Smadj  » Fuck the DJ « 

Imaginez une fiesta dans laquelle Rachid Taha, Public Enemy, Talvin Singh et Skrillex se retrouveraient autour des platines et se demanderaient quel album les mettraient d’accord. Vous arriveriez l’album de Smadj en main et enverriez tout ce beau monde sur le dancefloor.


 » Fuck the DJ  » est une ode à la mondialisation. Pas celle des marchés mais celle des cultures qui circulent, se mélangent et se superposent pour en créer une nouvelle. Appelons cela électro-world si vous voulez, peu importe l’étiquette tant qu’on a l’ivresse ! Smadj fait parti de ces précurseurs en France, avec Taha, qui les premiers ont marié musique orientale et rythme électroniques sous le pseudo Duoud. Le voilà donc de retour avec un sixième album baroque, qui se fait même valser les convenances et les chapelles. Le parisien d’origine tunisienne possède, comme sa musique, un solide sens de l’humour, comme l’atteste le titre de l’album, clin d’œil aux DJs qui ont remplacé les musiciens sur scène. Ici on rappe sur du oud (le très politique Spring revolution song), là on injecte de la techno dans les Balkans, là encore on saupoudre de dubstep l’orientalisant Melo D.

Seule petite ombre au tableau très coloré, l’album ayant été autoproduit on aurait aimé un son plus chaud, moins digital, mais en plein soleil, l’ombre n’a jamais fait de mal.

Willy Richert

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