RévéLAtion RIFFX : découvrez Kamizol-K

Prêts à vous déchaîner ? Né en 2016, le sextet lyonnais Kamizol-K se produit dans un style metal hardcore inspiré de formations nord-américaines comme Get The Shot ou Knocked Loose, mais aussi dans d’autres genres extrêmes. Le résultat est très direct et même franchement festif, avec une efficacité qui leur a permis de remporter le tremplin The Voice Of Hell, et de décrocher une place en ouverture de la scène Warzone lors du dernier Hellfest. Une première consécration, qui en appelle d’autres, comme nous l’explique Nico, bassiste du groupe.

Bonjour Nico, qu’est-ce que tu retiens de votre passage au Hellfest ?

C’était de loin notre plus grosse scène, on était bien stressés avant de monter. Mais dès qu’on a lâché les premières notes, c’était la folie. Le public était présent, ce qui n’était pas gagné vu qu’on jouait en premier. On se disait qu’on jouerait devant un public restreint s’il fallait, mais de jouer devant autant de monde, c’était fou. Et ça mettait encore plus de pression ! Mais c’était que du bonheur, du début jusqu’à la fin.

Le tremplin vous ouvrait aussi la voie à d’autres opportunités ?

Oui, on a eu deux séances de consulting, et une interview pour le magazine Metallian. Ainsi qu’un partenariat avec La Boîte à Flyers, qui va fabriquer notre déco. Et tout ça va s’achever avec une participation à l’une des dates du Warmup Hellfest 2024, en amont du festival.

Quelles sont les origines du groupe ? 

Ça remonte à 2016 avec Kévin, le guitariste, et Lionel, le chanteur, qui sont frères. Ils ont vite recruté Gaëtan, leur beau-frère, à la seconde guitare. Puis le reste du groupe a été recruté par des petites annonces. Depuis, il y a juste eu un changement de batteur en 2019. On a de suite travaillé sur nos propres compositions, pour vite avoir un set à jouer en concert. On a sorti un premier EP « Awakening » en 2018, et le suivant « Rising » début 2020, juste avant la crise Covid. Donc on n’a pas pu le jouer en concert, malheureusement. Les choses sont vraiment devenues sérieuses depuis « Exile », notre premier album sorti en septembre 2022. On l’a beaucoup défendu sur scène, jusqu’à une dernière date à Limoges le 15 décembre. Parce que chaque fois, nos compos sont taillées pour la scène.

Effectivement, le style de metal que vous proposez a quelque chose d’assez festif et fédérateur. Comment qualifiez-vous votre style ?

On peut ranger ça dans la case du metal hardcore, je dirais. C’est vrai qu’on a souvent des chœurs qui permettent à tout le monde de chanter et partager ça à fond. En termes de style, on ne se met pas de barrières. On est six, avec chacun ses influences, et on essaye de réunir tout ça pour en faire notre propre sauce. Donc on peut retrouver du nu-metal, du thrash, un peu de punk ou même du death metal. Des styles qui sont très éloignés les uns des autres.

Exile (2022) de Kamizol-K

Votre principal atout, c’est ce duo de chant, une voix féminine et une voix masculine avec également des techniques bien distinctes. Comment se fait leur complémentarité ?

Effectivement, tous les groupes n’ont pas ça. Quand on compose, Marie et Lionel essayent toujours d’avoir des formes question-réponse, ou une complémentarité dans les mélodies. Tout se réfléchit toujours à deux.

La question de la diversité revient souvent dans le milieu musical, y compris dans la sphère metal. C’était important de sortir du côté « bande de mecs » ?

Ce n’était pas prémédité. D’ailleurs, quand Marie a postulé, on ne savait même pas que c’était une femme ! On a d’abord flashé sur sa voix dans une démo qu’elle a envoyée, et quand elle s’est mieux présentée, on n’y a évidemment vu aucun problème. Plus globalement, c’est super qu’il y ait de plus en plus de femmes dans ce milieu et que les choses évoluent.

Vous avez un univers visuel très inspiré des mangas. C’est une passion commune ?

Ça vient avant tout des deux frères, qui y vont même régulièrement en vacances. Mais on est tous passionnés de manga, jeu vidéo et culture japonaise en général. C’est présent dans nos pochettes, dans certains titres de chansons. D’ailleurs, cela fait qu’on nous rapproche beaucoup des parisiens Rise Of The Northstar [dont le nom s’inspire du manga Ken Le Survivant, ndr], alors que musicalement on ne se ressemble pas vraiment.

Après cette année très riche en festivals, vous cherchez à vous professionnaliser ?

Totalement. On est en plein enregistrement de deux singles qui sortiront début 2024. Et on enregistrera notre deuxième album en juillet prochain. On veut vraiment rester actifs et montrer qu’on a envie de jouer. Notre entourage se développe, le premier album est né de notre travail avec notre ingénieur du son qui a fait un super travail y compris pour le live, et on a trouvé la bonne personne pour réaliser nos clips. On veut continuer de développer ça, avec un attaché de presse ou un booker. Et un label aussi. Tout ça, c’est la prochaine étape. Le tremplin, c’était génial, mais c’est la première marche. On a encore tout à prouver.