H-Burns : Night Moves

Depuis plus de dix ans, Renaud Brustlein alias H-Burns nous gratifie de disques dont la qualité ascensionnelle est indéniable. Les trois premiers albums l’avaient catégorisé « folk et chemise à carreaux » avant que « Off The Map », sorti en 2013, ne vienne décoller cette étiquette à coups d’une guitare électrique et d’un groupe de rock revendiqué.
Cette fois encore le bébé s’est conçu aux États-Unis, mais Chicago a laissé sa place à Los Angeles, et Steve Albini a cédé les manettes de la production à Rob Schnapf (Elliott Smith, Beck, The Vines…). Du coup « Night Moves » change encore les couleurs de H-Bruns, gardant une mélancolie certes, mais faite de soie et de lumière. Étonnant quand on sent que c’est surtout le crépuscule, l’aube et la nuit qui tiennent lieu de décor dans les textes. Entre les ouragans et les tremblements de terre pour métaphores filées, les disparitions, les sentiments, les fins et l’autre que l’on ne peut saisir – ou que l’on ne saisit plus –, les mots s’ourlent à la voix de plus en plus assurée et assumée de Renaud.
Étonnants également ces claviers qui semblent avoir été l’épicentre de la composition, ces sonorités parfois old school qui pointent ça et là, cette perfection de la production tissée avec des arrangements irréprochables. C’est propre sans tomber dans le lisse, beau sans chuter dans le lyrisme. Et aujourd’hui au fond de la Drôme habite un artiste dont la France peut se targuer n’est plus à discuter.

Marjorie Risacher

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H Burns – Nowhere To Be

Crédit Photo : © Antoine Pinet

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