Le carnaval des animaux – une grande fantaisie zoologique racontée par Alex Vizorek : une expérience artistique totale pour toute la famille

 

A l’occasion des représentations du spectacle « Le Carnaval des Animaux » ce dimanche 29 septembre à La Seine Musicale, salle partenaire du Crédit Mutuel, RIFFX vous propose de découvrir les coulisses de la création féérique imaginée par l’humoriste Alex Vizorek et la dessinatrice Karo Pauwels.

Composé par Camille Saint-Saëns, Le Carnaval des animaux, grande fantaisie zoologique comme l’indique son sous-titre, est une suite musicale qui invite au rêve. La partition mêle malice et émotion et fait dialoguer la féérie et le comique. Avec ce nouveau spectacle, Le Carnaval des animaux devient une expérience artistique totale pour permettre, aux petits et grands, de découvrir ou de redécouvrir le chef d’œuvre.

Ecrit et raconté par Alex Vizorek et illustré en réalité virtuelle par Karo Pauwels, l’œuvre de Camille Saint-Saëns prend vie, en direct, sous les yeux des spectateurs. Au fil des notes de l’orchestre et des mots de l’humoriste bien connu des ondes de radio, les animaux-personnages s’animent au « trait » du stylet de la dessinatrice. Confidences sur un spectacle ancré dans son époque autour d’une œuvre devenue intemporelle.

Alex, quand et comment avez-vous découvert la musique classique et plus précisément Le Carnaval des Animaux ?

Je ne suis pas né dans une famille friande de musique classique, mes parents n’écoutaient pas beaucoup cela, nous n’assistions pas à ce type de concerts, etc… C’était un peu comme un complexe pour moi, comme c’est le cas pour les gens qui ne vont pas au musée en se disant que l’art n’est pas fait pour eux. Je ne reconnaissais pas spécialement les compositeurs, je n’étais pas vraiment capable de tenir une conversation sur la musique classique, etc.

Mais, comme tout, cela s’apprend. On m’a proposé pas mal de choses autour de la musique classique. J’ai travaillé sur des projets tels que Carmen, Pierre et le Loup, ou encore l’Histoire de l’opéra et à chaque fois, cela m’intéressait aux œuvres. D’ailleurs, je suis un peu devenu le comique de la musique classique et ça me fait très plaisir. Dès lors, j’essaye d’être ce trait d’union entre les gens qui viennent voir Vizorek, parce qu’il fait rire, et la grande musique que je tente humblement de comprendre et de restituer quand on me demande de la commenter et, parfois, d’en rire.

Quand on m’a proposé le projet « Carnaval des Animaux », je me suis intéressé à Saint-Saëns pour comprendre pourquoi il avait fait ce travail. J’ai parfois essayé de donner les clefs que je n’estimais ne pas avoir eues à la première écoute tout en gardant le principe de la drôlerie. Je voulais que ça fasse rire les grands comme les petits. C’est ce que j’aime faire quand je fais des spectacles « jeunesse ». Pour donner un exemple assez concret, quand vous vous intéressez à l’œuvre et à la partition, vous découvrez que, dans la partie « Les pianistes », parce qu’il estime que les pianistes sont un animal comme les autres, il leur demande volontairement de jouer comme des débutants, de jouer un peu faux. Si vous ne savez pas que la demande vient du compositeur, et bien vous perdez sans doute un peu la drôlerie de la chose.

 

Karo, les mélodies du Carnaval des Animaux sont très imagées. Comment avez-vous travaillé vos illustrations pour lier l’univers carnavalesque et celui des animaux et laisser la place à l’imaginaire ?

Tout l’enjeu était de trouver un rythme fluide et évocateur entre le texte d’Alex, les images qu’il charrie, la musique, les décors illustrés et projetés pour chaque tableau ainsi que ma prestation en direct, avec le casque de réalité augmentée. Ce qui m’a demandé le plus de travail et qui s’est avéré très excitant, c’est d’être entièrement passée au dessin numérique, depuis les esquisses, jusqu’à la performance scénique, en passant par les étapes de storyboard et de création des décors. Mis à part cet aspect technique, j’ai fonctionné comme j’ai l’habitude de le faire, en faisant confiance à la vision qui me vient à la lecture de chaque tableau. L’objectif était de créer un spectacle magique, complet, où la poésie du texte, de la musique et des images s’allient pour faire rêver le public, petits et grands, et je crois que nous y sommes arrivés.

 

Alex, vous avez fait le choix d’écrire en alexandrins pour accompagner les personnages du Carnaval des Animaux. Pourquoi ce choix et quelles ont été vos inspirations en tant qu’humoriste ?

Comme il n’y a pas de texte fixe comme dans Pierre et le Loup, de nombreuses personnes se sont prêtés à l’exercice des textes pour Le Carnaval des Animaux (Anne Roumanof, Eric-Emmanuel Schmidt …). Pour ma part, j’ai puisé mon inspiration dans le texte de Francis Blanche. Cependant, il comportait trop de choses pour les adultes, trop de mots compliqués, trop de prouesses littéraires qui faisaient un peu perdre le fil aux enfants. J’ai fait le choix de m’adresser en priorité aux enfants conformément à la volonté de Saint-Saëns lorsqu’il a composé l’œuvre et y ai ajouté des thématiques que Blanche ne pouvait pas connaître comme le féminisme par exemple ou l’écologie, conclusion de ma version du Carnaval des animaux.

Pour les alexandrins, je me suis dit que l’idée était intéressante. Comme la musique de Saint-Saëns fonctionne sur des petites notes parfois puis, sur des notes plus longues, j’ai essayé de faire pareil avec les vers et avec les mots, par exemple en imaginant les déplacements des animaux. Il y a quelques animaux avec lesquels je me permets de sortir de l’alexandrin, notamment la tortue, comme elle est lente et qu’elle se traine, les vers sont plus courts.

 

Alex, Camille Saint Saëns, artiste à la réputation de compositeur sérieux, a composé cette œuvre pour amuser et divertir le public même s’il a finalement refusé qu’elle soit jouée de son vivant hormis « Le Cygne ». Selon vous, la musique serait-elle une chose sérieuse ou un divertissement pour tous ?

Le Carnaval des animaux est une œuvre que Camille Saint-Saëns assumait volontairement comique. Il l’a écrite pour rire et pour que les enfants voient bouger les animaux en musique. Il a interdit de la jouer car il trouvait que ce n’était pas à la hauteur du reste de son œuvre. Je ne sais pas ce qu’il penserait s’il savait que, aujourd’hui, il s’agit sans doute de l’une de ses œuvres les plus jouées.

Est-ce que la musique est une chose sérieuse ou un divertissement pour tous ? Moi je pense, bien sûr, que c’est les deux ! On parle aujourd’hui de musique classique mais, à l’époque, la musique classique n’était pas classique quand elle est arrivée, quand on l’a découverte. Quand Mozart présentait certains opéras à Vienne, il y a des gens qui venaient y rire aussi : Le Barbier de Séville de Rossini, par exemple, ou encore l’opéra bouffe qui, lui aussi, est volontairement drôle et admis comme tel.

En musique, comme dans tous les arts, il y a du sérieux, ce qui touche nos émotions et du drôle aussi. Les trois se complètent et trouvent leur public, même si chacun évidemment a sa petite préférence. Et, évidemment, c’est une chose sérieuse parce que je crois que même le rire en est une mais c’est aussi un divertissement pour tous, des pièces comme Le Carnaval des animaux et Pierre et le Loup sont des portes assez géniales pour y accéder.

 

Karo, Alex, vous avez déjà collaboré ensemble sur le spectacle musical Pierre et le Loup également un grand classique de conte symphonique et qui a connu un grand succès. Comment s’organise votre travail ensemble et avez-vous abordé différemment Le Carnaval des Animaux ?

Karo : Alex et moi collaborons en effet régulièrement depuis dix ans. La création du spectacle de Pierre et le Loup était clairement plus artisanale que celle du « Carnaval », mais c’est aussi ce qui a fait son charme et son succès durant toutes ces années.

La collaboration avec Alex s’est faite de manière fluide, comme d’habitude. Globalement, nous fonctionnons de la même manière sur nos différents projets, qu’il s’agisse des albums jeunesse ou des spectacles : tout part du texte, proposé par Alex Vizorek, sur lequel je me base pour proposer une série d’esquisses qui sont partagées à l’équipe et adaptées au fur et à mesure du process de travail. Cela dit, le travail ici a nécessité des aller-retours permanents entre le texte et son rythme, la musique et ses variations, les illustrations projetées et créées en direct, et les impératifs techniques et de mise en scène.

Sur scène cela se traduit par un dialogue permanent entre les différents artistes : les 10 musiciens, Alex qui narre l’histoire et y ajoute sa touche d’improvisation et d’humour, et moi qui orchestre l’univers visuel, accompagnée de près par l’équipe de régisseurs.

Alex : C’est absolument vrai, c’est là que j’ai rencontré Karo, grâce à la production belge de La Ferme du Biéreau qui voulait monter un Pierre et le Loup. Quelqu’un a eu l’idée (idée géniale je vais dire parce que, sans ça, peut-être que tout un pan de ma carrière n’aurait pas existé) de me demander à moi d’être la voix.

Concernant le travail commun, en effet, nous travaillons plutôt en solo. Karo a travaillé en connaissant le texte, c’est aussi comme ça qu’elle procède pour les contes pour enfants, donc ça permettait d’avoir une première base intéressante. Après, évidemment, lors des premières répétitions, on se rend compte que, parfois, je peux lui demander d’ajouter tel ou tel élément, ce qui amuse le spectateur, ce qui m’amuse moi et cela amène de la drôlerie interactive. Et, évidemment, il y a encore des choses qui se créent après y compris pendant le spectacle !

Je trouve que nous sommes complémentaires : son dessin est assez enfantin, tout en étant très intelligent, ce qui fait que les enfants peuvent s’y retrouver.

 

Quelles sont vos actualités à venir ?

Karo : La tournée du Carnaval en Belgique et en France. Le spectacle est tout jeune et doit à présent faire ses gammes ;).

Je tourne encore quelques mois avec mon spectacle « Ad Vitam » que j’aime beaucoup. Il était sorti en fin de période de Covid et a été nommé aux Molières il y a deux ans. Il a déjà bien tourné et, dans les prochaines dates, il y a notamment 4 Casino de Paris, du 20 au 23 novembre, qui sont des dates très importantes pour moi. Nous continuons donc la tournée dans toute la France jusqu’en janvier 2025.

Niveau édition, il y a la sortie du tome 3 du « Suppositoire qui … » cet automne chez Michel Lafon. Pour le reste, ça se passe sur mon Insta ;-).

Alex : On prépare évidemment une belle tournée avec Le Carnaval, en Belgique et en France. Je suis toujours sur RTL mais j’ai changé d’horaire : je passe à 9h50 tous les matins dans la matinale de Thomas Sotto et Amandine Bégot, où je fais des blagues pour adultes sur la politique mais, évidemment, les enfants peuvent tendre l’oreille, sauf s’il sont déjà à l’école. Je suis sur Télématin le mardi matin et 2-3 surprises arriveront encore.