L’album de la semaine : The Ascension (Sufjan Stevens)

Sufjan Stevens, le songwriter américain a sorti au début de l’automne un nouvel et huitième album “The ascension”. Cette nouvelle production est annoncée comme le successeur du chef d’œuvre de Sufjan Stevens “Carrie Lowell” sorti il y a 5 ans. Entre temps, le garçon n’a pas chômé, il a signé la bande originale du film “Call me by your name” et un album avec son beau-père.

Le dernier titre de ce nouvel album, qui est aussi le single qui a annoncé “The Ascension”, c’est “America” et il provient de la même session d’enregistrement que son prédécesseur. “Carrie Lowel” était un disque très intime et personnel mais aussi libérateur pour l’américain qui déballait ses souvenirs d’enfant.

Sufjan Stevens ne livrera probablement plus de textes avec cette intensité et cette profondeur. Il s’était confié sur sa mère schizophrène et alcoolique et son beau-père à l’écoute mais impuissant face à la situation. “The Ascension” est un regard global sans concession sur notre époque sombre, sur ce monde entier qui est en train de s’écrouler et cette Amérique, son Amérique qui s’auto-détruit. Sufjan Stevens nous dit ce qu’il ne veut plus accepter, ce qu’il ne veut plus être, ce en quoi il ne veut plus croire.

Sufjan Stevens se montre ici en quête d’une vie plus harmonieuse et prône une déconstruction de ce monde qui va mal pour un retour aux sources qui sera salvateur. Sufjan Stevens libère une pop étoffée, parfois electro, parfois plus organique. On est à la limite de la trans. C’est presque incantatoire. Sa musique est immersive et envoûtante. Il y a toujours une magie incroyable et phénoménale qui opère quand on écoute Stevens.

Il ne suit pas une ligne toute tracée. On le retrouve là où on ne l’attend pas. Ce disque est un bel exemple de patchwork musicale façon Sufjan Stevens parce qu’on passe de l’expérimentation éléctro à une folk dépouillée dans un glissement ni soudain, ni brutal, simplement fluide. A écouter, sans tarder, “The ascension”, le nouvel album de Sufjan Stevens.