The Rebel Assholes :  » Deactivated « 

Présents sur la scène depuis presque dix ans maintenant ces quatre gaillards de Montbéliard officient dans le genre punk-rock. Les mélodies, très empruntées à la pop, ne sont pas pour autant mises en exil, comme le prouve ce troisième album Deactivated. Entre deux riffs électriques et une batterie galopante, les voix oscillent entre la gamme des mélodies chantées et le grain écorché et linéaire du punk. Le cul entre deux chaises donc, et il en va ainsi de presque toutes les propositions croisées sur ce disque dont on ne sait plus s’il évolue sur un terrain rebelle ou sucré.

Ce qui est sûr c’est que le quatuor sait y faire, leur terrain de jeu est maîtrisé et ils n’ont plus grand chose à en apprendre. Et c’est peut-être exactement là où le bât blesse puisqu’ils ne semblent pas avoir désiré bousculer le genre. Du bon boulot, mais conventionnel. Tout au long des 12 titres (plus un sur la plage cachée de fin) on attend en vain la surprise dont on les sent pourtant capables. Même le morceau acoustique, régalade bienvenue, s’en sort haut la main sans nous étonner vraiment. Bons musiciens, spécialistes de leur scène, The Rebel Assholes sont presque la bande originale parfaite pour une série qui narrerait les turpitudes de lycéens. Qu’ils n’en prennent pas ombrage, cette jeunesse-là est une fraîcheur que peu réussissent à conserver en bourlinguant depuis tant d’années. Et il n’y a de potache que le pseudonyme qu’ils se sont choisis, leur musique, elle, a réussi les examens avec mention. Ne leur reste plus qu’à trouver leurs options originales.

Marjorie Risacher