RIFFX.Hebdo : l’Actu de Barbara Pravi

Cette semaine dans le RIFFX.Hebdo rencontre avec Barbara Pravi. Elle s’est notamment fait connaître grâce à « Un été 44 », avant de sortir ses propres chansons. Son nouvel EP « Reviens pour l’hiver » est à présent disponible ! Découvrez son interview avec JB Goupil sur RIFFX !

En fait je roule les « r » naturellement.

C’est vrai que tu parles comme ça.

Ah non pardon, ça c’est Nonant-le-Pin.

Très chers Riffxeuses et Riffxeurs aujourd’hui j’ai le ravissement absolument d’être géo-localisé à côté de Barbara Pravi, à distance homologuée.

N’est-ce pas.

Voilà, évidemment, bien sûr. Vous pouvez en attester. Comment est-ce que ça va bien Barbara ?

Bien et toi ?

On t’a découverte dans la comédie musicale « Un été 44 ».

Et c’est également toi qui te caches derrière « Bim Bam toi ».

Ah oui, oui !

Qui fait de toi une reusta de TikTok.

Il semblerait. Je ne sais pas quoi faire de cette information parce qu’en fait je n’ai pas TikTok et surtout je n’y comprends rien, mais je suis ravie de faire partie du nouveau monde.

Toi aussi tu es donc une vieille personne comme moi. À quoi sert ce réseau social ?

Il y a des chorégraphies, il y a des gens qui font des desseins, voilà c’est tout ce que je sais.

Tu m’as donc pas du tout donné envie de m’y mettre. Et puis par la suite des réécritures remarquées de « Kid » d’Eddy de Pretto, de « Notes pour trop tard » d’Orelsan

À chaque fois pour le 8 mars qui est, rappelons-le, la journée internationale des droits de la femme.

Quand Eddy de Pretto a sorti « Kid » je trouvais que c’était hyper hyper intelligent, c’était la première fois, en tout cas pour moi, que j’entendais parler du questionnement des codes masculins et en fait je me suis dit que ça pourrait se faire au point de vue féminin et donc j’ai fait ça un peu comme ça, comme un exercice de style en fait qui n’était pas du tout destiné à exister. Je pense que j’ai toujours été féministe mais sans le savoir, parce que j’ai fait ça, c’était presque inconscient et donc j’ai sorti « Notes pour trop tard » dans la même impulsion. Quand il se passe quelque chose, quand je suis fâchée, triste, révoltée ou heureuse de quelque chose, j’ai envie d’en parler et moi mon seul moyen de communication, or ce canapé, ce micro et toi à un mètre de distance, c’est la musique.

Il y a une synapse en fait entre le cœur et le stylo finalement.

C’est souvent des gestes d’impulsions. Par exemple le « Mal amour » c’est une chanson qui parle des violences faites aux femmes, ce sont des violences que j’ai vécues et en fait j’ai mis cinq ans à écrire cette chanson. Tu ne peux pas faire l’impasse sur ces sujets-là, ça dirige ta vie après.

On peut parler aussi de « Chair » cette année.

Oui !

C’est une chanson puissante, résiliente, tu chantes ton histoire, ton IVG douloureuse.

Ce sont des thèmes qui sont trop particuliers et trop précis pour en écrire des chansons qui sont un peu perdues en plein milieu d’un album. Je ne voyais pas à quel endroit « Chair » pouvait se placer ailleurs en tout cas que pour le 8 mars.

En parallèle de tout ça il y a aussi ton EP.

« Reviens pour l’hiver », cinq titres, cinq histoires.

Qui est un EP qui a une dimension personnelle, émotionnelle tout à fait particulier pour toi.

Ça a été un vrai mouvement d’indépendance dans ma façon de travailler. J’ai travaillé pendant un certain temps avec des personnes et en fait j’étais dépossédée de moi-même, mais c’est-à-dire que je leur ai laissé la place de me déposséder aussi tellement je ne savais pas qui j’étais. Et j’étais perdue et j’ai décidé de plus avoir peur, peur des autres et peur de moi. S’assumer, c’est s’affirmer donc cet EP est arrivé dans ce mouvement-là.

Cet EP tu l’as couvé…

… Comme une petite poule sur son œuf !

Ce sont tes mots, ce sont tes notes. Oui j’ai l’image. Ce sont tes tripes et c’est toi cet EP.

Oui absolument, voilà il s’appelle « Reviens pour l’hiver » et il est vachement bien !

Une voix élégante qui fait vibrer les « r », c’est comme ça que tu définirais aussi ton univers ?

En fait, je suis très très très attachée aux mots et donc à la voix qui porte les mots et c’est très important pour moi que la voix soit au centre c’est qu’elle ne soit pas noyée dans trop de choses, trop d’instruments. J’essaie de faire passer de façon la plus pure ce que j’ai envie de raconter.

La suite c’est quoi ? Il y a un album qui arrive ? Dis-nous tout mazette !

Mazette, oui il y a un album qui arrive, qui est en plein couvage. Je le pense un peu comme « Pierre et le loup ». Est-ce que tu connais « Pierre et le loup » ?

Parce que je l’ai appris à la flûte en Ce1.

Traversière ?

Ah, la flûte à bec. J’ai vraiment envie que les instruments soient des réponses comme s’ils étaient des petits personnages qui voyageaient de chansons en chansons, tu vois.

Et qu’il y ait comme ça une discussion, ce sont les instruments que je fais comme ça à base de mime.

Oui quelque part c’est une discussion.

Qu’ils se répondent entre eux.

Oui carrément.

« Voilà », premier single de mon album à venir en 2021 à l’automne.

Après « Reviens pour l’hiver », me permettrais-je donc l’outrecuidance de te demander de revenir pour l’automne, pour nous présenter cet album ?

Avec grand joie.

Ce serait si doux.

Mais oui !

Eh bien, très bien, merci. La rancardise est prise très chère Barbara.

Tout à fait, super !