Déborah Leclercq en interview, une nouvelle artiste à surveiller

Protégée d’André Manoukian, Déborah Leclercq est clairement la nouvelle artiste à surveiller de près. La vingtaine à peine, cette comédienne désormais chanteuse s’apprête à sortir son premier EP en collaboration avec son mentor. En attendant, vous pourrez la découvrir sur scène ce mercredi 8 septembre aux côtés de Clara Luciani et Hervé, lors du showcase Top Music VIP à Strasbourg. Rencontre.

Bonjour Déborah, raconte-nous ton parcours.

Bonjour ! Je crois que j’ai des débuts peu communs… En fait mon rêve premier est d’être comédienne. Je n’aurais jamais pensé faire de la musique sérieusement un jour ! J’ai commencé le piano à 5 ans, puis j’ai arrêté dès que ma mère me l’a permis, cinq ans plus tard. A la maison, on écoutait de la musique tout le temps, ma mère chante à peu près 23h30 sur 24. Vers mes 15 ans, j’ai décidé d’apprendre à jouer de la guitare et ça m’a paru beaucoup plus naturel ! J’ai commencé à vouloir chanter des morceaux que j’aimais en m’accompagnant, j’en ai posté deux-trois, sans aucune prétention ni vocation d’être particulièrement vue, sur Instagram.

C’est via les réseaux sociaux qu’André Manoukian t’a découverte ?

Un jour, en février 2020, j’ai reçu un message du comédien Stéphane De Groodt sur Instagram. Celui-ci me demandait très poliment si j’étais chanteuse : j’ai répondu que non. Puis il m’a fait savoir qu’il aimait beaucoup ma voix et qu’il s’était permis de montrer mes vidéos à un pote à lui, qui fait de la musique. Je lui ai demandé : « Que fait exactement votre ami ? ». Il m’a répondu : « Il s’agit d’André Manoukian. Est-ce que vous voulez le rencontrer ? ». Je l’ai rencontré quelques jours plus tard. Je n’avais rien à perdre, aucun enjeu, je voulais être comédienne de toute façon et j’étudiais à temps plein dans mon école de théâtre. Je suis donc allée au studio d’André. On a discuté, puis il m’a demandé si je chantais aussi en français. Pour lui répondre, je lui ai emprunté une guitare et j’ai commencé à chanter Et pourtant de Charles Aznavour. Il avait l’air impressionné, surtout content. Apparemment, ça faisait longtemps qu’il me cherchait.

Depuis cette rencontre, André Manoukian t’a prise sous son aile. Vous faites d’ailleurs un très beau duo sur Et pourtant. D’autres choses vont naître de cette rencontre ?

A partir de ce moment-là, on ne s’est plus lâchés ! On a décidé de faire un album ensemble. Super enjoués et excités par cette rencontre folle, on s’est mis à bosser. Je n’avais jamais écrit de chanson de ma vie, je savais pas faire, je ne suis pas une musicienne aguerrie. Disons que je sais m’accompagner, mais fabriquer mes propres chansons me paraissait impossible. Puis paf, du jour au lendemain : confinement. Les activités d’André se calment, il retourne à Chamonix, et moi, on me propose de suivre mes cours de théâtre en visio. Je n’ai pas tenu 2 semaines. J’ai décidé d’arrêter, de toute façon j’étais en dernière année et puis apprendre à jouer la comédie derrière un ordi… Je me suis dit qu’il fallait que je saisisse l’opportunité de cet album. Alors chaque jour pendant ces deux mois de confinement, j’ai essayé de rattraper un retard irrattrapable, en écrivant tout ce que j’avais dans la tête, d’en faire des musiques. Avec André, on correspondait par mail et téléphone. Un an plus tard, on avait notre premier EP de 7 titres ! Truc de fou ! Maintenant, je crois que mon rêve de théâtre et mon rêve de musique sont au même niveau. Je rêve de continuer à faire de la musique très très fort. Et ça, en grande partie, grâce à la foi qu’André a en moi. C’est peut-être la plus belle chose qui me soit arrivée de toute ma vie. Ça m’a donné des ailes, m’a rendue forte. On apprend beaucoup l’un de l’autre, sa positivité porte le projet, j’ai découvert grâce à lui que je pouvais écrire et même composer des chansons. J’espère que je ne le décevrais pas et que l’on continuera à travailler ensemble.

Comment décrirais-tu ta musique ?

Je crois que mon objectif premier en la fabriquant a été d’être honnête est sincère. Elle est nourrie de toutes mes pensées, plein d’humeurs, plein de films, plein de moments de vie. Et puis elle est nourrie de mille influences : de Jorja Smith en passant par Billie Eillish ou même Sinatra. Je crois que c’est de la musique nourrie et vivante !

Quels artistes font partie de tes influences musicales ?

J’adore les grands classiques de jazz. Je crois qu’ils m’inspirent beaucoup. J’adore Aznavour, Sinatra, mais aussi Gainsbourg, et plus récemment je suis influencée par Amy Winehouse, Jorja Smith ou Billie Eilish.

Ton premier single officiel se nomme Lara Croft, peux-tu nous le présenter ?

Lara Croft, c’est une chanson que j’ai écrite pour plein de raisons. D’abord, je ne voulais plus écrire de chansons d’amour, ou de chansons sur toutes mes angoisses qui sont bien trop nombreuses ! Je voulais une chanson qui parle d’autre chose et qui rende forte. Je suis arrivée un jour en studio avec un pantalon kaki militaire. André m’a dit : « Hé tu ressembles à Lara Croft ! ». Je lui ai répondu : « Ah ouais je veux dompter des dinosaures un peu comme Lara Croft », et il m’a lancé : « Fais une chanson avec ça ». Je suis rentrée et je l’ai écrite en pensant a toutes mes références de films que j’aime. Tous ces films qui me rassurent, qui ont marqué mon enfance, qui me réchauffent. C’est une chanson qui parle de tous les héros que je voudrais être, et de tous les trucs que je voudrais faire pour échapper au quotidien et vivre plus intensément.

Cet été, tu as eu la chance de monter sur scène pour la première fois, lors du festival CosmoJazz. C’était comment ?

C’était fou ! Premier scène de ma vie et hop direct 2300 personnes ! En plein jour ! Avec leur K-way ! Super intimidant. J’ai pu chanter deux chansons de Gainsbourg. Et une troisième, avec des chanteuses trop chouettes : Elodie Frégé, Awa Ly et Nesrine. Elles m’ont foutu la pression, elles étaient trop fortes ! J’étais toute intimidée mais bon j’ai fait avec ce que j’avais, j’ai essayé d’être honnête, et d’assumer mon trac. En sortant de scène, je me suis dit direct que je voulais recommencer au plus vite.

Ce mercredi 8 septembre, tu vas jouer en première partie de Clara Luciani et Hervé pour le showcase Top Music VIP à Strasbourg. Prête… Excitée… Angoissée ?

Quand je l’ai su, ma bouche a souri toute seule ! Et puis 10 secondes après, l’angoisse a pris le dessus… Pendant quelques jours, j’ai été vraiment très angoissée. Je ne me sentais pas légitime, et puis ce sera la première fois que je vais chanter mes propres chansons… J’avoue que j’ai quand même super peur. Je suis heureuse, mais wow qu’est-ce que j’ai peur ! Et hâte ! Et peur !

C’est quoi la suite pour Déborah Leclercq ?

C’est un tout premier EP prévu pour octobre – novembre. Dessus, il y aura 7 titres originaux. J’ai essayé d’y mettre plein de vie. Plein de trucs qui me tracassent et qui tracassent peut-être plein d’autres êtres humains. Musicalement, on a cherché plein de choses… Je ne sais pas si on les a trouvées mais je crois que c’est ça qui est chouette ! C’est un EP d’exploration de la vie ! Ensuite, des dates en septembre, déjà au festival Kiosquorama a Paris pour défendre mes chansons… J’espère beaucoup d’autres scènes ! Et puis un album pour 2022, plein de bonheur et de musique à fond !