Robbie Williams : un biopic décalé pour un retour sur scène attendu

À 50 ans, Robbie Williams raconte son histoire à travers un chimpanzé en images de synthèse dans un film à la fois surprenant et émouvant intitulé « Better Man ». Un retour sous les projecteurs avant sa tournée européenne à venir.

 

Ces dernières années, les biopics musicaux connaissent un succès retentissant. Après « Bohemian Rhapsody », qui retraçait la vie de Freddie Mercury, « Rocketman » consacré à l’ascension d’Elton John, ou encore Elvis, qui faisait revivre le roi du rock, 2024 a été marquée par un film peu convaincant sur Amy Winehouse et un autre, cette fois mieux accueilli par la critique, sur la vie d’Aznavour. Mais pour ouvrir 2025, Michael Gracey (le réalisateur de « Rocketman ») débarque avec « Better Man », une nouvelle œuvre dédiée à Robbie Williams. Le biopic, dont la sortie est prévue ce 22 janvier, explore en profondeur la vie du chanteur, de son enfance tourmentée dans un petit village britannique à son concert emblématique au festival de Knebworth, en passant par ses débuts avec le boys-band Take That.

Ce qui distingue ce biopic des autres ? Un choix artistique pour le moins surprenant : Robbie Williams est incarné par un chimpanzé en images de synthèse. Cette décision s’explique par plusieurs facteurs : le tournage a eu lieu pendant la période Covid, et Robbie Williams, préférant rester avec sa famille, n’a pas souhaité s’éloigner de son domicile pendant trois mois. Dans une interview accordée au magazine américain « Variety », le chanteur a donné une autre explication, plus intime. Il admet s’être longtemps perçu comme « moins évolué que d’autres », une métaphore qu’il a souhaité traduire à l’écran. Et si cette apparence ne semble pas étonner les autres personnages du film, elle peut déconcerter, voire déranger le spectateur au premier abord. Le chimpanzé est incarné par Jonno Davies, mais c’est bien Robbie Williams qui prête sa voix à son propre personnage. Ce choix de casting ajoute une touche intimiste au film, renforçant l’immersion dans l’histoire personnelle de la pop star britannique. À travers cette représentation étonnante, le spectateur découvre l’origine des rêves de succès et des blessures familiales qui ont façonné l’artiste aux 70 millions de disques vendus.

Robbie Williams, de Stoke-en-Trent au Knebworth

Dans les premières images de « Better Man », le spectateur est immédiatement projeté dans le passé, plus de quarante ans en arrière, à Stoke-en-Trent, en Angleterre. C’est là que commence l’histoire de Robert Williams, un jeune garçon, grandissant dans un contexte familial instable avec un père qui passe le plus clair de son temps à l’ignorer, considérant que son fils « n’a pas le truc ». D’ailleurs, Peter Williams (qui préfère se faire appeler Peter Conway) finira par quitter le domicile familial pour poursuivre son rêve de devenir comédien. Et sans s’en rendre compte, il transmettra à son fils son désir insatiable de succès.

Ainsi, une fois adolescent, en 1990, Robert auditionne pour rejoindre le boys-band Take That fondé par le manager de musique Nigel Martin-Smith. Et c’est là que tout commence vraiment : Robert devient Robbie et très vite, le boys-band explose avec des tubes comme « Back for Good » ou « Could It Be Magic », devenant l’un des groupes pop les plus populaires du moment. La pression médiatique, les excès d’alcool et de drogue… le bonheur de Robbie Williams se révèle éphémère. En 1995, il décide de quitter le groupe pour se lancer dans une carrière solo. Ses débuts sont marqués par la sortie de « Life Thru a Lens », un album qui propulse sa carrière grâce au succès phénoménal du tube « Angels ».

S’en suivent des concerts devant des milliers de personnes, notamment sur la scène emblématique du festival de Knebworth, en 2003, devant 125.000 spectateurs. Un enjeu colossal pour Robbie Williams puisque, avant lui, les Rolling Stones, Queen ou encore Oasis s’y sont produits. Mais si sa carrière est à son apogée, le chanteur continue de sombrer : sa relation avec Nicole Appleton, la chanteuse du girls-band All Saints, s’écroule. Sa grand-mère Betty décède. Ces années dans la tourmente, la drogue et l’alcool le poussent à faire une cure de désintoxication qui lui permettra de remonter sur scène, notamment aux côtés de son père pour chanter « My Way », le célèbre titre de Franck Sinatra, au Royal Albert Hall de Londres. Consécration !

 

Une tournée européenne pour ses 50 ans

La sortie de ce biopic aussi touchant que décalé coïncide avec le retour de Robbie Williams sur le devant de la scène. À 50 ans, le chanteur se prépare à une tournée européenne qui débutera fin mai à Édimbourg, en Écosse, et se poursuivra jusqu’à fin septembre. À l’occasion de cette tournée d’une vingtaine de dates, le chanteur passera par plusieurs grandes capitales, notamment Londres, Barcelone, Amsterdam et Copenhague. Un concert événement est prévu le 2 juillet à Paris La Défense Arena.

« Cette tournée sera la plus audacieuse que j’aie jamais entreprise. J’ai hâte de vous retrouver. Il y aura des chansons tirées du film « Better Man » et de la nouvelle musique… mais nous en reparlerons bientôt », a déclaré Robbie Williams sur les réseaux sociaux en annonçant son grand retour. Que l’on soit fan de la première heure, fidèle à Take That, ou tout juste intrigué par ce nouveau biopic, c’est l’occasion rêvée de découvrir sur scène un artiste aussi complexe qu’iconique.

 

Anouk Labylle