes de Brecht, Baudelaire ou mes propres textes. La nuit est pour moi une métaphore de l’intuition, de la capacité à percevoir ou « à voir dans le noir », de la métamorphose et, finalement, du dévoilement – quand tout s’éclaire !

Enzo Bergamasco : C’est un désir de s’émanciper des codes. En essayant au maximum de mélanger les époques, les genres, les sonorités, en créant un tout cohérent. Le but n’est pas de se fermer de portes, mais plutôt de s’ouvrir à toutes les hypothèses qui mèneraient à l’aboutissement d’une bonne chanson. A partir du moment que celle-ci sonne bien, ça m’intéresse.

Lézia : Je définirais ma musique comme simple, accessible et efficace. Lumière noire, mon premier EP, reflète ce que je suis au fond : un mélange contrasté entre cette fille joyeuse, festive et les interrogations et doutes que peut avoir la femme que je suis aujourd’hui, évoluant dans un monde assez irrationnel et dur. Plusieurs sujets sont abordés : l’amour, l’insouciance, mais aussi de sujets plus sombres et profonds comme celui de « lumière noire », une réflexion sur notre place en tant qu’êtres humains et nos actions sur cette planète.

 

Quelles sont vos influences musicales ?

Mina Sang : Elles sont nombreuses et hétérogènes. J’ai par exemple écouté beaucoup de musique anglo-saxonne comme PJ Harvey, Cat Power, Gang of Four ou Joy Division, mais aussi Gainsbourg, Barbara et de la musique classique. La poésie peut aussi être une source d’inspiration et peut donner des idées musicales. Et puis je dois avouer que c’est assez réjouissant de faire de la pop sur de la poésie.

Enzo Bergamasco : Je suis principalement inspiré par les guitar heroes, qu’ils soient anciens ou modernes. Mais encore plus lorsqu’ils ont des capacités de songwriting. Les artistes m’inspirant le plus sont Bruce Springsteen et John Mayer. Je m’intéresse aussi beaucoup aux producteurs de musique pop de ces dernières années. La plupart ont une compréhension totale de la musique et ne mettent aucune limite, à l’image d’Andrew Watt qui a réussi le pari d’allier le hard rock et la pop.

Lézia : Elles sont assez éclectiques. A une période, j’ai eu un penchant pour les chanteuses à voix comme Mariah Carey, Céline Dion ou encore Whitney Houston. Puis à l’adolescence, j’ai bien accroché avec des groupes comme The Offspring, Muse, Bullet For My Valentine, Incubus. Mes parents aimaient la chanson française, alors petite j’ai pu entendre du Barbara, du Brassens ou même du Goldman. Aujourd’hui, je m’intéresse davantage à des artistes comme Snarky Puppy, Corine Bailey. Je m’ouvre à divers types de musique qui m’inspirent, tout simplement car il y a du bon partout, il suffit d’ouvrir les oreilles !

 

Grâce à RIFFX, vous avez eu la chance de jouer au Plan B by Brive Festival. C’était comment ?

Mina Sang : Une expérience très enrichissante, qui m’a demandée de garder le cap malgré les problèmes techniques ! Mon synthé ne répondait plus parce qu’il avait pris le soleil, la pédale de voix déraillait… et donc, faire les balances a été périlleux, voire impossible. Mais j’ai tenu bon. J’ai même éprouvé du plaisir à chanter « à l’aveugle » sur scène ! En somme, un concert qui m’a sans doute rendue plus forte et dont je me souviendrai le sourire au lèvre.

Enzo Bergamasco : Une super expérience, surtout qu’il s’agissait de mon tout premier concert. J’ai reçu beaucoup de soutien, et le fait de jouer dans ma ville m’a permis d’être plus confiant. Les régisseurs ont été patients et à l’écoute, l’ambiance était vraiment décontractée. Malgré le stress du début, je me suis débridé à la troisième chanson, ce qui m’a permis de donner le meilleur.

Lézia : C’était une super expérience ! L’équipe technique était vraiment sympa et à l’écoute. Le public un peu timide à cause du contexte sanitaire, mais très attentif. Quel plaisir de pouvoir retrouver enfin la scène après toute cette période de confinement, et de pouvoir échanger avec d’autres artistes.

 

Un mot pour RIFFX ?

Mina Sang : Merci !

Enzo Bergamasco : Je tiens à remercier RIFFX pour m’avoir donné l’occasion de me produire sur scène, mais surtout de créer un véritable encadrement. L’équipe a été à l’écoute afin de réaliser le meilleur concert possible, dans les meilleures conditions. J’espère pouvoir gagner un autre tremplin un de ces jours. Je ne pensais pas que candidater était aussi simple, ça laisse l’opportunité à n’importe qui de tenter sa chance.

Lézia : Tout simplement, merci RIFFX d’avoir pu me permettre de participer au Brive Festival, c’était une très chouette expérience. Merci également de manière plus générale de soutenir les artistes en développement comme moi, ainsi que la diversité musicale. Plus que jamais les artistes ont besoin d’être aidés et ces tremplins donnent l’opportunité à des artistes non connus de pouvoir se faire connaitre.

 

Que retrouve-t-on dans votre playlist en ce moment ?

Mina Sang : De l’amour et de la douceur avec, en boucle, Habibi et Indigo night de Tamino.

Enzo Bergamasco : J’écoute en boucle le nouvel album de John Mayer, Sob Rock, où il explore les sonorités des guitaristes des années 80. Il y a aussi beaucoup de néo-soul anglaise, comme Tom Misch qui crée un savant mélange de funk, de soul et de blues.

Lézia : Elle est orientée artistes français en ce moment ! il y a Julien Doré, Angèle, Clara Luciani ou Yseult.

 

C’est quoi la suite pour vous trois ?

Mina Sang : Déployer mon nouvel album Dans la nuit – qui résonne particulièrement avec le présent vu les thèmes qu’il aborde – à travers les prochains concerts, les passages radio et interviews programmés à la rentrée !

Enzo Bergamasco : Le 20 Août sort mon tout premier EP, BADLANDS, disponible sur toutes les plateformes de streaming. Il s’agit de six chansons où j’       ai essayé de créer un univers et des sonorités communes. J’ai essayé de rendre les chansons impossibles à caser dans une décennie, tellement les instruments et effets se veulent variés. Le début d’un grand nombre de projets.

Lézia : C’est la sortie d’un prochain single, L’air de rien, le 27 août. J’espère bien sûr pouvoir faire des concerts très prochainement. J’ai également participé au tremplin RIFFX pour faire la première partie de Marc Lavoine en octobre, alors qui sait, peut-être que j’aurai la chance de monter sur la scène de L’Olympia … Un rêve !