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Le voilà donc enfin ! Après sept ans d’absence, les deux créateurs de la french touch Guy-manuel De Homem Christo et Thomas Bangalter sont de retour avec « Random Acces Memories », leur quatrième véritable album (on met de coté la B.O. de Tron). On a à peu près tout dit sur le marketing ultra maîtrisé des deux musiciens, allons rentrons directement dans le vif du sujet : la musique.
Give life back to music
RAM s’ouvre sur ce méga tube. Un futur classique certainement. Give life back to music, voilà la philosophie de cet album : « redonner vie à la musique », pour ceux que l’on croyait perdus dans les limbes du cinéma (B.O et réalisation) ou la conception de défilés de mode. Les robots sont de retour, armés de leur vocoder (il y en aura d’autres). Nile Rodgers imprime sa patte funky et on se dit que ça va chauffer sec !
The Game of Love
Ha ! Le slow de l’album pointe déjà le bout de son nez (une sorte de Something About Us). On retrouve la patte de Thomas Bangalter qui n’a jamais peur d’être limite cheesy.
Giorgio by Moroder
Le chef d’œuvre, hommage à l’inventeur du disco, Giorgio Moroder : ça commence a cappella (Moroder raconte ici son enfance et sa vision de la musique). Toute l’histoire de la musique électronique résumée en moins de dix minutes : chair de poule assurée. L’album s’envole haut ! Très haut ! Trop haut ?
Within
On redescend avec cette ballade piano et voix vocodée (One More Time) pour cette chanson pop à la limite de la sucrerie mais qui possède une certaine magie : (Many doors to open, but they always look the same).
Instant Crush
Le chanteur des Strokes est passé lui aussi à la moulinette vocoder mais la maîtrise technique de studio des Daft rend sa voix quasi humaine. Pas inoubliable. Mais quelque chose d’étrange se dégage de ce titre ; on a le droit de détester ces guitares électriques mais la mélodie entre dans la tête et n’en sort plus. Ça s’appelle un tube !
Lose Yourself to Dance : Pharrel Williams
Funky en diable, montée tout en finesse de la rythmique et ce Pharell Williams qui s’approprie ce tube s’il n’y avait ces voix robotiques qui lui répondent en chœur et en canon un « come on » qui met le feu au morceau. Baroque, agaçant d’efficacité on touche au sublime…
Touch : Paul Williams
Au début du morceau, avant que la guitare, le piano et la trompette (oui, oui de la trompette) et la clarinette nous envoie directement au studio 54 à la fin des années 1980, on pense presqu’à un Robert Wyatt qui aurait pris des amphétamines. Ce morceau est en trompe l’œil (et oreille). Il ralentit en plein milieu (le retour des robots en chorale gospel) avant de nous envoyer loin vers un prog-rock qu’on a aussi le droit de détester. Mais la construction du titre, la maîtrise des harmonies et la liberté totale que se permettent les Daft Punk nous rappelle que ces deux-là méritaient de se faire attendre !
Get Lucky : feat Pharell Williams
Dès le mois de mai on connaît le tube de l’été, celui qui se dansera dans les campings et les soirées branchouilles. C’est le talent des grands de mettre tout le monde d’accord même si ce Get Lucky est loin d’être le meilleur titre de RAM.
Beyond
Des cordes comme s’il en pleuvait pour cette ballade, style dans lequel les Daft excellent. On retrouvera la petite patte électro disco du maître Moroder. On reste toujours sur la claque Touch et on vraiment envie que l’album redécolle…
Motherboard
Étrange épopée que ce titre, à la limite du krautrock, avec guitare acoustique, violons et flûtes étranges. C’est ce qu’on appelle un titre de transition, puis le morceau s’emballe tranquillement pour nous amener vers une pop cosmique. Etrange mais pas bouleversant. On attend la suite vite…
Fragments of time : feat. Todd Edwards
Todd Edwards a toujours été une référence pour les Daft Punk. Seul artiste rescapé du Discovery, l’Américain nous livre un rock californien qui peut laisser de glace malgré le soleil de la côte ouest. Bien foutu, certes, mais quasi-insipide. Pour les fans de Christopher Cross (et ceux qui s’en souviennent). Ça serait bien de débrancher la guitare électrique et de rebrancher les machines…
Doin’it right : feat. Panda Bear
Ça commence par… devinez ? Du vocoder bien sûr ! « Everybody will be dancin’, and you feel it doin’ right » oui mais pas là-dessus ! Après avoir atteint des sommets, cette partie de l’album est une sorte de descente qui lorgne du côté d’une pop synthétique pas toujours de bon ton… Il en reste un !
Contact
Pour le dernier titre, les Daft Punk ont retrouvé la forme pour cette épopée cosmique qui met en musique un dialogue d’astronaute avec la terre. Ça dépote sévère, ça décolle et on a plus envie de redescendre. Ce titre est l’apothéose d’un album en demi-teinte. Cependant, méfions-nous des premières écoutes et souvenons nous que Discovery fut largement décrié par les spécialistes avant de se révéler l’aiguillon musical des dix années suivantes. Au final huit titres incroyables sur treize, qui dit mieux ?
Willy Richert
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