Hommage à Jon Lord

Ce 16 juillet 2012 disparaissait Jon Lord, l’immense clavieriste de Deep Purple, co-compositeur du tube interplanétaire « Smoke On the Water », laissant en deuil plusieurs générations de fans et de musiciens.

Il était plutôt du genre discret Jon, le plus effacé du quintet anglais qui fût pourtant l’un des pionniers du hard rock. Né en 1941 à Leicester, il apprend le piano dès le plus jeune âge et devient même premier prix du conservatoire de Londres. À 19 ans, il se lance dans la musique, commence par jouer au sein de plusieurs groupes de jazz et de blues avant de fonder Deep Purple avec son camarade guitariste Ritchie Blackmore. Recrutés au départ pour une formation ambitieuse qui ne fonctionnait pas, ces deux là vont trouver un à un les autres membres du groupe qui, après moult changements, deviendra celui que l’on connait aujourd’hui avec Ian Gillan au chant.

Jon Lord laisse derrière lui une signature très particulière dans son jeu de clavier, un son d’orgue Hammond reconnaissable entre tous. Mais c’est surtout à lui que l’on doit une grande partie des tubes de Deep Purple dont Smoke On The Water qui figure parmi les quarante plus grandes chansons du rock. Un titre dont la légende veut qu’il ait été entièrement créé en une journée juste après le grand incendie du casino de Montreux en Suisse au cours d’un concert de Frank Zappa.

Lord quitte Deep Purple en 2002 pour se consacrer à sa carrière solo qu’il menait toujours en parallèle du groupe. Toujours amoureux de la musique classique et du rock, il avait déjà écrit son « Concerto for Group and Orchestra » à la fin des années 1960 et l’avait repris en 2000 avec le Royal Philarmonic Orchestra. Aimant mêler les deux genres il s’est notamment distingué avec deux disques live sortis l’an dernier. Le rock classique ou le classique rock, peu importait : Jon Lord était sûrement l’un des plus grands ponts entre les deux.

Il n’y a pas de doute, depuis ce 16 juillet le pourpre est devenu encore plus profond.

Marjorie Risacher