Big Fox :  » Big Fox « 

Derrière ce pseudonyme peu révélateur, se cache une jeune et jolie suédoise du nom de Charlotta Perers. Dans ce premier album (sorti déjà il y a un an dans son pays natal mais tout juste débarqué en France) elle y fait tout ou presque. De l’écriture à la production, de l’enregistrement à la réalisation, il n’y a guère d’étapes qui aient échappé à son œil tendre et vigilant.

La demoiselle a été formée au classique et cela s’entend. Sa pop nostalgique se parsème de grands pianos et de violons en envolées lyriques. Les constructions, elles aussi, ne dérogent pas à la règle des introductions, des ponts, des refrains et des fins carrées. Mais le plus grand atout de Big Fox reste sa voix : douce et chaude avec une légère brisure qui lui donne son caractère notable et une sensibilité d’interprétation. Des (rares) titres légèrement rythmés aux ballades de coton, elle relève le tout avec brio, finesse et sensualité.

Il n’y a aucun doute, ce disque avait pour deux mots d’ordre : beauté et tristesse. À écouter au coin d’un feu de bois avec une couverture pour enveloppe et un thé chaud pour boisson, il fera fondre le cœur des filles surtout, jeunes sûrement et amoureuses certainement. Mais si on peut lui reprocher d’avoir cédé à une certaine facilité malgré ses atouts, à une consensualité qui confère une oreille aux choses attendues, Big Fox est à surveiller de près. Elle n’est pas loin de pouvoir faire un ou deux succès de grande envergure. Et lorsqu’elle osera le risque et la déstructuration, on aura une belle et grande artiste en face de nous.

Marjorie Risacher