RIFFX.Hebdo : First Last avec James BKS

Dans ce RIFFX.Hebdo First Last, on retrouve James BKS. Il nous explique d’où lui vient son nom, sa première émotion musicale et ses plus beaux feats avec de grands artistes du rap game.

Ta première émotion musicale ?

C’était “Thriller” de Michael Jackson. Quand je suis tombé sur le clip… Je ne sais plus si j’avais le droit de regarder à l’époque, je ne sais plus les limites d’âge mais… En fait, il nous proposait quelque chose de nouveau, un format de clip qu’on n’avait jamais vu, une musicalité qui était complètement différente. On ne pouvait pas le classer, on ne savait pas si c’était de la pop, si c’était du rock & roll… Puis en termes d’image, c’était juste incroyable ! Donc je dirais “Thriller” de Michael Jackson.

Ta première collab avec une star du rap US ?

Je peux parler du titre “Get Your Groove On”, qui était avec Timati, un artiste russe, et Snoop Dogg. Grâce à ce titre-là, j’ai signé en maison de disque mais ça a été le début du “reality check”. Je ne peux pas dire belle expérience parce que je ne l’ai pas vécu comme je l’aurais souhaité. C’est très souvent, on va dire, un rapport assez impersonnel. On envoie des instrus, on attend que le management nous réponde… Alors j’en ai quand même rencontré quelques-uns, j’ai eu l’occasion de bosser avec Ja Rule, lui faire deux titres et être en studio avec lui. Après j’ai travaillé avec P. Diddy et puis en France également, de Booba à Soprano, en passant par Youssoupha.

Ton dernier secret le mieux gardé ?

Le fait que je rappe et que je chante maintenant. Et c’était même un secret pour moi parce que je ne l’envisageais pas tout il y a encore quelques mois. Et j’ai eu à un moment donné l’envie de défendre certaines choses par moi-même en fait. “BKS” veut dire donc : “le secret le mieux gardé”, “Best Kept Secret” en anglais. Et je trouvais ça vachement parlant par rapport à ma personnalité et le fait que je commençais la musique sans que les gens le sachent parce que j’étais à fond dans le basket à l’époque, je voulais devenir basketteur… Et bon, ce n’est pas ce qui s’est passé. Mais c’est venu de là et puis après, ça m’a rattrapé par rapport à mon histoire personnelle. Mes retrouvailles avec mon père biologique et tout ce que ça a engendré ensuite.

Ton premier titre avec ton père Manu Di Bango ?

Pour moi, c’était vraiment un parcours initiatique ce titre-là. Une reconnexion avec une partie de mon histoire en fait. Mes racines africaines, mes racines camerounaises et qui ont commencé à travers lui, les retrouvailles que j’ai faites avec mon père biologique, avant qu’il nous quitte. “Kwele” marque un petit peu tout ce cheminement-là.

 Ta première rencontre avec Idris Elba ?

Alors, il avait déjà entendu “Kwele”. Et quand je le rencontre en fait, je m’en rappelle encore, c’était une espèce de soirée où lui était DJ, et j’étais arrivé un petit peu plus tôt. Et donc je commençais à attendre et à me dire : “mais qu’est-ce que je fais là…” Et là, je l’ai vu en fait, ses yeux… Moi qui étais fan de lui, autant de l’acteur que du producteur DJ, j’ai vu ses yeux s’illuminer comme s’il avait vu, justement, une idole à lui. Et ça m’a vraiment fait bizarre. Et de là s’est liée une amitié et une envie réelle de collaborer.

Ton dernier single “No Unga Bunga” ?

La première démarche était de faire danser les gens bien sûr et aussi avoir un message positif qui représente tout ce que j’ai pu vivre ces dernières années en fait. On a ce que les gens peuvent montrer de l’héritage, c’est-à-dire le côté matériel très souvent, et moi de ce que j’ai pu vivre ces dernières années, je l’interprète complètement différemment. Pour moi, c’est plus le temps qu’une personne peut te donner, qui prouve son amour, c’est l’éducation, c’est la transmission. Et c’est ce que j’ai voulu aussi évoquer, à travers le clip.

Ton premier album “Wolves in Africa” ?

Je suis tombé sur le terme “No Unga Buga”. “No Unga Buga” veut dire “Les nouveaux loups d’Afrique”. Et sachant que les loups sont, en règle générale, apparentés à l’Europe, ça représente un petit peu mon histoire. C’est vraiment le résultat d’une recherche de plusieurs années en fait. C’est né d’abord d’une volonté de proposer quelque chose de différent musicalement. Qui dit différent, dit forcément puiser en nous pour pouvoir afficher cette différence-là et qu’elle soit honnête, qu’elle soit sincère.

Merci James BKS