RIFFX.Hebdo: L’actu de Sofiane Pamart

« […] je voulais faire du haut de gamme populaire, j’ai envie que mon piano soit écouté par beaucoup […] » Sofiane Pamart, pianiste de talent, médaillé d’or du Conservatoire, a collaboré avec les plus grands noms du rap français : Seth Gueko, Vald, Kery James etc… Découvrez son univers avec notre reporter JB Goupil ! Sofiane Pamart sera à l’Olympia en duo avec Scylla, le 15 avril. Par contre c’est complet !

JB Goupil – L’oreille absolue, ça c’était quelle note ?

Sofiane Pamart – Un si.

JB Goupil – Quand tu n’as pas l’oreille absolue, il pourrait dire… Si ça se trouve c’est un Fa, tu le regardes et tu fais « Ah ouais putain ! ». Sofiane Pamart, le doigté surdoué de Chopin et le swag de Kanye West qui manie à la perfection les 88 touches noires et blanches du piano, sort son premier album de piano solo. Comment ça va bien déjà Sofiane ?

Sofiane Pamart – Écoutes ça va, merci de me recevoir et merci de cette présentation.

JB Goupil – Toi tu te géolocalises vraiment en dehors du carcan académique, c’est-à-dire que sur un repère orthonormé si X c’est toi et que Y c’est la norme pianistique, vous êtes aux antipodes quoi…

Sofiane Pamart – Complètement. Ouais je suis encore une autre lettre ouais.

JB Goupil – Tu es en fait Debussy avec une street credibility, c’est un peu ça ?

Sofiane Pamart – C’est à toi de me le dire hein.. Debussy, il m’a beaucoup inspiré et la street ça m’a beaucoup inspirée aussi donc forcément dans ma musique, je pense que ça se ressent aussi. Et j’aime bien alterner ces deux énergies tu vois, quelque chose de très spontané, très rapide et un peu explosif tu vois, et quelque chose parfois de plus travaillé, de plus rigoureux.

JB Goupil – Pour le parcours, médaillé d’or donc du Conservatoire National de Lille, après tu es devenu une référence pianistique dans tout le rap jeu. Tu as collaboré avec Seth Gueko, Vald, Kery James, Gaël Faye, enfin je ne vais pas tous les faire parce que la liste, ça pourrait durer environ à peu près 7 minutes.  Ce qui m’intéresse dans ton parcours , c’est comment est-ce qu’on passe de Chopin à B2O ?

Sofiane Pamart – Depuis tout petit je compose des choses, des petites mélodies puis après ça devient des morceaux un peu plus sérieux et le problème dans le classique, moi ce qui me frustrait un peu c’est de faire que interpréter les œuvres des autres, donc ce qui est magnifique c’est que c’est des œuvres incroyables, et du coup j’apprenais plein de choses en les interprétant mais moi j’ai voulu vivre avec mes propres créations, avec ce que j’avais à dire.

JB Goupil – Et donc tu parles de création et on y vient, ce premier album « PLANET », un objet racé de caractères. Qui est quelque part à mi-chemin entre la grande musique de film et les balades romantiques,  ça pourrait être à peu près ça ?

Sofiane Pamart – Ouais franchement c’est pas mal, merci ! Ça me va, franchement c’est ça. On peut parler de néo-classique tu vois, le néo-classique c’est un style qui s’inspire de ce qui a été fait avant et pour en fait ta propre patte. Tout ce que j’ai appris au piano, j’ai eu le temps de le digérer et tout ce que j’ai entendu ou regardé, les animés m’inspirent, le rap ça m’inspire énormément, les grands films ça inspirent aussi et après j’oublie tout et puis…

JB Goupil – Tu fais ta sauce quoi !

Sofiane Pamart – Voilà c’est ça.

JB Goupil – Et c’est un album en plus qui est plus efficace que la catégorie géographie du « Trivial Pursuit » parce qu’effectivement les 12 morceaux sont des noms de villes, c’est une balade en 12 escales avec des endroits plutôt stylés. Cherchez pas par contre étrangement il n’y a pas Coulommiers et Lille, tu n’as pas voulu Lille ?

Sofiane Pamart – Ouais pas pour l’instant qui sait, peut-être dans l’avenir, j’oublie pas cette ville.

JB Goupil – Qu’est-ce qui t’inspire ? C’était l’énergie des lieux, leur histoire, les notes Tripadvisor ? Comment tu as choisi ces lieux-là ?

Sofiane Pamart – C’est des lieux que j’ai visités où j’ai vécu des histoires ou bien où j’ai eu des coups de cœurs avec. Je sais pas ça peut être un monument qui m’inspire tu vois, l’architecture c’est quelque chose qui m’inspire beaucoup aussi.

JB Goupil – Cet objet il s’accompagne de tout un travail stylistique et visuel très léché, notamment à travers les clips où il y a des sublimes muses qui côtoient des gens chelous.

Sofiane Pamart – Ouais c’est ça, franchement pas mal résumé aussi. Pareil , comme pour ma musique, j’aime bien qu’il y ait de la place pour l’interprétation, c’est suffisamment contemplatif pour que tu puisses toi-même avoir de la place pour créer ta propre histoire. Je cherche à ce que ma musique soit haut de gamme et que j’ai envie que mon visu soit dans la continuité de cette musique.

JB Goupil – Tu ne souris jamais dans les clips, parce que tu souris encore moins que Kanye West sur sa carte d’identité quoi.

Sofiane Pamart – Ouais le sourire c’est… Soit c’est pour la vie, soit c’est pour les proches, soit c’est quelque chose que je veux garder assez précieux tu vois. J’aime bien le fait d’être stoïque à la caméra ou dans les clips, je trouve que c’est classe, ça crée du mystère et j’aime bien encore une fois qu’on puisse interpréter des choses sans qu’on donne le sens, l’explication tu vois.

JB Goupil – Là tu clames haut et fort que tu veux être le numéro un mondial du piano, le meilleur pianiste du monde. Je sais pas si c’est un concours ?

Sofiane Pamart – Non non mais bien sûr qu’il y a… Mais en fait, je voulais faire du haut de gamme populaire, j’ai envie que mon piano soit écouté par beaucoup beaucoup. Et donc ça c’est un de mes messages, c’est pour ça que je veux être numéro un, pour que ce soit très accessible tu vois. Et l’autre chose c’est aussi, à chaque fois que tu as de l’ambition, tu t’autoproclames roi pour pouvoir le devenir, comme dans Game of Thrones où ils sont tous en train de se dire « vas-y c’est moi le nouveau roi c’est moi qui sera roi » , etc…

JB Goupil – Toi tu es le Bran Stark du piano là.

Sofiane Pamart – On peut dire ça comme ça mais faut bien choisir le personnage je vais réfléchir… Mais l’important c’est d’atteindre ce trône tu vois, peu importe le temps que ça me prendra.

JB Goupil – A noter dans vos agendas, l’Olympia en duo avec Scylla, le 15 avril. Bon par contre les amis désolé c’est complet !

Sofiane Pamart – C’est ça !

JB Goupil – Ce sera pour la prochaine.

Sofiane Pamart – C’est ça ! Ou il y a peut-être des places qui vont être revendues je sais pas. Faut peut-être, dans le marché noir ouais.

JB Goupil – Oh il tease ! « Ou le marché noir ». En tout cas merci beaucoup ! Tu prouves que et bien la vie c’est comme le piano, il y a du blanc, il y a du noir… Mais c’est en réunissant les deux qu’on réussit les plus belles mélodies. Ce sera pas une citation bac philo celle-là hein… Merci beaucoup à toi en tout cas !

Sofiane Pamart – Merci, merci