RIFFX.Hebdo : Lyrics avec Eddy de Pretto

Eddy de Pretto nous décrypte cette fois-ci les paroles de ses textes. La niaque qu’il s’est forgé grâce à son parcours, les thèmes « touchy » qu’il aborde dans ses albums et bien d’autres sujets encore…

Dis donc !

Eddy de Pretto – Bateaux-Mouches : « Quand j’étais personne, pleins de petits tafs d’automne »

C’est la chose que je garde le plus, c’est la niaque. En chantant sur cette estrade, sur cette péniche où les gens te calculaient pas du tout parce qu’ils étaient en train de manger. J’avais juste une envie, c’est de me dire que ces gens-là, un jour achèteront des places pour venir me voir en concert.

 

Eddy de Pretto – Parfaitement : « Parfaitement, je n’serais jamais assez. Par rapport à toutes tes envies. Mais tu vois c’est aussi joli »

C’est l’idée de déconstruire un peu toute cette image de famille parfaite, brillante, avec un tout sourire. Un peu l’Amérique des années 90. Le rêve américain, qui est pour tout le monde est une volonté. Moi, j’ai grandi dans ce monde-là, dans ce milieu-là mais pour autant, je n’ai pas ces envies, je n’ai pas ces désirs-là. Toute cette chanson, c’est ça, c’est comment se libérer des diktats qui t’obligent à être la personne que tu devrais être sous prétexte que tu nais dans une famille ou une autre.

 

Eddy de Pretto – Freaks : « A tous les bizarres, les étranges, les bâtards »

C’est comment de notre mocheté, de nos défauts, de nos différences, de nos stigmates, toutes les choses qui potentiellement pouvaient être moquées à l’école et même aujourd’hui. Comment tu te défais de ça et comment tu te dis que ça va être une belle chose et que ça va être hyper intéressant de creuser là-dedans. Pour moi, c’est un peu vite le beau et le goût du moche est beaucoup plus intéressant.

 

Eddy de Pretto – Créteil Soleil : « Ils ont enlevé l’soleil sur l’enseigne « Créteil Soleil » »

Moi, je me sentirai toujours de Créteil. Carrément. Ça fait totalement partie de moi et donc, j’ai toute l’éducation qui va avec, tout mon milieu social aussi qui va avec aussi, de quartier populaire. J’ai grandi là-dedans. Il y a encore les marques, il y a encore les restes en soi. Et donc, bien sûr ça restera toute ma vie, je pense dans les veines.

 

Eddy de Pretto – Kid : « Virilité Abusive »

Pour moi, c’est important d’aller chercher dans des sujets qui n’ont pas déjà été abordés. Des sujets qui parfois peuvent paraître un peu censures ou un peu « touchy » dans des sociétés ou la pensée est parfois unique pour le plus grand public ou les gens qui potentiellement n’ont pas cette vision-là, ce regard-là. Ça va peut-être les interroger et du coup en les interrogeant faire avancer les choses. Penser peut-être autrement, penser un peu plus ouvertement et entendre de nouveaux discours.

 

Eddy de Pretto – Normal : « Je suis complètement normal, complètement banal »

Il y avait un côté un peu plus mordant, un peu plus brut, un peu plus direct. La force de l’âge. J’avais envie d’en découdre, j’avais envie de tout casser. Mais c’est là la différence en fait du premier et du deuxième album, c’est que le deuxième album est beaucoup plus mélodieux, beaucoup plus ouvert que le premier.

 

Eddy de Pretto – Tout vivre : « Tout vivre, tout vivre, aller fouiller dans le dedans »

Se mettre face à ses doutes, à ses questionnements, à ses vertiges. A toutes ces choses-là qui sont de la matière première pour faire des chansons. C’est toujours très délicat, l’écriture m’oblige un peu à repenser à ce que je vis, à comment je le vis, à qu’est-ce que ça fait en moi et toutes ces questions-là, elles sont parfois dures à avaler, dures à voir et dures à ressortir.

FIN !