LE COLOROMA DE LORD ESPERANZA

C’est l’un des talents les plus prometteurs du rap actuel. Avec son premier album « Drapeau blanc », Lord Esperanza confirme tout le bien qu’on pensait de lui depuis son projet « Drapeau Noir » avec le beatmaker Majeur-Mineur.  Rencontre en 5 couleurs avec le plus nuancé des jeunes artistes français.

 

BLANC

Sur « Drapeau blanc », c’est la première fois que je me révèle sans filtre. J’évoque mes rapports avec mon père, ma crainte face à la notoriété naissante et la dictature du chiffre qui va avec…C’est un album que j’ai mis du temps à créer car je voulais y être authentique à 100%. Il est aussi question de rédemption : j’arrive avec un message de paix. J’ai la volonté de réunir, de livrer un message d’espoir. Je ne sais pas si je réussirai mais j’essaye. Comme disait Mandela, « il n’y a pas d’erreur, que des expériences ».

 

ROUGE

L’amour est un sentiment très présent sur mon album. C’est une énergie qui nous dépasse tous, universelle. Si l’être humain est une voiture, l’amour en est son essence. Dans l’intro, « Le pont des Paradis Perdus », je dis : « Le temps, l’amour et la conscience en nous sont les seules choses qui nous lient ».  S’il n’y a pas d’amour dans notre vie, à quoi bon la vivre.

 

JAUNE

Je me suis exprimé sur les gilets jaunes dans une interview. Je me sens concerné. Un artiste engagé, pour moi c’est un pléonasme : un artiste, c’est quelqu’un qui se remet en question, qui vit avec son temps. C’est un véritable miroir du monde qui l’entoure. Nous nous devons d’utiliser notre notoriété à bon escient. Mais je refuse d’être moralisateur. Ceux qui veulent trouver de l’engagement dans ma musique en trouveront.  Les autres auront du divertissement.

 

NOIR

Il y a 2 ans, j’ai sorti l’EP « Drapeau noir ». J’étais jeune, tiraillé entre mes craintes, mes problématiques liées à l’ingratitude de l’adolescence ! Mais je suis touché quand je reçois des messages sur les réseaux sociaux de personnes qui ont pu sortir de leur zone sombre grâce à ma musique. J’espère être à l’aube d’un monde plus lumineux car ma génération est révoltée face aux questions écologiques et sociales.

 

VERT

Nous sommes de plus en plus d’artistes à exprimer nos inquiétudes environnementales. Shaka Ponk l’a fait à voix haute lors des dernières Victoires de la Musique. La prise de conscience, c’est le premier pas. Après il faut passer à l’acte. C’est bien de parler, d’être dans la revendication mais il faut aussi être dans l’action. L’être humain a du mal à agir tant que le problème n’est pas palpable. Pourtant l’écosystème est en train de mourir. Nous allons vivre quelque chose de sans précédent dans l’histoire de l’humanité. J’essaye d’agir à mon niveau : je vais lancer une marque éco-responsable à la rentrée. Chaque couleur sera en lien avec les 4 éléments : le feu, l’eau, l’air et la terre.

 

Amandine Scherer

 

  • « Drapeau Blanc » de Lord Esperanza. Sortie le 24 mai.