RIFFX.Hebdo : First Last avec Michel Jonasz

Michel Jonasz nous dévoile son histoire avec Brassens ou encore Ray Charles, sa dernière galère sur scène, son premier piano…

Il y a beaucoup de gens qui chantent très bien je trouve. Beaucoup plus que quand j’ai commencé !

Ta première émotion musicale ?

Un des premiers chocs, ça a été quand même Piaf que j’ai vu sur scène, puisque mon père m’avait amené. Mais celui qui m’a donné vraiment envie de commencer à faire de la musique, c’est Ray Charles. Ça a vraiment été le déclencheur.

Ton dernier single ?

Moi, je suis toujours très touché par des couples qui tiennent la route, des couples âgés qui se tiennent par la main et qui sont ensemble depuis longtemps. C’est effectivement une chanson pas du tout sur les maisons de retraite, quoique j’en parle un tout petit peu, mais c’est sur la force, l’intensité de l’amour cette chanson.

Ton premier disque acheté ?

Le premier disque que j’ai acheté, c’était Brassens et Ray Charles. J’étais touché par la musique de Ray Charles mais je ne comprenais pas vraiment les paroles et j’étais très touché par la poésie de Brassens. Et ces deux éléments-là ont été très déterminants dans ma vie, l’importance des mots, l’importance du texte, de l’histoire qu’on raconte, etc. Mais en même temps, moi, ce qui m’a donné envie de faire de la musique : c’était le rock & roll, c’était le blues, c’était le rhythm & blues. J’ai essayé d’associer les deux.

Ton premier piano ?

Oui, je m’en rappelle très bien. Il y avait un groupe qui cherchait un pianiste. Mais moi, je ne savais pas jouer. Je savais jouer l’intro de “What I Said” des deux mains. Et je leur ai dit : “Moi, je suis pianiste !” Et donc, j’ai demandé à ma mère qu’on aille acheter ensemble un piano électrique qui s’appelait “Le Cembalet”. Le vendeur m’a dit : “Bon voilà, il y a ça, vous voulez l’essayer ?” Et j’ai dit : “Non, non, c’est bon, ce n’est pas la peine !” Je n’osais pas l’essayer, je ne savais pas jouer. Et en fait, j’ai appris en répétant avec les groupes.

Ta première émotion théâtrale ?

J’allais voir Brel pratiquement tous les soirs quand il passait à l’Olympia. Et c’était un chanteur mais c’était un acteur aussi. On voyait un mec qui jouait, qui incarnait des personnages dans ses chansons. Donc effectivement, c’est toujours l’idée d’interpréter, que ce soit une chanson à travers un texte chanté ou un texte parlé. Tout de suite, ça m’a fait ça, c’est-à-dire que je me suis dit : “Chanter, c’est aussi jouer la comédie.” Mais le premier choc au niveau théâtral, c’est “Cyrano de Bergerac” qui est passé, je crois que c’était le 25 décembre 1960, à la télé avec Daniel Sorano dans le rôle principal. Ça a été un truc très déterminant pour moi.

Ton premier tube ?

Mon premier 45 tours, c’était en 1967. C’était avec un groupe qui s’appelait “Le King Set” et il y avait une chanson qui s’appelait “Apesanteur”. C’était l’histoire d’amour entre un terrien et une extraterrestre. Elle passait beaucoup à la radio, je me suis dit : “Ah, c’est peut-être ça mon métier finalement puisque ça marche, ce premier 45 tours !” Mais le très gros succès qui a fait que je suis passé à un stade haut dessus, c’était “La boîte de jazz” en 1985.

Ta dernière galère sur scène ?

Un jour en chantant une chanson de James Brown, j’ai poussé un cri comme James Brown parce qu’il poussait des cris. Et je me suis évanoui en poussant le cri ! Je suis tombé par terre. Voilà.