RIFFX.Hebdo : l’actu de Loïc Nottet

Loic Nottet nous invite dans le process derrière son troisième album, « Addictocrate », intégralement en français, qu’il considère comme une renaissance.

LOIC NOTTET : Ah, tu imagines ! Tu imagines, mais ce n’est pas une blague.

JEAN-BAPTISTE GOUPIL : Bonjour Loïc Nottet.

LOIC : Bonjour.

JB : Bienvenue.

LOIC : Merci beaucoup.

JB : Comment est-ce que ça va bien ?

LOIC : Ça va très bien et toi ?

JB : Écoute parfaitement bien. Puisque oui, Loïc Nottet est de retour avec son nouvel album “Addictocrate” de son petit nom. Alors un nom qui n’existe pas, je le dis tout de suite, ne cherchez pas  dans Google Trad.

LOIC : Non, ça ne sert à rien.

JB : Du coup, c’est quoi être un addictocrate ? Comment est-ce que tu le définis ?

LOIC : Je suis un éternel insatisfait, donc, j’en veux toujours plus, j’en ai jamais assez. Du coup, cette espèce d’insatisfaction et d’insuffisance permanente me rappelait beaucoup ce que l’on peut ressentir aussi quand on est en période de manque, via une addiction. Du coup, c’était ça que j’avais envie de mettre un petit peu en lumière. C’était mon insatisfaction permanente et aussi le fait que je trouve qu’on vit dans une société qui est très addict finalement.

JB : L’album, il s’ouvre sur un souffle.

LOIC : Oui, c’est vrai, c’est vrai que je l’ai laissé.

JB : Bien sûr !

LOIC : Bien.

JB : Mais tout est vrai.

LOIC : Franchement, c’est cool !

JB : Parce qu’il y a une portée aussi symbolique à ce souffle-là dès  le début ?

LOIC : Oui, il y a un lâcher prise en tout cas. Je me souviens que quand  je suis en studio,  j’ai conscience que c’est l’intro de l’album. Et oui, je souffle parce que juste j’ai besoin de me laisser aller  et d’arrêter de penser à mille et une choses en même temps. J’ai juste besoin de me concentrer sur ce que je vais faire, à savoir chanter. Et j’étais vraiment à la recherche de ce côté très brut. Dans cet album, je voulais vraiment revenir aux sources et oui, je tenais à ce genre de touche.

JB : Tu as dit de cet album que c’était une renaissance. En quoi c’est une renaissance et une renaissance par rapport à quoi ?

LOIC : Par rapport à moi beaucoup, je me sens différent aujourd’hui. Le fait de chanter en français, c’était un cap immense. Je grandis et je me rends compte que la personne que je suis aujourd’hui n’est pas la personne que j’étais quand j’avais 17 ans, quand j’ai commencé, et la personne que je suis aujourd’hui n’est pas la personne que je serai peut-être dans 10 ans. Et du coup, c’est pour ça que je dis que c’est une renaissance parce que j’ai l’impression que c’est un nouveau départ en tout point cet album. Autant personnelle que artistique.

JB : Et donc, tu l’as dit pour la première fois, un album full en français et j’ai vraiment l’impression qu’il y a eu un avant après “Mr/Mme”. Est-ce que tu saurais toi dire ce que ça a potentiellement libéré en toi et pourquoi ça a été vraiment  un titre déclic ?

LOIC : Oui, en plus ce titre j’étais flippé de ouf de le sortir parce qu’à la base ce n’était pas  une chanson, c’était un texte  que j’avais écrit que je comptais mettre dans une boîte à chaussures sous mon lit.

JB : Tu as des boîtes à chaussures sous ton lit ?

LOIC : J’ai des petites boites dans lesquelles je mets des petits trucs,  des petits souvenirs et tout. Et du coup, je… J’aime bien parfois me remémorer comme ça le passé ou des trucs… Mais du coup, oui, c’était juste un truc qui était censé être pour moi et donc, je l’ai donné au public et c’est vrai que j’ai été agréablement surpris évidemment de l’engouement parce que ça m’a donné  confiance aussi à cette idée de continuer en français.

JB : L’album, il a été annoncé par le titre “Mélodrame”. Qui a eu je crois une sorte de processus d’écriture quasi subconscient en mode somnambule.

LOIC : J’ai parfois un sentiment d’imposture avec mes chansons, parce que j’ai l’impression que ce n’est pas mes chansons, dans le sens où j’ai vraiment l’impression qu’il y a des gens… je ne sais pas qui me murmurent des choses aux oreilles en gros. Et c’est ce qui s’est passé pour cette chanson. J’étais couché dans mon lit. Et puis j’ai senti comme un truc maintenant quoi. Et donc là, je sais que quand je ressens ça, il faut que je me lève et que  je descende, que j’ouvre mon PC. Et là je commence à écrire et je ne sais pas trop ce que j’écris, c’est un peu comme une écriture automatique, ça s’écrit machin. Genre “Chandelier” à “Danse avec les stars”, je ne me souviens plus du tout de la prestation. C’est vraiment des blacks. C’est très particulier.

JB : Et qui est pour info, parce que je viens de le voir, en fait le tableau de l’histoire de tous les “Danse avec les stars” à travers le monde, all around the world, le tableau le plus vu.

LOIC : C’est fou, c’est incroyable. C’est dingue !

JB : La danse, elle fait complètement partie intégrante de ton art parce que tu considères un peu les chansons comme un tout. On est presque d’ailleurs même sur un petit control freak. On ne va pas  se mentir. C’est important d’ailleurs pour toi d’avoir cette implication globale autour de la chanson sur tout ce qu’elle est ?

LOIC : Ah oui ! En fait, c’est quelque chose qui s’est imposé à moi. J’ai cette chance que ce soit naturel en fait, chez moi. Quand je compose une chanson directement, j’ai des flashes par rapport à la scène, à des costumes à des chorées, à des mises en scène. C’est très clair dans mon esprit tout de suite. Donc je pense qu’un public ce qu’il recherche chez un artiste,  c’est la sincérité aussi et ta personnalité aussi qui tu es dans ce que tu proposes artistiquement.

JB : Alors précisons, pour être complètement complet et exhaustif que niveau littérature également il y a toujours ton roman fantastique “Les aveuglés” qui est disponible.

LOIC : C’est vrai ! J’avais besoin de raconter une histoire, et celle-là en particulier. Je suis en train de travailler sur la suite aussi de cette histoire,  donc je suis content.

JB : Affaire à suivre donc ?

LOIC : Affaire à suivre.

JB : Quel beau teasing ! Quelle meilleure fin ? C’est parfait ! Merci beaucoup Loïc.

LOIC : Merci à toi.

JB : C’était un plaisir.