Bloc Party : Hymns

Plutôt que de faire mourir le groupe emblématique des premières années du xxie siècle, son leader Kele Okereke a choisi de le refonder avec de nouveaux membres et une ligne directrice étonnante. Adieu le batteur et le bassiste originels qui se sont vus remplacés pour ce cinquième disque inclassable. Adieu également les riffs incandescents des temps du succès. « Hymns » ne plonge pas non plus dans le piège électro du troisième album, ni dans l’oubliable alternatif du quatrième. Il se situe plutôt entre tout cela à la fois, baignant dans des claviers parfois surannés, des lenteurs qui tardent au développement, des syncopes récurrentes, des tapis aux couleurs souvent unies. On hésite continuellement entre le contemplatif et le tiède, on s’accroche mal aux barrières mélodiques. L’impression que tout est fabriqué pour la mise en valeur de la (belle) voix de Kele se fait tenace et l’indolence presque constante de l’ensemble pousse parfois à l’ennui. Mais au final, la seule vraie erreur est certainement de ne pas avoir changé le nom de cette formation. Parce qu’au fond « Hymns » n’est pas du Bloc Party. Il est plutôt un projet totalement autre qui n’aurait pas à rougir s’il avait été baptisé sans provoquer d’attentes. Ils sont loin les brûlots qui faisaient bondir les soirs de fête, ce cinquième volet ressemble bien plus à une piste de discothèque de fin de nuit un peu dépressive.

Marjorie Risacher

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Bloc Party – The Love Within

Crédit Photo : © Rachael Wright

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