God Help the Girl, comédie musicale pop

En marge de la carrière de son groupe Belle and Sebastian, l’Écossais Stuart Murdoch est passé derrière la caméra avec God Help the Girl, comédie musicale à la fois pétillante et amère. Le film sort enfin en France.

Des tourments et des emballements de l’adolescence, on fait des chansons. Et depuis plus de quinze ans, le groupe Belle and Sebastian le fait mieux que tout autre. En cinéphile averti et grand admirateur des cinéastes français de la Nouvelle Vague (Godard, Truffaut…), le chanteur du groupe a aussi voulu faire un film. God Help the Girl est une comédie musicale au charme fou : le temps d’un été à Glasgow, elle réunit un garçon et deux filles dans un même élan : former un groupe pop. Chacun des trois a son histoire et ses motivations : Eve a des problèmes d’anorexie et des ambitions à la mesure de son incroyable talent d’auteure compositrice ; James veille sur elle et trouve son bonheur dans la modestie d’un succès local. Enfin, Cassie est l’attachant électron libre qui équilibre le trio.

Des chansons au film

Chose étonnante, les chansons de God Help the Girl sont à l’origine du film, et non pas l’inverse. Stuart Murdoch a, dans un premier temps, pensé cette histoire comme une suite de morceaux, qu’il a d’abord écrits et enregistrés en 2009 sur un disque lui aussi intitulé « God Help the Girl » et interprété par différentes chanteuses. Quant il s’est agi de porter cette histoire à l’écran, l’armature du scénario était là mais il fallait un casting à la hauteur : des acteurs qui pouvaient chanter ou des chanteurs qui pouvaient jouer. Sur ce plan, la réussite est totale : les trois personnages principaux sont magnifiquement incarnés.

Le film est léger et touchant comme une chanson pop, avec ce je-ne-sais-quoi qui lui permet d’échapper à la mièvrerie. Sous ses atours guillerets, Stuart Murdoch effleure quelques questions importantes : l’art ou l’amitié comme béquilles, le double tranchant de l’ambition. La mise en scène est remarquable, notamment pour la façon dont le réalisateur épouse le rythme des chansons avec un montage vif et inventif et des couleurs contrastées. L’Écossais a tenu à tourner God Help the Girl à l’ancienne, sur pellicule 16 mm. Moins éphémère qu’il n’y paraît, le charme du film agit longtemps après la projection.

Vincent Théval

Gold Help The Girl – Bande annonce du film

Crédit Photo : © FINDLAY Productions Limited

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