iNOUïS 2020 : Qui es-tu Merryn Jeann ?

Lauréate du Prix du Printemps de Bourges Crédit Mutuel, Merryn Jeann est déjà une artiste accomplie. Avec son premier album éponyme, elle confirme tout le talent qu’on lui devinait dans les précédentes formations dont elle a fait partie. De l’Australie jusqu’à la France, Merryn Jeann se dévoile en interview spécialement pour RIFFX.

Bonjour Merryn, raconte-nous un peu ton parcours.

J’ai commencé la musique à l’âge de 8 ans dans une chorale de femmes en Australie. Avec la chorale, on a pu faire des tournées là-bas. Je pense que c’est vers mes 11 ans que j’ai commencé à intégrer la musique. La musique est toujours là, avec moi. Quand j’avais 15 ans, j’ai commencé un projet avec des amis qui font partie maintenant du groupe Parcels. On a été à l’école ensemble, c’était chouette, et après ça, j’ai commencé un projet toute seule.

Ton premier album éponyme est sorti en 2019. Dessus, on y retrouve sept titres à la fois doux, sensibles, teintés de mélancolie. C’est très beau !

J’ai enregistré ce premier album en Australie. C’était une expérience très cool qui a débuté de mes 19 ans jusqu’à 23 ans. Ça a pris presque quatre ans pour finir l’album parce que je voyageais entre la France et l’Australie. Au début, c’était juste des enregistrements mais ensuite, c’est devenu plus sérieux, j’ai trouvé la musique à l’intérieur de moi. J’ai été libre sur ce projet, ça a été un vrai moment d’exploration, c’était important pour moi. Avec cette expérience, j’ai trouvé la confiance en moi pour faire l’art comme je l’entends. La musique est un peu mélancolique c’est vrai, c’était mes pensées sur le moment.

En début d’année, tu as écrit la chanson Mother Is Burning qui traite d’un sujet qui te tient à cœur.

Cette chanson, je me rappelle que j’étais dans ma chambre à regarder les vidéos des grands feux en Australie, qui ont dévasté la nature et les animaux. J’étais choquée, j’ai pleuré, je me demandais : « Mais qu’est-ce qui se passe ? ». C’était vraiment triste à voir. A cette époque, j’ai beaucoup écouté Bob Dylan et ça m’a inspirée. C’est sur tout ça que j’ai écrit cette chanson. J’étais en Australie en septembre 2019, au début des feux, il y avait déjà de la fumée dans l’air. Quand tu regardais le soleil pendant la journée, le matin jusqu’à la nuit, il était rouge. C’était impressionnant, très apocalyptique.

Les revenus de ce titre sont reversés à deux associations luttant pour le climat. Bravo pour cet engagement et cette belle initiative.

J’ai contacté les associations SEED et Earth Guardians car pour moi c’est un sujet important. Il y a beaucoup de conversations maintenant sur le climat et c’est nécessaire pour changer les choses. Les personnes aborigènes connaissent bien la nature et la terre en Australie, je crois que si on les avait écoutées on aurait pu arrêter les feux avant.

Passons à un sujet plus léger, que retrouve-t-on dans ta playlist en général ?

Que trouve-t-on dans mon iPod ?! En vrai, ça change beaucoup. En ce moment, comme j’apprends à mixer, j’écoute beaucoup de musique un peu house, la musique d’Afrique, de partout. Je cherche toujours aussi à découvrir des artistes sur YouTube, ça va toujours être la petite vidéo à 2000 vues (rires). Parmi les artistes que j’adore, c’est sûr qu’il y a Arthur Russell, il m’inspire beaucoup, c’est mon ange (rires). Leonard Cohen aussi. Je mets à jour une playlist sur Spotify si vous voulez avoir un aperçu de mes titres du moment.

Tu fais partie de la sélection 2020 des iNOUïS du Printemps de Bourges Crédit Mutuel. Comment s’est déroulé le Printemps iNOUïS qui a eu lieu en septembre ?

C’était bizarre mais c’était cool (rires) ! C’était bizarre parce que c’était un peu comme à l’école, dans un espace avec beaucoup des gens, des petites tables, les barrières et tout ça. Rencontrer les autres artistes de la sélection, c’était cool. Depuis cette année, je commence à rencontrer des artistes et des musiciens qui habitent à Paris. C’est vraiment cool de rencontrer les personnes derrière la musique pour connaitre un peu d’eux et après écouter leur musique.

Tu as remporté le Prix du Printemps de Bourges Crédit Mutuel, bravo !

Je ne suis pas française alors je n’avais pas réalisé qu’il y avait un prix (rires) ! J’ai réalisé seulement la semaine d’avant. C’est cool parce que je fais ce que je veux faire, c’est super d’être reconnue pour ça. En plus le prix est beau, un éclair d’argent, c’est bizarre d’avoir ça dans ma chambre (rires) ! J’étais ravie que Flavien Berger m’ait remis le prix car j’adore sa musique. Aussi, le jury était composé presque que de femmes et ça c’est très génial aussi, c’est important de le souligner.

Parmi les précédentes sélections iNOUïS, quels talents t’ont marquée ?

Si je suis honnête, je n’en connais pas beaucoup… Je connais Silly Boy Blue parce qu’on a fait un concert ensemble à Montréal l’année dernière ensemble, je la trouve très cool. On n’a pas passé beaucoup de temps ensemble mais les trucs qu’elle fait, son personnage etc., j’adore. J’ai vu qu’elle avait gagné le prix précédemment.

C’est quoi la suite pour Merryn Jeann ?

Beaucoup de choses (rires) ! J’ai pas mal de projets : Merryn Jeann c’est celui que j’ai en solo mais j’ai un projet de groupe qui s’appelle Osoo. On va sortir notre première chanson en octobre, sur le label que j’ai monté avec mon manager : Rescue + Return Records. Je suis très contente de partager cette musique, on a créé le groupe avec deux mecs qui habitent à Berlin. Au départ on voulait juste sortir un EP, mais finalement on a composé un album de quatorze chansons, qu’on a fini pendant le confinement. C’était vraiment cool. J’écris de nouvelles chansons aussi, sans doute pour un prochain album, je ne sais pas quand, il n’y a pas la pression pour ça. Sinon, je vis la vie (rires) !