La pop très contemporaine d’Other Lives

Découvert en 2011 avec « Tamer Animals », un deuxième album sublime qui redéfinissait les contours du folk orchestral, le groupe américain Other Lives a pris le temps de peaufiner son nouveau disque. Notre attente est aujourd’hui récompensée avec la sortie de « Rituals », où mélodies pop et arrangements proches de la musique contemporaine font bon ménage. Pour Riffx, le groupe explique comment il a travaillé sur ses nouvelles chansons.

Quatre ans se sont écoulés depuis votre dernier album. Pourquoi un délai si long ?
Jesse Tabish : Nous avons tourné pendant deux ans puis nous avons passé les deux années suivantes à enregistrer. Chaque jour, littéralement. Ce n’est pas comme si on avait pris un break, on a enchaîné assez rapidement la tournée et le travail sur le nouvel album. J’ai bien du écrire une soixantaine de chansons et on en a enregistré vingt-cinq. Après deux années sur la route, je n’avais qu’une envie : être à la maison et revenir à une routine où je me lève le matin et j’écris des chansons. Nous étions très excités à l’idée de nous remettre au travail et de retourner en studio.

Parmi toutes ces chansons écrites et enregistrées, comment avez-vous choisi les quatorze qui figurent finalement sur « Rituals » ?
Jesse Tabish : Au début, on voulait faire un album très court, concentré. Mais les chansons arrivaient sans cesse et s’imposaient. Il y a un an et demi, on a donc dû s’y résoudre : le disque ne serait pas comme nous l’avions imaginé mais beaucoup plus vaste, quasiment un double album. Quant aux chansons que nous n’avons pas utilisées, nous pensons les publier sous la forme d’uns compilation de faces B, d’ici un an. Je ne suis pas du genre à garder des chansons déjà enregistrées pour un futur album.

Dans vos chansons, les arrangements sont au moins aussi importants que les mélodies. Comment travaillez-vous cet aspect ?
Jesse Tabish : Quand on a une mélodie au piano ou à la guitare, on essaie d’échapper à ces instruments et de construire des accords pour dévoiler le cœur de la chanson, sans être trop linéaire ou se reposer sur un seul instrument.
Jonathon Mooney : Notre motivation, c’était le désir d’entendre quelque chose de neuf. Or, la guitare ou le piano nous sont très familiers et nous conduisent à des automatismes. L’idée était donc de prendre une idée de Jesse et de repartir de zéro : supprimer la guitare et la remplacer par six cordes et des bois, par exemple. C’est ce que nous avons fait pour plusieurs titres. D’autres sont plus traditionnelles : on ne peut pas les tordre si elles sont bien telles quelles. Et crois moi, j’ai essayé ! Il faut trouver ce qu’il y a de mieux pour une chanson : parfois en la réinventant complètement, parfois en la gardant comme elle est.

Quels liens faites-vous entre la musique classique et votre travail ?
Jesse Tabish : La musique classique est un terme très général. Notre lien avec elle est plutôt technique. D’évidence, nous n’écrivons pas des sonates pour piano. Simplement, le cœur de nos chansons est fait d’instruments classiques. Mais cela concerne aussi notre écriture, avec l’idée d’une superposition de multiples couches instrumentales. C’est très excitant de savoir et pouvoir enregistrer ça seul et d’expérimenter.

Propos recueillis par Vincent Théval

Découvrir :

Other Lives – Easy Way Out – Live Deezer Session