RIFFX.Hebdo : IAM dans les coulisses de leur tournée ! Et découverte de Juste Shani leur 1re partie

Les patrons marseillais IAM étaient à L’Olympia pour leur tournée ce dimanche en compagnie de la talentueuse JUSTE SHANI, première partie impressionnante sélectionnée grâce à RIFFX.  On était sur place et c’était un grand moment de communion après 30 ans de carrière. L’occasion pour JB Goupil de vous emmener en coulisse rencontrer IAM et aussi la jeune talent RIFFX Just Shani qui a délivré une belle première parti.

“Pas de pacotille, chemise ouverte, chaîne en or qui brille”. Car ce soir, c’est soirée de gala à l’Olympia à l’occasion du WARRIOR TOUR d’IAM. 30 ans que nos guerriers marseillais distillent leurs rimes ciselées, leurs lyrics aiguisés. Et pour première partiser, cette belle soirée, une talent de chez nous : From RIFFX les fratés.

 

Trois décades qu’IAM y est et y reste, au sommet. Honoré, je suis, Messieurs de rencontrer les tauliers. Shani vous a choisi pour faire sa deuxième partie. C’est donc vous qui lui succédez. Comment est-ce que ça s’est passé, ces écoutes ? Et donc, “in fine”, pourquoi avoir choisi Juste Shani ?

 

Pour l’Olympia, pour l’histoire et pour montrer aussi que le Hip-Hop, c’est une musique et une culture qui est complètement ouverte aux filles. Elle est douée, bonne diction. Elle est éclectique. Après, au delà d’une fille qui rappe, nous, on écoute un MC, même si c’est asexué.

 

Juste Shani qui assure la préchauffe ce soir de votre Olympia pour ce WARRIOR TOUR. Justement papotons-en. Vous avez été privés de scène pendant 18 mois. Un peu comme quand on doit attendre un an avant la réouverture de la saison des raclettes. Est-ce que tout à coup, il y a le côté “wahou” ?

 

Oui, bien sûr, surtout pour nous, parce qu’on est un groupe qui passons la plupart de notre temps sur scène. Cette privation de an et demi, c’était une mise en cage purement et simplement. Donc, forcément, c’est un peu comme un élastique que tu tends et que tu tiens et au bout d’un moment quand tu le lâches, le retour est… Donc, là le retour de flamme est… Eh bien, nous voilà. On a eu l’arrêt pour nous, mais l’arrêt aussi pour le public. Et le public d’avant, c’est plus le même public de maintenant. Je pense que pour ceux qui viennent nous voir, et pour nous, il y a une petite part de mystère. Ce qu’on dit souvent tous les soirs, on est au spectacle, nous aussi. La différence, c’est que peut être avant, on enchaînait les concerts, on prenait du plaisir. On a toujours pris du plaisir. On ne s’en est jamais caché. Peut-être pas autant que maintenant, parce que maintenant, on regarde ce qui se passe on est spectateur aussi dans notre propre concert. Donc, on est obligé de se délecter de ça.

 

Quels sont les ingrédients dans la marmite de cette tournée ? C’est un savant mélange de classiques, de nouveautés ?

 

Tu viens de répondre. C’est un mélange de morceaux classiques et de nouveaux morceaux. On joue même des morceaux qui sont à venir. Je trouve que c’est dans l’historique d’IAM de prendre ces risques-là. On pourrait chanter 1h45 de morceaux connus et ce serait une soirée très tranquille pour nous. Or, on prend l’option de jouer chaque fois des nouveaux morceaux et d’essayer de faire voir à ces générations-là, nouvelles et anciennes qui viennent nous voir, qu’on est un groupe qui continue de créer parce que sinon, on serait dans une optique “Stars 80” ou “Stars 90”. Bien sûr que des fois, ça nous gonfle d’être en répétition sur un mois et demi. De faire 150 fois “Le Mia”. J’en peux plus. Donc, des fois, il y a des personnages qui apparaissent. Ça m’arrive de répéter avec la voix de Snoop, ou alors des imitations.

 

Ça vous crée des challenges comme ça ?

 

Il y a des challenges. Le danger, c’est qu’il le fait tellement souvent, c’est qu’on a peur… Qu’un jour, ça échappe. Eh oui ! Je fais Didier Deschamps en ce moment. En ce moment, il fait Didier Deschamps qui fait “Demain, c’est loin”. Vous nous concoctez la régalade auditive prochaine.

 

Vous vous êtes un peu dit, quitte à ne pas pouvoir faire la “teuf”, autant retourner au taff.

 

Sauf que nous, on ne perçoit pas ça comme du taff. Nous, on est là pour la fête. Exactement ! Habile. Tu vois, tu te dis que je peux faire partir en vrille ton interview vite fait bien fait. Et donc, vous avez sorti 4 EP. 4 balles qui vont faire fusions façon Dragon Ball Z pour former un seul et unique album. Pendant le confinement, plutôt que de se tourner les pouces et de regarder des séries à enchaîner, de se lamenter. On est rentré en studio et on a fait un album entier qui s’appelle “Rimes essentielles” qui sort le 3 décembre. Pour nous, c’est une sorte de boucle parce que la pochette qui est au centre de la pochette de cet album-là. C’est la pochette de concept qui est notre premier album qui était un album auto-produit. Et en fait, “Rimes essentielles” est un album auto-produit, donc c’est une sorte de grande boucle de 30 ans. Allez, dernière question, puisque d’ici un temps infinitésimal, vous allez être sur scène. Est-ce que vous avez, un petit grigri, une petite superstition, une petite habitude à chaque fois, avant de retrouver la scène ? Il y a une sorte de mouvement de communion. On se réunit et on passe une minute ensemble, avec certains très concentrés, d’autres beaucoup plus distraits. Hum… L’élément perturbateur, vous voyez. On essaie de rassembler la force du collectif.

 

Est-ce que je peux avoir, le “force collectif” façon Didier Deschamps.

 

“Il faut une force collective”

 

Juste Shani, il y a parfois dans la vie des juxtapositions de mots qui font hyper plaisir, comme son blaze associé à IAM et Olympia dans la même phrase. Voilà au hasard. Ça, c’est quel level de kiffance ?

 

C’est un truc de ouf. Franchement, quand j’ai appris la nouvelle, j’ai eu du mal à y croire et là, voir ces mots dont tu parles, affichés en rouge en grand sur la façade de l’Olympia. C’est juste un truc de malade. Après, ce que j’ai aimé aussi dans ce tremplin, c’est le fait que la première partie soit vraiment impliquée dans le choix de l’artiste.Fin, que la première partie soit… Le lapsus ! Oui, puisque c’est Juste Shani qui a choisi IAM. J’ai choisi IAM, pour assurer ma deuxième partie. Et ça, j’ai vraiment apprécié. Voilà, du coup, ça me fait vraiment plaisir, pour remettre les choses à l’endroit, qu’ils me choisissent. Et de savoir qu’ils ont vraiment été acteurs dans ce choix. Je suis validée par les pionniers du rap français. C’est un truc de ouf ! On leur doit beaucoup en fait, les rappeurs d’aujourd’hui. Et eux, ils sont venus me dire : “Force”. Donc c’est fou.

 

Les amis, vous l’avez vu ici ce soir, on était bien. Ce soir, on n’a pensé à rien ni à “dégun”, et encore moins à demain. Car comme le disait d’illustres poètes du Sud : “Demain, c’est loin”.