The Hacker : Love/kraft Part 2. Le patron est de retour !

The Hacker est un artiste rare donc précieux. Depuis une vingtaine d’années, il marque la scène électronique française avec des productions irréprochables et une intégrité rarement croisée dans ce milieu.

Le Grenoblois revient aujourd’hui avec un album sombre et de toute beauté grâce au succès de Gesaffelstein. En effet, c’est le jeune prince noir de la techno qui a redonné au public le goût de cette musique froide, martiale – voire industrielle – que défend depuis toujours The Hacker. Juste retour des choses puisque Gesaffelstein, fan de The Hacker, est venu le voir à ses débuts, pour obtenir conseils et adoubements. Coup de foudre artistique immédiat : les deux artistes ont crée Zone Music et se produisent souvent ensemble derrière les platines.

Un parcours sans faute !

L’histoire de Michel Amato, alias The Hacker, est étroitement liée à l’histoire de sa ville, Grenoble. C’est à la fin des années 1990 que cet amoureux de Depeche Mode commence à faire parler de lui avec ses premiers maxis. Ses amis de rave se nomment Kiko et Oxia. Il fonde avec eux Goodlife records. Après un détour vers le hardcore, il sort son premier album « Mélodie en sous sol » qui marquera les esprits, moins les charts. C’est surtout sa rencontre avec la Djette française Miss Kittin, exilée à Berlin, qui va le faire connaître dans le monde entier avec des titres comme Franck Sinatra. Elle, déguisée en infirmière, et lui, mèche new wave au vent, vont tourner aux quatre coins du monde en défendant l’électroclash ! Mais The Hacker est un artiste en mouvement qui déteste se répéter. Il va prendre du recul après son deuxième album : « aucune scène ne me plaisait à l’époque, tout se répétait. Je ne me reconnaissais pas dans le big beat par exemple. J’ai levé le pied »… jusqu’à cette rencontre avec Gesaffelstein.

I love techno !

2014 est l’année du grand retour pour The Hacker. Il a sorti au printemps un premier LP très influencé par la techno des années 1990. Début décembre sortait la seconde partie de son projet, nettement plus downtempo. Sept titres qui naviguent en italo-disco, new wave 3.0 et electronica. Il aura fallu attendre huit ans avant de voir revenir l’un des artistes les plus talentueux de la scène électro. Ce second volume est marqué par un futur classique de soirée – ce qu’on appelle un « Anthem » – il s’agit de You : un titre italo-disco avec une pointe de trance. Une merveille de subtilité ! The Hacker ne s’est jamais perdu dans des projets dont il aurait eu à rougir. Il a préféré jouer la carte de la discrétion plutôt que de se complaire dans des genres musicaux qui ne sont pas les siens. Le temps lui aura donné raison. On rêve de voir un Daho venir le chercher pour produire un album ou mieux encore, entendre The Hacker remplir un Zénith comme vient le faire dernièrement son protégé, Gesaffelstein. Si les Daft Punk sont le versant black de la musique électronique, The Hacker est le haut-parleur d’une techno européenne qui puise ses racines dans les années 1980 et les propulse dans le futur. Un immense artiste, trop discret qui mérite la place qui lui revient de droit : tout en haut de l’affiche !

Willy Richert

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