Août
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En 93, le groupe de rap Assassin scandait « Sauvons la planète » dans leur album « Le Futur, que nous réserve-t-il ? ». A l’époque, le message était avant-gardiste. Aujourd’hui, il est incontournable. Décryptage.
Dans quelques jours, le festival écolo « We Love Green » ouvrira les portes de sa 8ème édition. Véritable référence en matière d’organisation éco-responsable, le festival multiplie les initiatives et innovations au niveau de la restauration, l’énergie, le compostage des déchets. Clou de l’évènement : le « Think Tank », sa marque de fabrique, où intervenants se succèdent sur scène pour échanger autour des sujets « green ». « Nous essayons de sensibiliser par tous les moyens et de faire intervenir entrepreneurs, scientifiques et penseurs. » confie Najma Souroque, chef de projets Contenus & Développement Durable. Et les artistes manifestent de plus en plus leur envie de s’investir sur le sujet. « Nous essayons de faire participer les artistes aux débats. Beaucoup sont sensibles à la cause écologique. Orelsan, Lomepal, ou encore Angèle et Roméo Elvis communiquent beaucoup sur le sujet à travers les réseaux sociaux. Ce sont des artistes qui font attention au plastique sur leurs tournées, à recycler des matériaux… » raconte Clément Meyère, le programmateur du festival.
Les rappeurs montent au front
Justement, depuis plusieurs mois, la démarche insolite de Roméo Elvis inonde les réseaux sociaux : promouvoir la gourde comme solution écologique aux bouteilles en plastique. Ce qui ressemblait, au premier abord, à une blague s’est vite transformé en un véritable mouvement responsable, mobilisant fans et artistes autour du hashtag #MaGourdeÀMoi. « Mon père m’en a offert une à Noël. Il voulait que je me serve de mon influence pour inciter les jeunes à l’utiliser plutôt que d’acheter des bouteilles en plastique. ». Après avoir commercialisé ces fameuses gourdes, Roméo Elvis va plus loin encore dans son discours. Il a lancé, début 2019, une pétition pour promouvoir la gourde dans les établissements scolaires. « Il faudrait que toutes les écoles en distribuent aux enfants pour les sensibiliser à la cause écologique, mettre des points d’eau partout pour remplir les gourdes ». Lord Esperanza affiche, lui aussi, son engagement envers la planète. « La verbalisation c’est le premier pas. Le passage à l’acte c’est encore autre chose. L’être humain a du mal à agir tant que le problème n’est pas palpable. Pourtant tout commence par de petites actions ». Fin 2018, il s’est rallié au mouvement #ChangeTaDate pour inciter les marques à réviser leurs dates de péremption et à s’engager ainsi contre le gaspillage alimentaire. Le jeune rappeur a même composé le morceau de la campagne et participé au clip. En septembre, il lancera « Paramour », sa première collection de fringues éco-responsables : « la chaîne de fabrication se fait entièrement en Europe avec des produits recyclés. C’est une collection mixte qui s’adresse à tous les âges, minimaliste et simple, et qui met en avant le savoir-faire français dans les coupes. Chacune des quatre couleurs de modèles représente l’un des quatre éléments : le feu, la terre, l’eau et le ciel. Je me sentirais mal à l’aise de ne pas m’engager sur le sujet de l’écologie car avant de me toucher en tant qu’artiste, cela me touche en tant qu’homme. »
Shaka Ponk, les précurseurs
Mais il n’y a pas que les rappeurs qui tentent d’alerter leurs fans sur le sort de la planète. Tout le monde se souvient du discours rapide et efficace de Frah, le leader du groupe Shaka Ponk, aux dernières Victoires de la musique : « C’est juste la fin du Monde ». Un cri du cœur accompagné depuis un an d’un collectif, The Freaks, qui s’engage à réduire son empreinte environnementale. Les artistes –M-, Zazie, Tryo ou encore Christophe Willem ont déjà rejoint le mouvement. Et les initiatives du genre se multiplient dans le milieu de la musique : Tom Frager et Justine Mauvin sont deux anciens surfeurs reconvertis dans la chanson. Forcément, dans leurs bagages, une conscience écolo exacerbée. Connu pour son méga tube, « Lady Melody », Tom Frager est engagé depuis de nombreuses années auprès de « Surfrider Foudation ». Il soutient également l’association « Cœur de Forêt » qui lutte contre la déforestation. Justine Mauvin, qui prépare son premier album, est ambassadrice de la Water Family, une association visant à protéger l’eau, les océans et à encourager la consommation responsable. Elle organise aussi très régulièrement des séances de « beach cleaning ».
Aucun doute que la 8ème édition de « We Love Green » devrait voir monter sur scène des artistes plus engagés que jamais dans la lutte écologique, combat phare de notre siècle.
Amandine Scherer
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