RIFFX.Hebdo : Lyrics avec Feu! Chatterton

Le groupe Feu! Chatterton nous fait l’honneur d’être dans le RIFFX.Hebdo. Cette semaine, ils nous décryptent les paroles de leurs chansons. L’espoir, l’optimisme qu’ils essaient de transmettre autour d’eux, l’histoire qu’ils veulent raconter à travers leurs musiques.

Take one !

 

Feu! Chatterton – Monde Nouveau : « Un monde nouveau, on en rêvait tous »

Peut-être qu’aujourd’hui, on l’écrirait au présent. Il se trouve qu’on l’a écrit plusieurs mois avant la pandémie. Ce qui nous intéressait, c’était aussi, encore une fois de retrouver une certaine humilité. C’est-à-dire que chaque génération a ses combats et ces combats sont souvent des combats en opposition à ceux de la génération passée. Donc c’était aussi  une manière à la fois d’être un peu ironique, de dire qu’il faut garder espoir, qu’il faut se battre pour ses idéaux. Sans oublier que  peut-être, plus tard, on se dira on a essayé mais… On n’espère pas quand même. Qu’est-ce qu’on n’a pas fait. On est un peu plus optimiste que ça quand même.

 

Feu! Chatterton – Écran Total : « Bien à l’abri dans son palais d’argile »

C’est l’idée qu’il faut faire attention à l’orgueil et au péché d’orgueil parce que les éléments, la nature nous dépassent. Jamais oublier qu’à la fin tout ça redeviendra poussière et qu’il n’en restera presque rien qu’une trace dans le passage.

 

Feu! Chatterton – Cristaux liquides : «  Moi, je caresse ton visage sur mon écran tactile »

Ça part d’une situation dans laquelle on s’est trouvé en fait justement à cette période où on écrivait l’album qui est qu’on n’arrivait pas tous les cinq à répéter parce qu’il y avait toujours quelqu’un qui était sur son téléphone. Et on a été obligé de s’inventer une règle de laisser notre téléphone dans une autre pièce. Cette situation-là, elle est un peu symptomatique de notre rapport aux écrans. C’est toujours en tension, il n’y a jamais d’idéologie derrière mais en tout cas cette critique de la technologie et de notre rapport à la technologie, ça part d’un problème intime de juste pas pouvoir être avec la personne qui est en face de toi juste parce que t’es sur ton téléphone toute la journée.

Feu! Chatterton – Avant qu’il n’y ait le monde :  « Avant qu’il n’y ait le monde. Avant qu’il n’y ait le monde »

« Avant qu’il n’y ait le monde », c’est un poème de Yeats. C’est un poème magnifique. Il y a énormément d’interprétations possibles. C’est la force des grands poèmes, ils ont quelque chose de magnétique, qui ne s’explique pas forcément mais vous attire à eux. On ne comprend pas tout mais on est obsédé par cette énigme. Voilà, ce poème nous a attiré et la mélodie est venue assez vite.

 

Feu! Chatterton – Aux Confins : «  Que mon âme soit lavée ce soir. Qu’au matin je renaisse »

Il y a quelque chose de très nocturne, de ma métamorphose, de la transformation, de l’oubli de soi aussi et c’est quelque chose qui me parle aussi parce que finalement on essaie de se réinventer. Et là tout le monde, toute la société, on essaie tous de sortir de ce truc assez sombre et ce refrain parle aussi de ça. Ça me fait penser à un vers de Bob Dylan : « Qui n’est pas occupé à naître, est occupé à mourir ». Donc qui n’est pas occupé à renaître, est occupé à mourir.

 

Feu! Chatterton – Laissons filer : «  Le sens des choses se dérobe comme l’eau dans la main. Laissons donc, laissons filer »

Je pense que c’est un message d’optimisme pour l’humanité tout simplement. Non, non je rigole. Non mais c’est vrai que c’était important pour nous de finir l’album sur une note d’espoir finalement parce qu’on commence par une trilogie un peu « black mirroresque » et que « Laissons filer » a quelque chose d’assez lumineux finalement et qui permet de clore l’album sur quelque chose qui n’est pas fermé. L’album termine du coup par : « Là-bas espère ce qui t’attends, c’est sous l’hiver que couvre le printemps ». Voilà, c’est cool non ?

Merci. Bravo bravo !

 

FIN.