C’est l’histoire du… deejaying

Avec le succès de C2C ou Birdy Nam Nam, le grand public découvre une génération de musiciens qui préfère les platines vinyles aux guitares. Retour sur l’histoire d’une machine de diffusion devenue en quelques décennies l’instrument de prédilection des DJs ou turntabilists.

Le son de la rue

À sa création la platine vinyle n’est qu’un simple outil de diffusion musicale. On doit son évolution au DJ new-yorkais Kool Herc. Nous sommes au milieu des années 1970 et les block party (fêtes au pied des immeubles) se multiplient dans le Bronx : Un DJ accompagne un rapper qui improvise sur des rythmes funk ou électro. Le génie de Herc est de sélectionner uniquement les parties les plus rythmés du titre, souvent instrumentales. L’homme ne subit plus la machine, il commence à la contrôler. Grand Master Flash amène sa pierre à l’édifice en y bidouillant une table de mixage qui relie deux platines. On passe alors d’un son à l’autre : le deejaying moderne est né. En découleront plus tard, les scratchs et autres techniques. Le son de la rue va investir les clubs !

In Da Club

L’utilisation des platines dans les clubs va révolutionner l’industrie musicale. Les producteurs vont intégrer que la radio n’est plus le seul media pour populariser les nouveautés ; les passeurs de sons deviennent les DJs. Le format des titres (3’30) va exploser et les remixes voir le jour. Du rap au disco en passant par le reggae, le héros devient le DJ. Qu’il soit hip hop (Grand Wizard Theodore) ou disco-funk (Larry Levan et son mythique club le Paradise Garage), la platine devient bien plus qu’un moyen de diffusion : on mélange les styles, on superpose les sons et on rejoue les breaks. En 1983 Herbie Hancock popularise le scratch avec un hit mondial Rock It.

Technicité vs composition

Deux phénomènes vont aider le DJ à se transformer en musicien : le premier est la multiplication des compétitions de Deejaying (C2C et Birdy Nam Nam comptent en leur sein des champions du monde). Ces affrontements vont démocratiser cette culture, jusque-là underground. L’autre événement important est la sortie, en 1996, d’Endtroducing… signé DJ Shadow. Ce chef d’œuvre est constitué uniquement de samples extraits d’autres disques. Le deejaying a trouvé sa pièce maîtresse. Reste aux autres de s’y engouffrer. On notera aussi l’apport de Jeff Mills, DJ techno de Détroit, capable de mixer sur trois platines et d’inventer, avec différentes sources, une musique inédite. Ces différents acteurs ont permis aujourd’hui à de nombreux platinistes de s’émanciper « du pousse disque » pour en faire un véritable instrument de musique.

Willy Richert

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