Dirty Projectors « Swing Lo Magellan »

Le groupe new-yorkais Dirty Projectors, c’est surtout David Longstreth. Ce jeune homme même pas trentenaire officie depuis dix ans à travers une musique complexe et peu conforme qui lui a valu le droit de s’adjoindre la collaboration de Björk il y a quelques années. Avec son sixième album studio « Swing Lo Magellan » la velléité semble de se rendre plus abordable pour le commun des mortels. Malgré cela, véritable génie des symphonies expérimentales, Dave reste fidèle aux ambiances qui bousculent les oreilles, aux chœurs féminin (entre autres de son inséparable Amber Coffman), aux harmonies éthérées et aux mélodies impossibles à reprendre sous la douche.

Une fois de plus, même si plus épuré, direct et intime, Dirty Projectors surprend notre capacité à entendre. Mêlant l’aérien et le tribal, l’instinctif et la minutie, le groupe nous kidnappe dans un « voyage découverte » digne d’un Magellan musical sur des rives parfois instables à l’image de la voix de Longstreth. Le non-conformisme est de rigueur, les imperfections sciemment laissées à l’enregistrement, les nuances et les détails à réécouter dix fois sans être toutes traquées…

Dans un monde très loin de la variété technique en guimauve majeure, Dirty Projectors est roi. À la fois bouleversant et acéré, le groupe nous a certainement livré là l’un des disques majeurs de l’année dans le pays de l’indé et de l’underground.

Marjorie Risacher


Dirty Projectors – Gun Has No Triggerpar domino

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